26/052019 (Brève 1397) La voix au chapitre-Djibouti : les voix de notre diaspora (Nantes, journée Panafrikaine)
/dans AINACHE, Diaspora, Djibouti /par jlschaal04/08/18 (Brève 1193) Djiboutiens, ne ratons pas le train de la paix ! (Ainache)
/dans AINACHE, Bien public, Erythrée, Ethiopie, Voix au chapitre /par jlschaal07/12/16 (Brève 885) LIBAN ÉNUCLÉÉ PAR DES BARBARES – Appel à la solidarité (La voix au Chapitre par Aïnaché)
/dans AINACHE, Voix au chapitre /par jlschaal
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LIBAN ÉNUCLÉÉ PAR DES BARBARES |
Samedi 3 décembre pratiquement un mois après que le jeune militant, LIBAN MOUSTAPHA HASSAN se soit fait arracher les yeux, sauvagement par ”ses” compatriotes, ses amis ont organisé une manifestation au lieu même de son supplice, place du Champ de Mars à Bruxelles, pour dire haut et fort qu’ils demandent justice et que les agresseurs sauvages encore en liberté soient arrêtés et jugés.
Il faut, que ceux qui par leurs discours ont pourri les cerveaux déjà dérangés de ces barbares, soient dénoncés et mis hors de l’espace politique, car par cet acte horrible ils se sont disqualifiés.
Il faut, que ceux qui savent, où se cachent ces barbares, qui ont commis cet acte odieux sur leur compatriote Liban, les livrent à la justice.
Par ailleurs, je trouve très malsain l’instrumentalisation du malheur de Liban à de fin promotionnelle personnelle et politique. Liban souffre suffisamment ainsi pour que des charlatans en mal de notoriété l’utilise.
–
SOLIDARITÉ ACTIVE
Cette manifestation a réuni environ une centaine de personnes ce samedi après-midi de 14h00 à 16h00 dans un froid pénétrant de l’automne Bruxellois. Des Djiboutiens sont venus d’un peu partout d’Europe et même de Djibouti, pour témoigner de leurs solidarités au jeune militant actif Liban.
Après la manifestation les participants ont pris le chemin de l’hôpital saint Pierre où est soigné Liban, pour s’enquérir de sa santé et l’ assurer de leur solidarité active.
Il était réconfortant de voir une longue queue de nos compatriotes attendre patiemment leur tour pour pénétrer dans la chambre de Liban où un de ses amis les introduisait par petit groupe de deux à quatre personnes .
Nous sommes tous unanimement surpris de la sérénité et de la hauteur d’esprit que dégageait ce jeune homme, sauvagement énuclée demandant aux uns et aux autres des ses visiteurs de prier pour lui sans montrer la moindre haine, réclamant tout simplement que la justice fasse son travail.
Cette phrase qu’il avait prononcé le lendemain de son agression :
‘‘ Ils m’ont ôté ma vue mais pas ma vision’‘
prend tout son sens en le voyant aussi serein .
Pour certains d’entre nous plus émotifs c’est paradoxalement Liban qui nous a réconfortés.
–
COLLECTE DE FONDS
Une intervention de greffe de yeux dans l’espoir que Liban retrouve la vue n’est malheureusement pas possible en Belgique. Aussi ses amis très actifs ont lancé, pour financer une telle intervention qui serait possible en Chine ou aux USA, une collecte de fonds. Ils ont déjà récoltés environs en peu plus de 5.000. Les informations sont disponibles sur la page Facebook :
– www.facebook.com/SolidariteEntreDjiboutiens/
– Banque BELFUIS
Nationale : Nom de compte : Association de Liban Moustapha Hassan – Numéro de compte : BE17 068-9311218-21
– Internationale :Nom de Compte : Association de Liban Moustapha Hassan
Numéro de compte: BE17 068-9311218-21 et BIC : GKCCBEBB
Je ne doute pas un instant que la générosité de nos compatriotes soit à la hauteur de l’émotion qu’a créée cette agression inhumaine envers notre jeune ami Liban.
Enfin je voudrais féliciter les amis de Liban pour toutes les activités de solidarité et de l’organisation des manifestations en sa faveur. Grace à eux Liban se sent entouré et soutenu.
Bravo à eux et bonne continuation.
Bon rétablissement à Liban, nos prières t’accompagnent dans ta quête pour recouvrer la vue.
AÏNACHÉ
23/06/13 (Brève 145) Paris, Maison de l’Afrique, 22 juin 2013 – Intervention d’Aïnaché.
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Paris -Maison d’Afrique- 22 juin 2013. |
Quelle refondation démocratique en République de Djibouti ?
Et comment faire participer l’ensemble des forces politiques, associatives et de la diaspora au processus d’un dialogue inclusif ?
