21/03/07 (B387-B) LE DROIT AUX CHAPITRES : AÏNACHÉ le 20.03.07 LE BAILLONNEMENT.

La condamnation,
du Président de la LDDH (Ligue Djiboutienne des Droits Humains) Jean-Paul
ABDI NOËL, à six mois de prison ferme et une amende de 100.000
FD, n’est pas acceptable.

Il
n’est pas concevable de reprocher
au défenseur des Droits de l’Homme d’alerter
et de dénoncer les exactions ainsi que
les dérives qu’il constate dans son pays.

En dénonçant
régulièrement et courageusement les affaires nauséabondes
commises par des irresponsables, la LDDH remplie tout simplement son rôle.
Elle ne se substitue ni à la justice ni aux politiques.

Il faut reconnaître, que la LDDH n’a pas chômé ces
derniers temps, les affaires d’exactions se sont multipliées
et il serait indécent de les hiérarchiser.

Pour commencer évoquons seulement les trois dernières affaires
connues :

1- Est-ce la faute de JP ABDI NÖEL, si deux obsédés sexuels
s’attaquent lâchement à une jeune fille handicapée
(sourde- muette) pour la violer ?

La dénonciation de deux crétins en uniforme sans même
citer leurs noms se transforme pour la justice en une insulte envers l’armée
Djiboutienne. Dans ce cas, qui insulte qui ? La justice qui fait l’amalgame
ou le défenseur de Droits de l’Homme qui les dénonce ?

Le démenti maladroit publié par les organes gouvernementaux
le confirme implicitement.

Il aurait été plus juste de punir ces deux lâches qui
se sont attaqués honteusement à cette jeune handicapée
plutôt que de s’en prendre à un respectable ancien député.

2- Faut-il reprocher à JP ABDI NOËL d’avoir dénoncé
la découverte macabre, faite par hasard, d’un charnier d’ossements
de 7 hommes civils exhumés par les eaux près de DAY, dans le
nord du pays ?

Cette découverte macabre a de quoi exacerber la conscience de ceux
qui en ont encore une.

La LDDH remplie parfaitement sa mission en se mettant à la disposition
des familles et proches de ces sept victimes afin de les aider à constituer
des dossiers de plaintes.

3- JP ABDI NOËL est-t-il responsable si la police arrête les journalistes
et réquisitionne leurs outils de travail (micros, imprimantes etc…)
sans mandats ?

Cette descente musclée avait été déclenchée
suite à un article relatant un banal fait divers entre voisins, paru
dans le journal LE RENOUVEAU du début de février dernier.

Depuis cette descente illégale, le seul journal non gouvernemental
‘’LE RENOUVEAU’ n’apparaît plus.

Le bâillonnement systématique, de toute voix autre que les organes
officiels ne rendra pas sourd et aveugle le peuple Djiboutien, bien au contraire.

Cela incitera d’avantage à chercher ailleurs l’information
qu’on lui cache.

La condamnation du Président de la LDDH, s’apparente à
une forte intimidation contre toute initiative d’indépendance
d’esprit.

Il faut faire preuve d’un certain cynisme, en affirmant sans s’étrangler,
que la République de Djibouti est un Etat de droit où l’on
respecte les droits fondamentaux de la personne humaine érigés
en principe constitutionnel, comme l’affirme le communiqué gouvernemental.

Pendant ce temps on assiste à des arrestations et des emprisonnements
de journalistes et des défenseurs des Droits de l’Homme sans
jugement équitable.

C’est bien connu et prouvé, ce n’est pas en cassant le
thermomètre que la fièvre disparaît, ni en emprisonnant
le président de la LDDH que les violations des Droits de l’Homme
et les exactions n’ont pas eu lieu.

Nous ne pouvons rester sans réaction devant tant de harcèlements
et de privations de liberté d’expression. La mobilisation pour
la libération immédiate de JP ABDI NOËL doit être
exigée par les démocrates et par le peuple Djiboutien dans son
ensemble, par tous les moyens légaux sans relâche.


Libérez Jean-Paul ABDI NÖEL.

AÏNACHÉ