13/04/07 (B390-B) ALERTE ROUGE pour les réfugiés djiboutiens qui sont en Ethiopie et qui sont privés de tous droits et menacés de renvoi à Djibouti par le HCR qui aurait décidé de ne plus leur accorder le statut de réfugiés … APPEL A LA MOBILISATION DE L’ENSEMBLE DE LA DIASPORA DJIBOUTIENNE ETABLIE EN EUROPE ET EN AMERIQUE (Lecteur)

J’interpelle l’ARDHD et son Président
M. Jean-Loup Schaal pour qu’ils se mobilisent en faveur réfugiés
qui essayent de survivre en Ethiopie, en particulier des Djiboutiens, mais
aussi des milliers de personnes qui sont établis en Ethiopie

Une situation humanitaire tragique : les réfugiés
djiboutiens en Ethiopie sont menacés d’expulsion et de renvoi manu
militari au pays, où ils risquent la mort !

Les origines :

En novembre 91, la guerre civile a embrasé le nord, le sud et le sud
ouest de la République de Djibouti. D’un côté les
résistants du FRUD (Front pour la Restauration de l’Unité
et de la Démocratie), de l’autre les forces gouvernementales.
Ce conflit particulièrement meurtrier a fait de très nombreuses
victimes parmi la population civile Afar dans le nord, le sud et les sud ouest
du pays.

Au début de l’année 92, les combats ont redoublé
d’intensité.

Des milliers de personnes sont contraintes à prendre le chemin de l’exil.
Tandis que la guerre faisait rage entre les deux forces, la diplomatie française
s’est interposé et elle a imposé un cessez le feu pour
sauver le régime de Gouled / Guelleh.

Le Gouvernement djiboutien a d’abord rejetté toute forme pacifique
de règlement de la crise. A un moment où ses forces étaient
au « bout du rouleau », il a profité du cessez le feu pour
reconstituer ses forces, tant en homme qu’en matériel (30.000
soldats, tous mercenaires sont recrutés en Éthiopie et en Somalie).

Ensuite, il a lancé des opérations massives sur tous les fronts.

L’Éthiopie a accueilli 18.000 refugiés et l’Érythrée
5.000 personnes.

Ni le Gouvernement éthiopien ni le HCR (Haut Commissariat pour les
Réfugiés) n’ont mis en place les structures d’accueil
qui s’imposaient. Les réfugiés djiboutiens ont survécu
surtout grâce à la solidarité Afar en Ethiopie.

Un Comité pour les réfugiés djiboutiens a été
crée pour solliciter les institutions internationales et obtenir à
la fois la reconnaissance de leur statut et des aides alimentaires.

En septembre 93, le PAM a octroyé quelques vivres aux réfugiés
djiboutiens. Une fraction leur est effectivement parvenue mais aucun enregistrement
n’a été effectué. Plusieurs personnes ont perdu
la vie en Ethiopie, faute de soin et d’assistance.

Un accord tragique, sans aucune concertation
ni participation des victimes concernées

Tandis que le sort tragique des réfugiés djiboutiens se poursuit
dans le silence, en février 2000 (7ans après) un accord est
signé entre les autorités djiboutiennes et éthiopiennes
d’une part et le Haut Commissariat pour les Réfugiés d’autre
part.

Cet accord concerne le rapatriement de force des djiboutiens réfugiés
en Ethiopie. Aucun des acteurs concernés, aucun de leurs représentants
n’a jamais été invité à s’exprimer
et à donner son point de vue, au cours des différentes réunions
de préparation de l’accord.

Leur sort a été discuté au plus haut niveau sans leur
participation ni que leur avis soit même sollicité.

Pendant ce temps, les réfugiés djiboutiens continuaient à
vivre d’expédients et à tenter de faire face au quotidien,
la peur au ventre, dans un pays relativement peu hospitalier pour eux.

Usant de leur autorité, les représentants des deux pays et l’institution
onusienne sont parvenus à convaincre officiellement 13.000 personnes
de regagner leurs foyers moyennant une maigre compensation financière.

Toujours officiellement, un millier de personnes ont choisi de rester en Ethiopie,
sans statut ni assistance de la part des autorités locales. Simplement
enregistrés dans les registres de l’ARA, l’organisme éthiopien
en charge des réfugiés.

N’en pouvant plus, en décembre 2000, les réfugiés
djiboutiens d’Addis Abeba ont symboliquement occupé les locaux
du HCR pour exiger une intervention du HCR auprès du régime
Ethiopien afin qu’ils acquèrent le statut reconnu officiellement
de réfugiés.

Une manifestation d’exaspération
qui a abouti à un compromis minimum.

Le sitting a duré toute une journée. En début de soirée,
les négociations n’avaient pas progressé. Les Ethiopiens
menaçaient de recourir à la force pour faire évacuer
les lieux, tandis que le représentant du HCR s’y est opposé.

Vers 23h00, un compromis a été trouvé :

1- les refugies ont regagné leurs habitations.

2-Le HCR avait accordé une autorisation de résidence limitée aux seules 20
personnes présentes dans ces lieux avec une aide mensuelle
de 550 birs éthiopien pour les célibataires et de 1.000 birs
pour les familles quelque soit le nombre des enfants à charge, plus
une prise en charge médicale. Le tout sur un financement des Nations
Unies qui transitait par les finances éthiopiennes.

3- le HCR s’était engagé personnellement à faire
respecter les termes de cet accord.

Il y a quelques semaines, plusieurs des personnes qui bénéficiaient
de ces mesures, ont appris que les termes de l’accord les concernant
étaient suspendus et qu’elles étaient directement menacées
d’expulsion à brève échéance. Il s’agit
en particulier de MM. Mohamed Ismaël Ahmed DIT Chomeur, Mohamed Hassan
Ali, tous deux pères de familles ainsi que Ahmed Ibrahim Mohamed et
Karera Hassan Ali, mère de deux enfants (2 petites filles âgées
de 7 et 3 ans).

Tous ont reçu des courriers leur enjoignant de regagner leur pays d’origine
au plus tard le 31 juillet 2007. Les autorités éthiopiennes
se réservant le droit de les reconduire à la frontière
par la force, au mépris des conventions internationales.

Mais ce ne sont pas les seuls, un millier de réfugiés au minimum,
serait dans la même situation.

Appel solennel à toute la diaspora réfugiée en
Europe et en Amérique.

Il est urgent que tous les expatriés djiboutiens qui ont trouvé
refuge en Europe ou en Amérique se mobilisent pour que ces hommes et
ces femmes qui ont fui la tyrannie ne soient pas jetés dans la gueule
du loup, avec tous les risques que l’on sait.

Un ancien réfugié djiboutien
en Ethiopie
« celui qui ne vit que pour lui-même, ne mérite vraiment
pas de vivre »