Le souci actuel de nous tous, opposants résidents à Djibouti et opposants de la diaspora consiste à sortir de l’impasse générée par la mise en place de la nouvelle assemblée suite à l’élection législative du 22 février dernier.
Après un rappel de la situation actuelle, je vais tenter danalyser nos forces et nos faiblesses de repérer les menaces et les opportunités qui sont en présence et dont nous devons tenir compte pour servir notre pays et nos compatriotes, pour créer une nation dont nos enfants seront fiers.
Rappelons que, depuis 10 ans, lopposition, scandalisée par les manuvres précédentes du pouvoir en place boycottait la participation à tout scrutin.
Rappelons que les nations démocratiques, Etats-Unis en tête, avaient insisté auprès de lactuel gouvernement pour quil cesse ces pratiques et introduise, dans son code électoral, des règles du jeu plus démocratiques ;
Rappelons que, acculé par ces pressions accompagnées très certainement de menaces de diminution des aides accordées, le pouvoir en place avait introduit une dose de proportionnelle dont le calcul bafoue lidée que tout un chacun se fait de la démocratie !
En clair, le vainqueur de ces élections obtenait 80 % des sièges et laissait, magnanime, 20 % aux représentants adverses.
Contre toute attente et manuvre du gouvernement, l’opposition a gagné les élections
Le pouvoir en place a imaginé un tour de passe-passe scandaleux pour inverser purement et simplement les résultats.
Lopposition a refusé bien sûr laumône de ces 10 sièges et a réuni une assemblée fantôme.
Dimanche dernier, le 16 juin 2013, le premier des Ministres a regretté que lopposition ne se satisfasse pas de ces 20 % qui lui avaient été « octroyés ».
Admirez le choix du mot
.Octroyer
Le lendemain, un de leaders de lopposition, une figure et non la moindre de lUSN, Aden Roble Awaleh a fait son entrée à l’Assemblée Nationale, chaleureusement applaudi par les députés présents à cette séance.
Bien sûr, il navait pas averti ses amis de lopposition de ce revirement.
Bien sûr, il est donc le seul à sêtre présenté et il doit être assis entouré par les 9 chaises vides de ses anciens compagnons.
Mesurons le chemin qui nous reste à faire pour arriver à la démocratie
Alors, que faire ? Quelles pistes pour parvenir à un changement concret ?
Nous avons des atouts, des outils, des opportunités :
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Nous avons constaté une très forte volonté de changement exprimée par la population fatiguée de la politique menée depuis 36 ans.
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Les élections ont constitué un signe menaçant pour le pouvoir qui ne pourra pas toujours juguler cette envie de liberté et dégalité du peuple de Djibouti. Pour le moment, il se contente de multiplier les arrestations des responsables politiques et de leurs sympathisants.
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Cela ne suffira pas.
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Les pressions des nations démocratiques se feront plus fortes et Ismaël Omar Guelleh devra prouver son ouverture, sa capacité dentendre la voix des djiboutiens et les revendications de lopposition qui se structure tant à lintérieur quà lextérieur.
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Toutefois, il nous faut aussi être réaliste et admettre que la population de Djibouti est beaucoup moins anti-gouvernementale que l’on pourrait le croire de l’extérieur.
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Cela s’explique par la peur des citoyens à la cruelle répression de tout discours anti-gouvernemental et par la propagande.
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Notre peuple est aussi soumis à une propagande gouvernementale continue et ne bénéficie d’aucune autre source d’information.
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Profitons des moyens de communication offerts par internet via les réseaux sociaux, multiplions les actions dinformations par tous les moyens, les débats dans les différentes conférences, forums ou séminaires comme aujourd’hui à cette Maison d’Afrique où nous sommes accueillis chaleureusement.
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Autre atout : la pression exercée par les nations occidentales auprès de notre gouvernement pour quil modifie ses pratiques.
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Toutefois, ne nous leurrons pas et nentretenons pas l’espoir béat dune véritable intervention des pays amis.
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Je suis intimement convaincu, que nos « amis » préféreront toujours les solutions molles de médiation ou comme souvent, fermeront les yeux.
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Il nous appartient de les interpeller concernant le silence de leur diplomatie ou de leurs ressortissants sur place devant les pratiques du pouvoir djiboutien : corruption endémique et privation systématique des libertés.
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Nous nous sommes structurés et avons créé le 1er février 2012, la Coordination Nationale pour la Démocratie à Djibouti (CNDD).
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Nous avons voulu, autour de la CNDD rassembler toutes les forces politiques, associatives et syndicales, afin d’élaborer les conditions d’une alternance crédible.
Je rappelle les objectifs de la CNDD :
- L’instauration d’un État de droit et de démocratie.
- Le respect des libertés fondamentales
- La formation d’un gouvernement d’union nationale de transition chargé de mettre en uvre les résolutions de la charte de transition notamment les réformes politiques, de la citoyenneté et de la sécurité.
- La refonte des listes électorales.
