17/07/08 (B456) AfrikLive avec AFP / Somalie: Nations Unies: examen jeudi d’un texte sur l’envoi de troupes en Somalie
Le Conseil de sécurité devrait examiner jeudi un projet britannique de déclaration qui pourrait autoriser l’envoi de forces de maintien de la paix en Somalie, comme le réclame l’Union africaine (UA), selon des diplomates.
Le représentant spécial de l’Onu pour la Somalie, Francois Lonseny Fall, ministre guinéen des Affaires étrangères, le 7 mars 2003 aux Nations Unies à New York Le texte, qui n’aurait pas de valeur contraignante, stipulerait que le Conseil de sécurité pourrait examiner une demande de l’UA en faveur d’une levée de l’embargo de l’Onu sur les armes visant la Somalie depuis 1992 "afin d’ouvrir la voie à une éventuelle mission de soutien à la paix et pour faciliter le retour aux forces nationales de sécurité en Somalie".
Le texte précise que les 15 membres du Conseil de sécurité souhaiteraient donner leur feu vert à l’envoi d’une mission de soutien à la paix si "elle devait contribuer à la paix et à la stabilité en Somalie", sur la base d’une étude détaillée menée par l’UA et l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad).
L’Igad est une organisation regroupant sept pays d’Afrique de l’Est (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Soudan, Ouganda et gouvernement de transition somalien) qui a déjà approuvé en janvier 2005 le principe de la création d’une force de paix, sous l’égide de l’UA.
Selon un diplomate occidental, le texte britannique est "sensiblement équilibré" et prend en compte les réticences de certains membres du Conseil de sécurité sur le déploiement de troupes étrangères en Somalie, théâtre d’une guerre civile depuis 1991.
Le projet de l’Igad – un groupe réunissant sept pays d’Afrique de l’est – de déployer des forces de maintien de la paix en Somalie pour aider le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed, suscite l’opposition des islamistes qui contrôlent de larges parties de la Somalie, dont la capitale.
Des responsables de l’Igad se sont plaints de l’insuffisance de l’engagement de la communauté internationale, notamment des puissances occidentales, compliquant même les efforts régionaux pour rétablir un gouvernement légitime dans le pays.
La déclaration britannique exprimerait la disponibilité du Conseil de sécurité à alléger l’embargo sur les armes afin d’aider le gouvernement fédéral somalien à se doter de forces de sécurité efficaces.
Elle souligne cependant que l’embargo sur les armes continue à contribuer à la paix et à la sécurité de la Somalie et demande à tous les pays de le respecter. Elle précise que le Conseil "réaffirme son intention d’étudier au plus vite la possibilité de renforcer l’efficacité de l’embargo sur les armes".
Mardi, le représentant spécial de l’Onu pour la Somalie, Francois Lonseny Fall, avait mis en garde le Conseil sur la menace posée par les islamistes les plus durs au processus de paix en Somalie et précisé que la situation humanitaire restait grave, avec quelque 250.000 personnes déplacées dans la capitale.
Le gouvernement provisoire, créé dans le Kenya voisin en 2004 et aujourd’hui établi dans la ville de Baidoa, au nord-ouest de Mogadiscio, pour des raisons de sécurité, s’est montré incapable jusqu’à présent de contrôler le pays, laissant les islamistes s’engouffrer dans le vide créé par cette incapacité.
Mercredi, les islamistes ont accru encore leur emprise sur la capitale, en prenant le contrôle du port principal de la ville et en demandant que toutes les propriétés de l’Etat leur soient remises.