12/08/08 (B460) AFP / Somalie: deux soldats éthiopiens et six civils tués dans des violences

Deux soldats éthiopiens sont morts lundi dans l’explosion d’une bombe placée sur leur passage dans une localité du sud de la Somalie, ainsi que six civils somaliens, tués dans des tirs de riposte de militaires éthiopiens, ont rapporté un chef coutumier et des témoins.

Le convoi éthiopien, en provenance de Mogadiscio et se rendant dans la ville de Baïdoa (sud), s’était arrêté dans la localité de Wanlaweyn (environ 90 km au nord de Mogadiscio) pour vérifier la présence de mines sur son trajet, selon ces témoins.

Une bombe placée au bord de la route a alors explosé, tuant deux soldats éthiopiens sur le coup. L’armée éthiopienne, venue soutenir le gouvernement somalien, a mis en déroute début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui contrôlaient la majeure partie du centre et du sud de la Somalie.

Les militaires du convoi ont ouvert le feu après l’attaque, tuant six civils.

« Une bombe placée au bord de la route a tué deux soldats éthiopiens alors qu’ils marchaient dans la ville pour déterminer la présence ou non de mines; ils (soldats éthiopiens) ont ensuite ouvert le feu sans discernement, tuant six civils, dont une femme », a rapporté Mohamed Wardhere Adan, un chef coutumier du district, joint par téléphone depuis Mogadiscio.

« Nous ne savons pas qui a placé cette bombe; les Ethiopiens sont entrés dans un quartier voisin pour punir des civils; j’ai vu les corps de quatre hommes, d’une femme et d’un enfant tués par balles par les Ethiopiens », a déclaré un résident, Hussein Shibelow, un récit confirmé par d’autres témoins.

La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est ravagée par la guerre civile depuis 1991.

Depuis début 2007 et la chute des tribunaux islamiques, une insurrection dirigée notamment par les Shebab (combattants islamistes extrémistes) a plongé la Somalie dans un cycle de violences quasi-quotidiennes.

Les insurgés s’en prennent principalement aux représentants du gouvernement, aux forces de sécurité somaliennes, à l’armée éthiopienne et à la force de paix de l’Union africaine (Amisom).