Les membres de la CNDD ont signé lors de sa création au mois de février 2012, un appel condamnant la politique autoritaire du pouvoir.
Rien n’a changé. La répression sintensifie.
La coordination des forces démocratiques reste indispensable si nous voulons sortir de l’État policier et arriver à un État démocratique.
Peu importe l’appellation : coordination, coalition, club, amicale ou fédération, l’essentiel est de faire vivre les idées d’union qui nous animent sans nous noyer dans des querelles sémantiques qui cachent en réalité des égos surdimensionnés.
Un peuple en attente de changement, une opposition qui se structure, des possibilités grâce à internet de communiquer en dehors des voies traditionnelles et surveillées
Si nous avons des opportunités, nous avons aussi des menaces pour entraver nos actions, freiner notre volonté de faire bouger le pays. Je ne parlerai pas de nouveau des pratiques en vigueur instaurées par le pouvoir en place depuis 36 ans, mais de réalités qui nous concernent et quil nous faut regarder en face :
Mes Amis, je vais me répéter, Je veux parler du tribalisme.
Il faut nous débarrasser de ce fléau pour parvenir à construire une nation digne, juste et libre, une nation de respect et dégalité.
Les partis de la coalition gouvernementale comme ceux de l’opposition pratiquent au sein de chaque institution, lors de chaque nomination un savant dosage ethnique et tribal.
Ces pratiques font tellement partie de notre culture politique que nous ne les discernons pas toujours et que nous narrivons pas à nous en débarrasser.
Convenez avec moi que l’opposition qui sélève vertueusement contre le tribalisme succombe souvent à la tentation de ce saupoudrage maléfique…
Cette attitude est malsaine, nous le savons, elle bloque notre capacité de discernement, elle prive notre pays délites qui seraient choisies pour leur compétence, leur intégrité et leur sens de la nation.
Pour ma part, fidèle à mes engagements, je me suis toujours tenu à l’écart de ce système et je l’ai ouvertement critiqué dans toutes mes interventions ou dans tous mes écrits.
Mes chroniques ”LA VOIX AU CHAPITRE” disponibles sur le site de l’ARDHD (lien) sont là pour en témoigner. Jai à cur de mener ce combat et je ny renoncerais pas !
Que pouvons-nous faire de concret ? Avons-nous un levier qui pourrait induire des changements ? Constituons-nous une force suffisante ?
Oui, je le pense.
Je viens dévoquer des faits, de mettre en avant des forces, dalerter sur des faiblesses et maintenant ?
Et maintenant si nous rêvions
Et si nous évoquions la possibilité dune ouverture ?
Et si le chef de l’État, à l’occasion de la fête nationale du 27 juin, appelait à la réconciliation nationale ?
Et sil annonçait l’organisation d’une Commission Nationale où tous les partis politiques, les associations et des membres de la société civile seraient conviés ?
Ainsi nous pourrions travailler tous ensemble pour imaginer un pays plus libre, plus riche, où nos enfants sépanouiraient dans le respect de notre culture, dans les valeurs de légalité, du travail et du partage.
AÏNACHÉ
27/05/13 (Brève 142) 5ème Forum Mondial des Droits de lHomme. Intervention d’Aïnaché.
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Nantes le 25 mai 2013 |
Les défenseurs des Droits de lHomme le savent bien : une des premières actions pour agir consiste à inventorier sans relâche les manquements aux libertés.
Dans ce domaine, il ne faut pas craindre de se répéter !
Lors dune conférence en avril dernier à Paris à la Maison d’Afrique, javais évoqué le paysage médiatique de Djibouti
Ancien Directeur-Général de la RTD, (Radio et Télévision de Djibouti), cétait en professionnel mais aussi en citoyen que javais décrit la situation des medias dans mon pays.
Permettez que je vous en dresse ici le panorama.
Ce ne sera pas long et pour cause
Un journal unique,
Une radio et une télévision étatique.
Point final.
A Djibouti, on n’aime pas les journalistes, aucun n’obtient de visa pour entrer.
Plusieurs journalistes se sont vu refuser leurs demandes de visa, d’autres se sont vu refoulés à l’aéroport.
Ce fut la mésaventure du correspondant de la chaîne Qatari ”AL JAZIRA” dans la région qui avait essayé sur plusieurs frontières de rentrer à Djibouti lors des manifestions unitaires de l’opposition de février 2011.
C’est simple, dans nos représentations et notamment à Paris, la première question que les agents d’accueil posent aux demandeurs de visa est celle-ci ”êtes-vous journaliste ?”.
Ce qui désarçonne les simples touristes et finalement en décourage certains.
Il y a quand même une exception à ces refus, les journalistes du Magazine Jeune-Afrique.
Ces derniers n’ont pas besoin de faire de démarches pour obtenir des visas. Ils ne risquent aucun refus comme leurs collègues car ils sont régulièrement invités par le pouvoir à chaque fois que celui-ci a besoin de faire passer un message.
