28/06/07 (B401) Le Canard Enchaîné : L’indépendance du ventre. (Info lectrice)

Pour la Magistrature, l’indépendance n’est pas seulement une vertu. C’est un métier. Preuve en a été donnée, une nouvelle fois, avec la réception d’Elisabeth Borrel par Sarkozy.

A peine la veuve du Magistrat assassiné à Djibouti en 1995 avait-elle franchi le porche de l’Elysée, forte du soutien présidentiel, que les hermines frémissaient d’enthousiasme.

Le Parquet et le Parquet général de Paris faisaient savoir qu’ils apportaient un soutien sans faille à la recherche de la vérité. Et que plus personne ne soutenait la thèse du suicide.

Après des années de bagarre pour arracher une audition, une expertise, une confrontation, après le déssaisissement d’une Juge à la conviction trop bien arrêtée, après l’épisode du dossier judiciaire qui a failli être aimablement transmis aux autorités djiboutiennes, les magistrats qui avaient si bien dissimulé leur farouche indépendance sortent du bois et montrent qu’ils ne se laissent pas impressionner par la raison d’Etat.

Il a suffi que l’Elysée leur en donne l’ordre.