24/09/07 (B414) AFP : Intenses combats à l’arme lourde dans la capitale somalienne

MOGADISHU (AFP) — Des insurgés islamistes somaliens ont attaqué dimanche des forces gouvernementales dans le nord de Mogadiscio, engageant des combats qui selon des témoins ont été les plus violents enregistrés ces dernières semaines dans la capitale somalienne.

Selon des habitants, il n’était pas possible après la tombée de la nuit de se rendre sur place pour constater les éventuels dégâts.

Selon les témoins, les combats se sont déroulés à l’arme lourde – mitrailleuses, lance-grenades et missiles sol-air -, autour de l’université de la capitale et le cimetière de Baraka.

« J’ai vu environ cinquante insurgés lourdement armés attaquer les forces gouvernementales près de l’université et les combats ont commencé », a raconté Mohamed Ganey, un habitant du quartier.

« La fumée montait du champ de bataille », a-t-il ajouté en précisant que les insurgés criaient « Allah Akbar, nous allons à la victoire ».

Pour Abdullahi Hassan Ali, un autre résident du quartier, ces combats ont été « les plus intenses que j’aie vu ces dernières semaines. C’était un face-à-face et non pas une embuscade comme il est déjà arrivé », a-t-il souligné.

Plus tôt dans la journée, trois personnes, dont un policier, ont été abattues dans des incidents séparés à Mogadiscio, impliquant des hommes armés, ont indiqué des témoins.

Un homme non identifié a été tué par des hommes armés sur le marché Bakara, l’une des zones les plus dangereuses de la capitale, selon un témoin, Abdullahi Mohamed.

Dans le quartier de Sanaa, un adolescent a tué un civil dans des circonstances indéterminées, selon des témoins.

Un policier somalien a été abattu dans le quartier de Suq Baad par des hommes armés non identifiés, selon des résidents.

Ces combats à l’arme lourde surviennent trois jours après que les opposants au gouvernement de transition eurent lancé depuis Asmara, en Erythrée, un appel à bouter hors de la Somalie les forces éthiopiennes qui soutiennent les fragiles autorités somaliennes.

Regroupés au seine de l’Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS, Alliance for Re-liberation of Somalia), ces opposants dominés par les islamistes, ont nommé à leur tête le numéro deux des tribunaux islamiques de Somalie, cheikh Sharif Cheikh Ahmed.

Ces tribunaux islamiques ont été défaits au début de l’année par les troupes éthiopiennes intervenues au côté du gouvernement de transition. Mais depuis, Mogadiscio est le théâtre de violences meurtrières. Les insurgés multiplient leurs attaques contre des objectifs gouvernementaux, mais la majorité des victimes sont des civils.

Selon un décompte établi par l’AFP à partir de sources hospitalières, au moins 80 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées depuis juin 2007 près du marché de Bakara, l’un des quartiers les plus dangereux de la capitale.