Quant à lopposition, interdiction lui est faite de créer un media indépendant.
Le pouvoir s’est fait violence durant la campagne électorale en couvrant partiellement les réunions de l’opposition. La couverture obligatoire se transformait régulièrement en un sabotage.
En effet, les trois minutes octroyées généreusement à l’opposition, dans ”l’Édition
Spéciale élection” se résumait à un plan large de la réunion et quelques phrases hachées des différents orateurs donc forcément dénaturées. Cela frisait le ridicule.
La plupart du temps, pour ne pas dire quotidiennement, le journal télévisé se limite intégralement à l’activité présidentielle. Il n’est pas surprenant pour ceux qui subissent le déroulement du journal télévisé, de voir de longues minutes sans commentaires, comme au temps des films muets…
En effet, les journalistes de différentes rédactions, journal écrit, agence de presse, radio et télévision ne produisent rien sur les informations locales : ils reçoivent du cabinet présidentiel les textes à lire et à imprimer.
Il n’est pas étonnant que les Djiboutiens suivent les radios et télévisions étrangères. Cela agace prodigieusement le pouvoir. Il fait régulièrement des tentatives auprès des médias étrangers et particulièrement des chaînes qui diffusent des informations en langue somalie : BBC de Londres et VOA de Washington. Il se murmure que les journalistes de ces différentes radios seraient approchés régulièrement par des émissaires gouvernementaux afin de monnayer un contenu bienveillant pour le pouvoir en place
Quant à RFI, (Radio France International) Le pouvoir ne s’est pas gêné pour fermer purement et simplement son relais pour la région de la corne d’Afrique.
Jusqu’à présent, le gouvernement ne montre pas la moindre ouverture dans le domaine des médias, bien au contraire, il refuse toute demande de création d’un journal ou dune radio indépendants.
Il n’est donc pas étonnant que notre pays se loge au 167ème rang du classement mondial de « Reporters Sans Frontière ».
Pourtant le gouvernement de Djibouti a légiféré dans ce domaine en créant il y a 20 ans une Commission Nationale de la Communication.
Je vous lis le texte de la Constitution à ce sujet :
” La Commission Nationale de la Communication est une autorité indépendante prévue par la loi n°2/AN/92 2ème L du 15 septembre 1992 relative à la liberté de la communication.
La liberté de communication est garantie par la Constitution et, est définie par l’article 3 de la loi susvisée: “La liberté de communication est le droit, pour chacun de créer et d’utiliser librement le média de son choix pour exprimer sa pensée en la communiquant à autrui, ou pour accéder à l’expression de la pensée d’autrui.
Le citoyen a le droit à une information complète et objective, et le droit de participer à l’information par l’exercice des libertés fondamentales de pensée, d’opinion et dexpressions proclamées par la Constitution.
La Commission Nationale de la Communication est chargée de veiller au respect du pluralisme de l’information”.
Impressionnant, nest-ce pas ?
Cette commission na jamais été constituée.
Dans ces domaines concernant les Libertés, le gouvernement rédige des lois qui ne seront jamais appliquées. Autant de belles paroles, de beaux textes inspirés pour maquiller les offenses quotidiennes à la démocratie.
Comme nous sommes nombreux à le constater, la situation empire depuis lélection détournée du 22 février dernier.
Au-delà des atteintes à la Liberté de la presse, ce sont les Droits de lHomme qui sont gravement bafoués.
Sur place, il est difficile et dangereux pour les Djiboutiens de lutter directement. Les mesures dintimidations sont fréquentes et les portes de la prison de Gabode souvrent facilement pour ces hommes qui se lèvent pour sopposer, protesté
Voire seulement pour sexprimer.
Voire seulement pour démontrer leur amitié et apporter leur soutien
Oui, il existe un délit damitié à Djibouti
Les détentions arbitraires sont monnaie courante et comme le dénonce lODDH dans son communiqué de presse du 19 mai dernier, certains prisonniers ont été « soumis à un traitement inhumain et dégradant dans des conditions extrêmes. »
Un certain nombre de personnes ont été refoulées à l’aéroport de Djibouti. Il leur a été interdit de quitter le pays. Une liste dune centaine de personnes ainsi privées de sortie de territoire aurait été établie par le pouvoir.
Voilà létat des lieux.
La situation se détériore, il convient de nous mobiliser davantage et nous en sommes conscients. Conscients et déterminés.
Quelles sont nos forces et quels sont nos outils pour combattre cette situation sur place et à lextérieur de Djibouti ?
Sur place, rendons hommage à lODDH, lOrganisation Djiboutienne des Droits de lHomme qui uvre depuis de nombreuses années. (1999)
A Jean-Paul Abdi Noël en particulier, hélas décédé, et aujourdhui à son successeur, Farah Abdillahi Miguil.
