15/04/08 (B443) Romandie News : Attentats en Ethiopie: trois morts, 18 blessés
ADDIS ABEBA – Deux attentats à l’explosif dans la capitale éthiopienne Addis Abeba lundi soir ont fait trois morts et 18 blessés, a indiqué mardi à l’AFP le porte-parole de la police fédérale, Demsash Hailu.
Un précédent bilan, établi lundi soir sur les déclarations de témoins, faisait état d’au moins deux morts et d’une vingtaine de blessés dans ces attentats qui visaient deux stations service appartenant au milliardaire Saoudo-éthiopien Cheikh Al Amoudi, un proche du pouvoir.
« Deux personnes sont mortes sur les lieux directement à la suite des explosions, une autre est décédée pendant son transfert à l’hôpital », a indiqué M. Demsash. »Un total de 18 personnes ont été blessées, dont quatre sont dans un état grave », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement éthiopien, Berekat Simon, a déclaré à l’AFP par téléphone que les soupçons se portaient sur un groupe séparatiste, l’Oromo Liberation Front (OLF), encore relativement actif en Ethiopie.
« L’enquête se poursuit, mais (les membres de) l’OLF sont les principaux suspects. C’est exactement le type d’attaques qu’ils ont menées auparavant contre le gouvernement éthiopien », a estimé le porte-parole du Premier ministre Meles Zenawi.
Interrogé sur les responsables de ces attentats, le porte-parole de la police s’est pour sa part refusé à désigner des suspects avant la fin de l’enquête, sans écarter toutefois l’implication de groupes rebelles comme le Front national de libération de l’Ogaden (ONLF) ou l’OLF.
Ces deux mouvements séparatistes sont opposés au régime du Premier ministre Meles Zenawi et actifs dans certaines régions du pays. Le gouvernement éthiopien accuse régulièrement ces deux rébellions ainsi que son voisin l’Erythrée d’être à l’origine d’attentats sur son sol.
Selon le porte-parole de la police, le fait que ces explosions interviennent « juste après la conclusion pacifique des élections » indique qu’il « est possible qu’ils aient été impliqués. C’est ce que l’on peut dire en fonction des expériences passées », a-t-il dit.
« Mais nous ne pouvons désigner aucun groupe pour le moment parce que l’enquête est en cours », a-t-il ajouté.
Dimanche, l’Ethiopie a organisé des élections locales, premier scrutin depuis les législatives de 2005 largement controversées et qui avaient débouché sur des violences politiques.