29/02/08 (B436) AFP : Nicolas Sarkozy va renégocier la présence militaire de la France en Afrique
Par Nadège PULJAK
CAP (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi qu’il allait renégocier tous les accords militaires de la France en Afrique , une déclaration saluée par son homologue sud-africain Thabo Mbeki pour qui elle s’inscrit "dans le processus de décolonisation".
Arrivé au Cap dans la matinée pour une visite d’Etat de deux jours après une halte au Tchad, M. Sarkozy, accompagné de son épouse Carla, s’est entretenu en tête-à-tête avec le président sud-africain avant de prononcer un discours au Parlement.
"La France n’a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique. L’Afrique doit prendre en charge les problèmes de sécurité", a déclaré M. Sarkozy aux élus.
M. Sarkozy, qui promet depuis son discours de Cotonou en 2006, la "rupture" avec les pratiques controversées de ses prédécesseurs dans la région, veut la "renégociation de tous les accords militaires de la France en Afrique". Une fois renégociés, les nouveaux accords seront publiés "dans la transparence", a-t-il promis.
M. Mbeki, qui prône une "renaissance africaine" et une meilleure intégration du continent sur la scène mondiale, s’est félicité de cette annonce: "Cela fait partie, selon lui, de la suite du processus de décolonisation en Afrique".
Les détracteurs de la "Françafrique" ont estimé jusqu’ici que la "rupture" prônée par M. Sarkozy tardait à se concrétiser, regrettant notamment l’intervention française au Tchad, où le soutien de l’armée française aux forces du président Idriss Deby Itno, lors d’une attaque rebelle début février, lui ont permis de se maintenir au pouvoir.
Quelque 9.000 soldats français sont déployés au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique et à Djibouti. Des accords lient également la France au Togo et aux Comores.
M. Sarkozy a également promis "une initiative de soutien à la croissance économique" de l’Afrique, portant sur 2,5 milliards d’euros en 5 ans afin de financer près de 2.000 entreprises et la création de 300.000 emplois.
Selon lui, "en intégrant cette initiative, le total des engagements financiers français bilatéraux pour l’Afrique subsaharienne s’élèvera donc à 10 milliards d’euros sur les cinq prochaines années" (…)