Depuis déjà quelques années, des sites internet favorisent léchange et la circulation de linformation. Le développement des réseaux sociaux comme twister et Facebook facilite cette démarche. Malheureusement, laccès à Internet nest pas encore à la portée de tous les Djiboutiens soit par éloignement géographique, soit pour des raisons culturelles et économiques. Sans compter que la censure intervient également à ce niveau en privant sporadiquement Djibouti de connexions.
Nous constatons que, malgré la censure, malgré linformation manipulée, malgré les arrestations, les Djiboutiens expriment leur frustration et n’ont plus peur de réclamer le changement.
A Djibouti, le vendredi* est devenu un jour dédié à la revendication. Les hommes et des femmes se retrouvent à la mosquée que personne ne peut encore leur interdire.
Ce phénomène inquiète à tel point le pouvoir en place que la présidence a convoqué les imams pour une réunion au cours de laquelle le contenu de leur prêche leur est suggéré
Il nous appartient denvoyer à ces hommes et à ces femmes des manifestations de soutien,
La diaspora dEurope et dAmérique du Nord, elle, se rassemble et sorganise, comme aujourdhui à Nantes.
Nous allons constituer des groupes de travail thématiques, multiplier les réunions matérielles et immatérielles, participer à des Forums, tel que celui-ci pour contribuer à porter haut et fort la parole bâillonnée de nos concitoyens.
AÏNACHÉ
*MALINTA JIMCAYY JAABUUTI LAJIRAAY
GUUMEESIGA JIIFFIYAA JILCIYAY
SIIDAD OOLAH JIDHAAY KII TAGUE
KANJOGANAAH JAANTA UUKO LAAB*
Traduction rapide et raccourcie :
(Oh toi vendredi qui a toujours favorisé Djibouti
Toi qui a terrassé le colonialisme et la affaibli
Comme tu as renversé celui qui est parti
Fait du même pour celui là aussi
..i)
25/04/2013 (Brève 139) Mohamed Moussa Aïnaché nous a adressé le compte-rendu de la réunion de samedi à Paris, qui a réuni différentes personnalités : des responsables de l’opposition djiboutienne et des membres d’organisations françaises impliqués dans le combat pour l’instauration de la démocratie à Djibouti.
/dans AINACHE, Opposition /par jlschaalCompte rendu de la Conférence sur la situation à Djibouti
Lieu : IREA-Maison de l’Afrique,
7 rue des carmes 75005 Paris
Date : Samedi 20 avril 2013 – de 14h00 à 19h30
La conférence de Paris a été un succès bien au-delà de nos espérances. Elle a accueilli une diaspora djiboutienne – à l’image du peuple djiboutien – avide de libertés et de débats démocratiques. Toutes les sensibilités du paysage politique et associatif djiboutien étaient représentées. Plusieurs sujets ont été évoqués au cours de cette conférence, en présence de nombreux démocrates africains et français : les questions des droits de l’Homme, de la démocratie, de la nature de lÉtat, des élections récentes ainsi que les rôles de la jeunesse et de la diaspora.
Quelques axes de solidarité avec le peuple de Djibouti ont été explorés par les organisations amies (africaines et françaises).
La conférence a débuté avec un rappel historique de Mohamed Kadamy sur les origines de la crise et des dérives actuelles qui découlent du choix fait dès lindépendance de confisquer les libertés et de tourner le dos à la constitution dun État national.
Mohamed Moussa Aïnaché, ancien Directeur Général de la Radio et de la Télévision, a décrit la chape de plomb médiatique que subit Djibouti. Il a rappelé que c’est le pays dune seule télévision, dune seule radio et dun seul journal et qu’il se loge au 167ème rang du classement mondial de « Reporters Sans Frontières ». Et paradoxe : des puissances démocratiques internationales continuent de soutenir le régime.
Mahdi Ibrahim God a mis en parallèle l’énorme soutien et rentes occidentaux que reçoit le régime et la misère que vit le peuple djiboutien.
Le représentant de la FIDH, Florent Geel, a ensuite présenté l’état des droits de l’homme à Djibouti. Sa présentation basée sur des faits a mis en exergue les différentes violations des droits de lhomme dans ce pays (exécutions extrajudiciaires, arrestations arbitraires et tortures).
Ensuite Ahmed Kassim Issé a rappelé les punitions collectives, l’injustice, la discrimination et limpunité dont jouissent les responsables des crimes commis, autant déléments qui alimentent la crise qui secoue ce pays.
Le débat qui sest instauré après ces interventions, a permis aux uns de critiquer les exposés et aux conférenciers de préciser certains points.
Plusieurs orateurs ont mis l’accent sur la nécessité de préparer dès à présent la transition vers la démocratie.
