16/07/07 (B404) AP / Des islamistes somaliens menacent de mort les participants d’une conférence de paix à Mogadiscio
L’armée veillait à la sécurité de la capitale somalienne samedi, après que des islamistes eurent menacé de perturber la conférence de paix qui s’y tient ce week-end, affirmant que quiconque participerait à cette conférence « serait condamné à mort ».
La menace est venue de l’Institut Shahab, proche d’un groupe islamique affilié à Al-Qaïda qui a régné sur une large zone du sud de la Somalie pendant six mois l’année dernière. Le groupe a été chassé de ses bastions en décembre, mais a juré de lancer une insurrection à l’irakienne jusqu’à l’établissement d’une théocratie islamique en Somalie.
L’Institut Shahab a qualifié la conférence de dimanche à Mogadiscio de « complot contre le peuple somalien ».
« Quiconque y participera sera condamné à mort », a déclaré le groupe dans un message mis en ligne sur un site Internet. ()
Mogadiscio n’a pas connu de répit depuis que les troupes gouvernementales soutenues par les forces éthiopiennes ont chassé une organisation islamiste de la ville en décembre. Attentats à la bombe sur les routes, attaques des installations gouvernementales, tentatives d’assassinat et échanges de tirs sont devenus quotidiens et les civils sont pris dans le feu croisé.
La conférence de paix est censée aider le pays à guérir de ses blessures provoquées par 16 ans de conflit. Elle a été reportée à plusieurs reprises à cause de la violence qui règne dans la capitale et des querelles internes.
Le gouvernement a affirmé que les menaces de Shahab n’entraveraient pas la conférence.
« Nous avons achevé les préparatifs et la plupart des délégués sont arrivés, de sorte que nous ne nous laisserons pas intimider par des terroristes et des insurgés », a déclaré le porte-parole du gouvernement Abdi Haji Gobdon.
Des centaines de soldats somaliens et d’alliés éthiopiens patrouillent dans les rues de la capitale et des dizaines de postes de contrôle ont été dressés le long des axes principaux.
La Somalie n’a plus connu de gouvernement central depuis le renversement du dictateur Mohamed Siad Barré en 1991, qui a livré le pays aux seigneurs de la guerre. Appuyé par des troupes éthiopiennes, le gouvernement de transition (TFG) formé en 2004 sous l’égide des Nations unies a chassé fin 2006 de la capitale et de la plus grande partie du sud du pays les milices des Tribunaux islamiques qui avaient pris le contrôle depuis l’été.