17/09/08 (B465-B) Libération / En Somalie, une action commando complexe

JEAN-DOMINIQUE MERCHET

Dans la nuit de lundi à mardi, les commandos de la Marine nationale ont libéré les deux otages français, Jean-Yves et Bernadette Delanne, retenus à bord du voilier Carré d’as. Un pirate a été tué au cours de l’assaut et les six autres faits prisonniers (lire ci-dessus). L’opération a eu lieu au large des côtes somaliennes, alors que le voilier se dirigeait vers la ville d’Eyl, qui sert de repaire aux pirates. «C’est un avertissement. La France n’accepte pas que le crime paye. Les pirates doivent savoir qu’ils encourent des risques lourds», a expliqué le président français, Nicolas Sarkozy, pour justifier cette action de «vive force» qui intervient cinq mois après l’affaire du Ponant et au surlendemain de l’attaque d’un thonier français.

Ni l’Elysée ni l’état-major des armées n’ont souhaité s’étendre sur le mode d’action des nageurs de combat du commando Hubert. L’opération n’a duré qu’une dizaine de minutes et une trentaine d’hommes ont participé à l’assaut, lancé à partir de la frégate Courbet.

L’offensive a été préparée dès la capture du couple de marins, le 2 septembre. Des commandos sont arrivés à Djibouti et la frégate Courbet s’est positionnée dans la zone. Des avions de patrouille maritime, y compris un appareil allemand, ont pisté le Carré d’as. L’état de la mer aurait retardé de trois jours le déclenchement de l’assaut. Finalement, Nicolas Sarkozy a donné son feu vert lundi, à 21 heures. Les nageurs de combat ont abordé le voilier par surprise, réalisant l’une des opérations militaires les plus complexes qui soient. En l’absence de blessés, le navire-hôpital, mis à la disposition par la Malaisie, n’aura finalement servi à rien.