Après une brève pause la conférence a repris avec le témoignage de Cassim Ahmed Dini, qui a partagé avec lauditoire son vécu personnel en tant que témoin oculaire des derniers événements en cours. Il a évoqué également les limites de l’action des partis politiques ainsi que certaines faiblesses de l’opposition.
Maki Houmed Gaba a pris la parole pour décrire la nature du régime et ses dérives en matière de droits de lhomme ainsi que sa difficulté récurrente à tenir ses engagements nationaux (laccord de paix de mai 2001 entre le régime et lopposition armée est restée lettre morte) ou internationaux (beaucoup dengagement sur les droits de lhomme, ou convention contre la torture, non respectés).
Alexis Mohamed a de son côté décrit la place de la jeunesse et lexclusion dont elle est lobjet dans la sphère économique du pays. Il a précisé que cette exclusion touche lensemble du peuple djiboutien. Dans le souci de désenclaver médiatiquement et politiquement lentité djiboutienne, lapport de la diaspora et le rôle de la solidarité africaine et française avec le peuple djiboutien ont été abordés.
Nidal Mahmoud Ibrahim a passé en revue la place que doit prendre la diaspora dans la promotion des droits de l’homme et des libertés démocratiques. Il a souligné la nécessité pour cette diaspora de saffranchir des pesanteurs tribales et se mettre à la disposition du peuple djiboutien dans ses aspirations au changement et à la démocratie. Loriginalité de cette conférence consacrée à la situation à Djibouti est la participation importante des démocrates africains et français qui a fait lobjet de la 3ème table ronde. Outre leur solidarité agissante à légard du peuple de Djibouti en lutte pour la démocratie, ces organisations ont chacune proposé quelques pistes pour faciliter les actions des démocrates djiboutiens.
Sylvie Jan du PCF (ancienne présidente de FDIF) qui a plaidé pour une autre politique de la France à Djibouti, a demandé que les aides de la France soient conditionnées au respect des Droits Humains et à la transparence des élections.
Acheik Ibn Oumar (Tchad CNCD – ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad), Augusta Epanya (Cameroun UPC), Kecheri Doumbia (Mali FNC) ont tous affirmé que les luttes des djiboutiens ne doivent pas être isolées et doivent être relayées à l’extérieur par les démocrates africains,
Ayivi Raymond de la plate-forme panafricaine et Zang-Nezoune Mahamat, de lAmicale panafricaine ont chacun de leur côté, estimé que les organisations africaines (UA, IGADD) devaient jouer un rôle proactif dans la recherche dune sortie de crise à Djibouti, avant que la situation ne devienne explosive, en facilitant le dialogue entre le pouvoir et l’opposition
Enfin, David Gakunzi, a rappelé à lauditoire que lIREA-Maison dAfrique est un espace de dialogue et de paix ouvert à tous et notamment à la communauté djiboutienne. Il a également ajouté que cette conférence ne sera pas la dernière et quen accord avec les autres organisateurs dautres conférences sont prévues.
A noter également dans la salle, la présence du nouveau délégué spécial pour lunion de salut national (USN) aux affaires étrangères globales, Mr Abdourahman Borreh, ainsi que dautres invités de marque. .
22/04/2013 (Brève 136) Contribution d’Aïnaché à la Conférence sur la situation à Djibouti qui s’est tenue à Paris le 20 avril 2013
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Par Aïnaché |
CONFÉRENCE SUR LA SITUATION A DJIBOUTI
PARIS, Samedi 20 avril 2013
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Chers compatriotes,
Avec lintroduction de ce fameux 20 % à la proportionnelle, lors de lélection législative du 22 février dernier, certains d’entre nous avaient espéré.
Ils ont voulu croire qu’il y avait là, une avancée, minime, certes, très minime, mais une amorce de démocratisation à Djibouti.
Nous savons hélas, aujourdhui, que c’était un leurre.
Cette manuvre du gouvernement en place avait pour objectif de mettre fin aux critiques persistantes qui pleuvaient sur la pratique antidémocratique de la non représentation des opposants à l’Assemblée Nationale.
Cette fausse ouverture assouvissait également les appétits de quelques assoiffés d’un mandat.
Ce piège grossier a été tendu par les tenants du pouvoir pour sortir de dix ans de boycottage des élections dont la population djiboutienne avide de sexprimer, commençait à se lasser.
L’opposition ne s’était pas remise du détournement des résultats des élections de 2003 et avait décidé de ne plus participer à aucune autre élection tant que le pouvoir ne lui donnerait pas satisfaction sur les garanties d’une élection véritablement démocratique.
A cette occasion, comme un de mes amis a eu la gentillesse de me le rappeler, j’avais pris la liberté de mexprimer dans un article consultable sur le site ARDHD, du 27/11/02 LA VOIX AU CHAPITRE : Échéance Électorale.
Je n’ai rien à retirer de ce que j’ai écrit il y a presque 11 ans.
En effet, rien n’a changé. Nos dirigeants sont restés des experts en tripatouillage électorale.
