27/04/01 (LIB 001) COMMUNIQUE DE PRESSE APPEL AU RESPECT DES DROITS DE L’HOMME à DJIBOUTI et au REFUS DU DETOURNEMENT ORGANISE DES SUBVENTIONS INTERNATIONALES

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Modèle de pétition joint en fin de document

Les aides et subventions
internationales et européennes doivent-elles servir à l’enrichissement
personnel d’un dictateur et à l’accroissement de son pouvoir d’exaction
sur la population ?

La réponse est
clairement non, et cette position doit être clairement affirmée
lors la 3e conférence des Nations Unies qui doit avoir lieu à
Bruxelles du 14 au 18 mai prochain.
A cette date en effet, le  » président  » de la république
de Djibouti, Ismail Omar Guelleh, qui, comme son prédécesseur
a mis le pays en coupe réglée depuis son ‘élection’
à 99%, va venir à Bruxelles chercher sa subvention. Les aides
et subventions ne doivent pas être accordées à un tel
dictateur.

Nous appelons tous les
hommes politiques et citoyens à prendre clairement position pour
faire respecter les accords de Cotonou qui prévoient la mise en application
de procédures spécifiques pouvant aller jusqu’à la
suspension des aides, en cas de violation des droits de l’homme et dans
les cas graves de corruption.

Le gouvernement actuel
de Djibouti depuis quinze ans répond malheureusement de façon
accentuée à ces deux critères :

1) Violations réitérées
et croissantes des droits de l’homme depuis 15 ans.

Notre association ARDHD a été précisément montée
pour identifier et dénoncer ces violations et agir sur l’opinion,
les politiques et les médias afin de les faire cesser.
Nous avons eu l’occasion d’alerter le monde entier :
– sur les arrestations et condamnations arbitraires des principaux
opposants (par exemple Me Aref, membre d’Amnesty a passé quarante
jours dans une cellule de 1,50 M2, sans toit, en pleine chaleur djiboutienne,
alors qu’il était innocent – La cour suprême de Djibouti vient
de confirmer la nullité de toute cette procédure, ce qui est
exceptionnel et qui montre que l’affaire avait été montée
de toutes pièces .. ),
sur de multiples cas de tortures, d’exécutions sommaires
et de viols de femmes
dont certaines ont été brûlées
vives ensuite, …
sur l’incarcération et les viols de vingt-neuf enfants mineurs,
incarcérés pendant six mois dans la prison pour adultes, soumis
à des viols, au motif qu’ils auraient été arrêtés
en pleine rue après ‘avoir sniffé de la colle’ (Déclaration
le 27 avril 2000 du Procureur de Djibouti Ali Mohamed Abdou )
– sur un massacre collectif en décembre 1991 dans le quartier
d’Arriba
où les forces de police ont tué 59 personnes
en quelques minutes. Les autres habitants n’ont eu la vie sauve que grâce
à l’intervention d’un hélicoptère de l’armée
française,
sur les privations de liberté de se déplacer et de
s’exprimer
: confiscation généralisée de passeports,
interdiction des journaux de l’opposition, etc..
sur la fraude électorale monstrueuse et systématisée,
qui a permis en 1999 l’élection de Monsieur Guelleh dans des conditions
qui n’assurent pas sa légitimité,
sur la guerre civile contre les Afars en particulier dans
le Nord du pays, la destruction systématique des cheptels, des points
d’eau, des écoles et des dispensaires,
sur les obstacles et le refus de toute concession dans les
négociations avec le FRUD qui sont n’ont pas abouti en quatorze mois,
– sur la rafle de 5.000 étrangers le 20 décembre 2000
et les déclarations xénophobes et racistes du Ministre
de l’Intérieur (voir en fin de texte -3-)

Une plainte pour Crimes
contre l’Humanité a été déposée en 1999
devant le tribunal de Paris à l’encontre de M Hassan Gouled Aptidon
(ancien président) et de son neveu Ismaël Omar Guelleh (nouveau
président)., et de fortes présomptions ont été
émises par des sources diverses à propos de la mort du juge
Bernard Borrel à Djibouti.

2)
Corruption et détournements de fonds

L’économie du pays est aujourd’hui à genoux, le chômage
croissant, les salaires des fonctionnaires non payés ou avec des
retards de 8 à 10 mois, le système hospitalier exsangue tandis
que les diverses aides attribuées au pays servent à l’enrichissement
personnel de Mr Guelleh et de ses proches (construction de palais à
son usage personnel, achat à titre personnel d’un Boeing, Djibouti
étant au 17e rang en valeur absolue et au 1er rang par tête
d’habitant au titre des avoirs à l’étranger des pays africains
…) ou l’achat d’armes ou au recrutement de mercenaires.

