02/10/08 (B467-B) Organisation de la presse africaine / Somalie / Piraterie / Déclaration du ministre français des Affaires Etrangères
MOGADISCIO, Somalie, 1er octobre 2008/African Press Organization (APO)/ — Actualités diplomatiques du ministère des Affaires étrangères
Point de presse du 30 septembre 2008
(…) (La piraterie au large de la Somalie ne semble pas avoir que des mauvais côtés puisqu’ils sont en train de dévoiler un trafic d’armes de grande ampleur. Quelle est votre réaction, êtes-vous inquiet de ces armes qui, selon toute vraisemblance allaient au sud-Soudan ? Est-ce qu’il est normal qu’il n’y ait aucune inspection ?
Que l’on puisse en toute impunité débarquer un tel chargement à Mombassa – apparemment cela se fait trois fois par an – et que comptez vous faire pour lutter contre ce fléau ?)
Il faudrait d’abord être certain de la destination finale de la cargaison que vous évoquez.
C’est exactement pour cela que l’on mobilise la communauté internationale, à l’initiative de la France et notamment du ministre et du ministère, pour avoir une réponse internationale à la question du contrôle maritime de cette immense zone.
C’est la raison pour laquelle nous avons fait voter les résolutions du Conseil de sécurité 1814 et 1816. Pour répondre à la première urgence de soutien humanitaire aux populations somaliennes nous avons pris l’initiative de l’opération Alcyon reprise ensuite par rotation par les Danois, les Hollandais et actuellement par les Canadiens pour la protection des bateaux du PAM. Par une initiative conjointe avec les Espagnols, nous avons fait accepter un état-major de coordination européen, et nous réfléchissons à une option militaire maritime pour un déploiement européen.
Nous sommes enfin proposition de résolution au Conseil de sécurité allant plus loin puisque cette résolution a pour vocation d’appeler la communauté internationale à se mobiliser contre la piraterie maritime. Ce texte serait une base juridique et politique pour une implication plus grande de l’ensemble des pays de la communauté internationale dans l’envoi de bateaux et des moyens de contrôle.
C’est le sens de notre participation à la Task force 150 qui a pour vocation d’agir contre le terrorisme mais peut aussi de facto avoir un rôle contre la piraterie maritime.
Nous sommes donc pleinement mobilisés et pensons qu’il faut renforcer les moyens. S’il y a un sujet, parmi d’autres, sur lequel la France est à l’initiative à la fois au niveau national, européen et onusien, c’est celui-là. Et c’est pour cela que nous essayons de mobiliser la communauté internationale. Nous avons le sentiment que la prise de conscience progresse.
C’est un sujet qui était jusqu’à présent négligé. Je crois que depuis quelques mois, notamment à l’initiative de la France, du président de la République, du ministère et du ministre, il y a une vraie mobilisation sur le sujet.
(Un cargo rempli d’armes pourra être arraisonné et systématiquement contrôlé, le jour où il y aura une force de l’ONU ?)
Je ne peux pas vous dire exactement quelles seront les modalités opérationnelles et quelle sera à chaque fois la nature de cette mobilisation internationale.
N’oubliez pas la capacité dissuasive que peuvent représenter les deux opérations françaises menées par le ministère de la défense sous l’autorité du président de la République lors des deux prises d’otages récentes sur des bateaux. (…)
SOURCE : France – Ministry of Foreign Affairs