Le 9 octobre 2004, lOpposition unie avait interpellé le Président de la République. Nos exigences portaient, outre l’indispensable refonte du Conseil Constitutionnel, prévu par l’accord de paix du 12 mai 2001 sur :
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La refonte et la réactualisation des listes électorales
-
L’établissement de ces listes par bureaux de vote dans les régions de l’Intérieur
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La publication des listes et leur mise à disposition de tous les partis politiques
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La mise en place d’une véritable Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), composée à parité égale de représentants de l’opposition et de représentants des partis au pouvoir, sous la présidence d’une personnalité indépendante acceptée par les deux parties ;
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L’élaboration conjointe (Opposition/Gouvernement) dun Statut Spécial pour la ville Capitale ;
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La modification de la Loi relative aux élections dans ses articles 27 et 54, portant sur la proclamation des résultats et la remise des Procès-verbaux, consécutive au dépouillement du résultat des scrutins. Désormais, pour une réelle transparence des élections, nous demandions que chaque partie dispose dun exemplaire du PV et des résultats proclamés par la CENI ;
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L’abandon pur et simple des pratiques de l’ancien système du parti unique dans la désignation des assesseurs. Ces assesseurs devront représenter les parties en compétition ;
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L’accès libre et équitable des partis politiques aux médias publics ;
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L’amendement et lapplication effective de la loi de 1992 sur la communication qui autorise l’ouverture de radios et de télévision libres.
Pas daccusé de réception, pas de réponse .
Sans lassurance dun changement de pratique de la part du pouvoir, nous avons cherché des garanties auprès de nos partenaires et amis avant de nous lancer dans cette campagne.
Avant les élections, les démarches effectuées auprès de la représentation à Djibouti par lopposition, comme celles entreprises ici à Paris se sont conclues invariablement par :
Allez aux élections, nous serons vigilants sur leur déroulement”.
Fort de ces encouragements et de ces promesses, et compte tenu des forces dopposition formelles et informelles grandissantes au sein dune population opprimée qui attendait ces élections, nous, l’opposition intérieure et extérieure, avons décidé de participer à l’élection législative du 22 février dernier.
Des nouveaux partis tels que le MoDel et RADD sétaient créés et avaient demandé leur agrément afin de concourir aux élections législatives.
L’élection locale de l’année dernière a montré la lassitude des Djiboutiens, à l’égard du tenant du pouvoir et a donné la victoire à la liste indépendante ”RADD” encore tolérée. Ce qui a créé un réel espoir de changement.
Cette fois, le gouvernement en place na pas eu le temps de manipuler ces partis émergeants. Pourtant, la méthode était rodée : il suffisait de cloner ces nouveaux partis, ces syndicats ou ces associations. On en crée dautres, on leur donne les mêmes appellations et bien sûr, on met à leur tête, des marionnettes dociles et soumises
Des méthodes de ce genre, le pouvoir en invente régulièrement et le moins quon puisse dire, cest quil est sans vergogne. Cest ainsi que, suite à la dernière élection législative, il a licencié comme de simples employés les Elus du Conseil Municipal de Djibouti Ville : le Maire et ses adjoints !
Cette fois, le MoDeL et le RADD ont échappé au clonage et ont rejoint l’opposition. Ces renforts ont permis la création de l’Union de Salut National (USN).
Une dynamique était née. Cette nouvelle opposition a galvanisé les foules, comme en témoignent les réunions et les manifestations tenues durant les 12 jours de cette campagne électorale.
On connaît la suite :
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panique au plus haut sommet de lÉtat au vu du succès grandissant et de l’engouement suscité lors des différents meetings de lopposition à Djibouti-ville comme dans toutes les villes et les villages à travers le pays
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intervention télévisée menaçante du chef de lÉtat, après la clôture de la campagne électorale transformant lélection législative en un référendum : Pour ou contre le Président.
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fraude massive qui a abouti purement et simplement à linversion des résultats du scrutin, après un conciliabule de nos dirigeants durant neuf longues heures.
L Ambassadeur de France a alors ouvertement cautionné cette élection frauduleuse constatée par tous les observateurs en place en félicitant le parti du Président et les Elus.
Cette sortie ridicule a bien sûr été exploitée par le gouvernement en place qui a largement diffusé son intervention dans les médias.
Silences gênés de nos amis français qui contrastaient avec leurs encouragements appuyés quils nous avaient prodigués avant les élections
Ce manque de clarté de la France, ces attitudes ambiguës, ce double langage entre pouvoir en place et opposition sont déstabilisants.
Nous avons apprécié lattitude de la représentation des États-Unis dAmérique présente à Djibouti qui est resté fidèle à la politique prônée par Le Président Barack OBAMA vis à vis des dictateurs africains dans la ligne qu’il avait fixée lors de son discours à Accra du 11 juillet 2009 affirmant :
L’AFRIQUE N’A PAS BESOIN D’UN HOMME FORT, MAIS D’UNE INSTITUTION FORTE- .
