25/10/07 (B418-C) RFI Piraterie : les navires du PAM sous escorte.

Depuis le début de l’année, les pirates ont attaqué, au large de la Somalie, 26 navires dont 3 transportaient de l’aide du Programme alimentaire mondial.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé lundi un nouvel appel à la communauté internationale pour protéger l’acheminement de l’aide humanitaire, après l’attaque de l’un de ses navires, dimanche au large de la Somalie. Dans un communiqué diffusé à Nairobi, le PAM se déclare « extrêmement préoccupé par la piraterie le long des côtes somaliennes et réitère ses appels aux puissances étrangères pour qu’elles envoient des navires, afin de pourchasser les pirates et protéger le transport de l’aide humanitaire ».

La marine française escortera à partir de novembre les bateaux du PAM à destination de la Somalie. Selon le Bureau maritime international (IBM) basé à Londres, les côtes somaliennes sont devenues le point plus chaud de la planète pour la marine marchande, à la suite des attaques des pirates qui disposent souvent de vedettes rapides fortement armées. Le gouvernement transitoire de Mogadiscio ne dispose pas de moyens pour garantir la sécurité des côtes du pays. Les actes de piraterie dans cette zone de l’Océan indien ont connu une augmentation très importante cette année, par rapport à 2006.

Selon les Nations unies, le navire du PAM a été attaqué par des pirates dimanche matin à 60 milles du port somalien de Brava, situé à 160 km au sud de Mogadiscio, après avoir débarqué 7 000 tonnes de nourriture. Le PAM avait reçu un appel de détresse en provenance du transporteur qui naviguait vers Mombassa, « alors qu’il subissait les attaques des pirates à bord de deux bateaux rapides ». Le navire et son équipage ont réussi à s’échapper indemnes, mais l’agence demeure très préoccupée par ces actes de piraterie. C’était la troisième attaque cette année visant un bateau affrété pour acheminer de l’aide de cette agence des Nations unies vers la Somalie. La porte-parole du secrétaire général de l’ONU a ainsi lancé un appel la communauté internationale « à garantir la sécurité des eaux somaliennes et à protéger les livraisons humanitaires ».

Les pirates exigent des rançons

Près de 80% de l’aide de l’Onu pour la Somalie est acheminée par voie maritime, car le gouvernement de transition somalien n’est pas en condition d’exercer son contrôle sur l’ensemble du territoire national et encore moins le long des 3 700 kilomètres de côtes du pays. Pour les pirates somaliens, équipés de vedettes rapides armées de mitrailleuses lourdes ou de lance-roquettes, les cargaisons des navires marchands sont une aubaine. Outre les profits retirés de la revente de l’aide alimentaire, les pirates exigent souvent des rançons pour libérer les équipages des navires attaqués. En 2005, le PAM avait été forcé de suspendre pendant plusieurs semaines ses livraisons d’aide par voie maritime à la Somalie à cause des actes de piraterie.

Les Nations unies ont confirmé lundi qu’un projet d’accompagnement des cargos du PAM par un navire de la marine française est en cours. En septembre dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait déclaré à New-York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, que la France était disposée « à assurer, par des moyens militaires navals et pour une durée de deux mois, la sécurisation de l’aide délivrée par le PAM en Somalie ». Une aide « précieuse » reconnait Marcus Prior, porte-parole de l’organisation en Somalie, mais selon lui, un seul navire de protection ne sera pas suffisant.

Marcus Prior
Porte-parole du PAM à Mogadiscio