Le Fonds Monétaire
International (FMI) est aujourd’hui de plus en plus réticent concernant
Djibouti et a récemment décidé de geler les paiements
prévus devant des anomalies et divergences constatées dans
la comptabilité nationale.

Nous
demandons à l’Union Européenne et à tous les pays donateurs


de mettre en oeuvre les procédures spécifiques prévues
dans les accords de Cotonou en ce qui concerne les violations des Droits
de l’Homme et les cas graves de corruption, pouvant aller jusqu’à
la suspension de toute coopération européenne,

– en conséquence de geler les subventions et aides en faveur de Monsieur
Ismaël Omar GUELLEH, Président de DJIBOUTI,
et
de lui signifier cette position lorsqu’il se rendra à Bruxelles à
partir du 14 mai pour participer à la conférence,

– de ne distribuer des aides qu’au peuple Djiboutien et uniquement par l’intermédiaire
d’associations incontestables et bien implantées,

– de diligenter une enquête internationale sur les agissements du régime
en place, d’en faire paraître toutes les conclusions et d’installer
un observatoire local permanent sur la bonne utilisation de ces fonds et
sur le Respect des Droits de l’Homme,


Nous appelons plus spécifiquement les parlementaires français

à
faire pression sur le gouvernement français pour qu’il cesse de soutenir
un régime dictatatorial qui intensifie chaque jour exactions, tortures
et violations des droits de l’homme.


La mobilisation des ONG

Violations des droits
de l’homme et corruption à Djibouti ont été confirmées
et dénoncées depuis plus de 10 ans par les organisations suivantes

· Amnesty International (Londres et Paris)
· OMCT – Organisation Mondiale Contre la Torture (Genève),

· OUA – Organisation de l’unité africaine / Commission africaine
des Droits de l’Homme,
· LCHR – The Lawyers Committee for Human Rights (New York)
· FIDH – Fédération Internationale des Droits de l’Homme
(Paris),
· CIJ – Comité International de juristes (Genève)
· OIT – Organisation Internationale du travail (Genève)
· BIT – Bureau international du travail
· ASF – Avocats Sans Frontières (Bruxelles),
· RSF – Reporters Sans Frontières (Paris)
· CNB – Conseil National des Barreaux (Paris),
· Chambre pénale de la Vénétie (Venise)
· CIMA – Centre pour l’Indépendance des magistrats et des
avocats (Genève)
· CHRDD – Centre for Human Rights and Democratic Development (Canada)
· IDHBB – Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux (Bordeaux),

· ONDH (Alger)
· UIA – Union Internationale des Avocats (Suisse)
· UAE – Union des avocats européens,
· UIDH – Union interafricaine des Droits de l’Homme (Burkina Faso),

· LAPDH – Ligue africaine des Droits de l’Homme (Mauritanie)
· AGIR ensemble pour les Droits de l’Homme (Lyon)
· Alliance francophone (Paris)
· Association Justice et Liberté (Paris)
· SURVIE (Paris),
· AFADD – Association française des amis des démocrates
djiboutiens (Tarbes)
· LDDH – Ligue djiboutienne des Droits de l’Homme (Djibouti),
· etc…

Les violations des
Droits de l’Homme à Djibouti ont été condamnées
à trois reprises par le Parlement européen (la dernière
en date, le 6 mai 99)


Signez la pétition :

toutes les signatures
seront envoyées aux principaux responsables de l’Union Européenne
le 13 mai 2001

Texte de la pétition
du 27 avril 2001

Utilisez la fonction copier-coller pour le texte compris entre les deux
lignes « === »)
– Adressez l’ensemble à jlschaal@ardhd.org
sans oublier auparavant de le compléter avec vos coordonnées.

=================================

« Je
soutiens l’action de l’ARDHD et je signe la pétition du 27 avril
2001 pour demander à la communauté européenne et à
tous les Etats donateurs :


de mettre en oeuvre les procédures spécifiques prévues
dans les accords de Cotonou en ce qui concerne les violations des Droits
de l’Homme et les cas graves de corruption, pouvant aller jusqu’à
la suspension de toute coopération européenne,
– en conséquence de geler les
subventions et aides en faveur de Monsieur Ismaël Omar GUELLEH, Président
de DJIBOUTI,
– de ne distribuer des aides qu’au peuple Djiboutien et uniquement par l’intermédiaire
d’associations incontestables et bien implantées,
– de diligenter une enquête internationale sur les agissements du régime
en place, d’en faire paraître toutes les conclusions et d’installer
un observatoire local permanent sur la bonne utilisation de ces fonds et
sur le Respect des Droits de l’Homme,

J’autorise
l’ARDHD à communiquer mon nom et mon adresse E-Mail aux responsables
de la Commission européenne, aux Parlementaires français et
européens et aux Ministres français. «