Cest ainsi que le Président OBAMA
- s’est bien gardé de féliciter notre Président à l’issue de la reconduite de son troisième mandat anticonstitutionnel.
- ne l’a jamais invité à la Maison Blanche comme il l’a fait pour les différents Présidents africains démocratiquement élus. Ces rencontres, comme celles du 31 juillet 2011 et récemment du 28 mars 2013 sont qualifiées de « rencontres de solidarité démocratique qui visent à saluer des démocraties solides et émergentes. »
Notre Président, vexé de cet affront, sest agité avec frénésie pour sinviter -sans y être convié- à la réception donnée par le Président OBAMA à New-York en septembre 2011.
Et, aujourdhui, ici, à Paris, nous voulons dire haut et fort à la France, le pays des droits de lhomme quelle nous a déçus :
Elle nous avait assuré de son soutien,
Elle sétait porté garante du bon déroulement des élections.
. pour se taire, une fois de plus, à la proclamation de résultats honteusement manipulés
et pour, par la voix de son ambassadeur, féliciter les artisans de cet outrage à la démocratie
Quant à nous, les membres de lopposition à ce régime indigne,
Si, nous avons été meurtris par ce nouvel épisode douloureux dans notre combat, nous continuerons à uvrer, nous continuerons à nous faire entendre, nous continuerons notre marche pour une nation libre et digne.
Pour finir, et toujours, pour plaider pour cette nation libre et digne, permettez-moi, en tant quancien directeur de la RTD, Radio et Télévision de Djibouti, de dresser un portrait de lunivers médiatique de notre pays.
Ce ne sera pas long !
C’est un désert unique en son genre. Aucun pluralisme: Un journal unique, une radio et une télévision étatique. point final. Manifestement, il est admis que les médias gouvernementaux suffisent aux besoins de la population.
A Djibouti, on n’aime pas les journalistes, aucun n’obtient de visa pour entrer. Plusieurs journalistes se sont vu refuser leurs demandes de visa, d’autres se sont vu refoulés à l’aéroport.
Ce fut la mésaventure du correspondant de la chaîne Qatari ”AL JAZIRA” dans la région qui avait essayé sur plusieurs frontières de rentrer à Djibouti lors des manifestions unitaires de l’opposition de février 2011.
C’est simple, dans nos représentations et notamment à Paris, la première question que les agents d’accueil posent aux demandeurs de visa est celle-ci ”êtes-vous journaliste ?”. Ce qui désarçonne les simples touristes et finalement en décourage certains.
Il y a quand même une exception à ces refus, les journalistes du Magazine Jeune-Afrique. Ces derniers n’ont pas besoin de faire de démarches pour obtenir des visas. Ils ne risquent aucun refus comme leurs collègues car ils sont régulièrement invités par le pouvoir à chaque fois que celui-ci a besoin de faire passer un message.
Il n’est pas étonnant que notre pays se loge au 167ème rang du classement mondial de « Reporters Sans Frontière ». Ce classement est amplement justifié car, outre l’interdiction de créer un média indépendant, l’opposition n’a pas accès aux médias étatiques.
Le pouvoir s’est fait violence durant la campagne électorale en couvrant partiellement les réunions de l’opposition. La couverture obligatoire se transformait régulièrement en un sabotage. En effet, les trois minutes octroyées généreusement à l’opposition, dans ”l’Édition Spéciale élection” se résumait à un plan large de la réunion et quelques phrases hachées des différents orateurs donc forcément dénaturées. Cela frisait le ridicule.
La plupart du temps, pour ne pas dire quotidiennement, le journal télévisé se limite intégralement à l’activité présidentielle. Il n’est pas surprenant pour ceux qui subissent le déroulement du journal télévisé, de voir de longues minutes, des images du chef de l’Etat sans commentaires, comme au temps des films muets…
En effet, les journalistes de différentes rédactions, journal écrit, agence de presse, radio et télévision ne produisent rien sur les informations locales : ils reçoivent du cabinet présidentiel les textes à lire et à imprimer.
Il n’est pas étonnant que les Djiboutiens suivent les radios et télévisions étrangères. Cela agace prodigieusement le pouvoir. Il fait régulièrement des tentatives auprès des médias étrangers et particulièrement des chaînes qui diffusent des informations en langue somalie : BBC de Londres et VOA de Washington. Il se murmure que les journalistes de ces différentes radios seraient approchés régulièrement par des émissaires gouvernementaux afin de monnayer un contenu bienveillant pour le pouvoir en place
Quant à RFI, Radio France International Le pouvoir ne s’est pas gêné pour fermer purement et simplement son relais pour la région de la corne d’Afrique.
Vous avez dit démocratie ?
AÏNACHÉ
ARDHD
Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti
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