04/08/08 (B459) La Nation / Ras Doumeira / Une mission onusienne sur le terrain

Trois hauts responsables onusiens, arrivés dans notre pays pour une mission d’établissement des faits, se sont rendus hier dans la région de Doumeira où ils se sont entretenus avec les responsables militaires djiboutiens.

La délégation, mandatée par le conseil de sécurité de l’ONU avait auparavant eu des entretiens avec le Premier ministre Dileita Mohamed Dileita et avec le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf.

Arrivée sur les lieux vers 7 heures du matin à bord d’un appareil militaire, la délégation du Conseil de sécurité a été accueillie par le général Zakaria Cheikh Ibrahim, chef d’Etat-major de la défense.

Les membres de la mission onusienne ont, par la suite, été conduits au poste de commandement avancé de Moulouhlé, où ils ont notamment suivi avec un intérêt tout particulier les explications du capitaine Aden Doualeh.

Le capitaine Doualeh a retracé dans son exposé les récents accrochages entre les forces érythréennes et djiboutiennes, dénonçant les visées expansionnistes de l’Etat d’Erythrée qui, a-t-il dit, « occupe illégalement une partie du territoire djiboutien ».

Le jeune officier des FAD a également présenté aux émissaires onusiens un rapport détaillé de la situation actuelle, avant de revenir sur les précédentes tentatives d’invasion militaires érythréennes.

Les membres de la délégation du Conseil de sécurité se sont enfin entretenus avec les officiers djiboutiens dans le cadre de leurs investigations visant à préparer un procès-verbal qui sera soumis au Conseil de sécurité de l’ONU.

Rappelons que le Conseil de sécurité de l’ONU avait condamné le 12 juin « l’action militaire de l’Érythrée contre Djibouti à Ras Doumeira et dans l’île de Doumeira ». « Le Conseil appelle les deux parties à s’engager à un cessez-le-feu et les exhorte, en particulier l’Érythrée, à faire preuve d’un maximum de retenue et à ramener leurs forces à leurs positions d’avant l’incident ».

L’Américain Alejandro Wolff, qui assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, avait dénoncé, au nom des États-Unis, « l’agression » de l’Érythrée qui, a-t-il dit, entre dans le cadre d’un « comportement irresponsable de déstabilisation de la part de l’Érythrée ».

Pour sa part, la Ligue arabe avait demandé à l’Érythrée de retirer ses troupes du territoire djiboutien et de reprendre le dialogue. Selon la Ligue arabe qui avait tenu une réunion d’urgence au Caire le 12 juin, l’Érythrée serait prête à recevoir une commission pour enquêter sur les affrontements militaires de juin dernier avec Djibouti et résoudre le différend pacifiquement.

AHMED ALI SOUBANEH