21/11/08 (B475) CCTV / Piraterie en Somalie: À l´abordage!
La recrudescence des attaques de pirates dans le Golfe d’Aden force la communauté internationale à réfléchir à une façon de composer avec cette question épineuse. Certaines des grandes puissances mondiales préconisent l’utilisation immédiate de forces militaires contre les pirates. Le phénomène a fait grimper les coûts des assurances et menace une route commerciale internationale de première importance à travers la mer Rouge. D’autres voix proposent de s’attaquer plutôt aux racines du problème.
Les ambassadeurs du Djibouti, de la Jordanie, de la Somalie, du Soudan et la Ligue Arabe en Égypte se sont réunis au Caire jeudi pour discuter des moyens de s’attaquer à la piraterie en Somalie.
La vice-ministre égyptienne des Affaires étrangères, Waffa Bassem, présidait la rencontre. Elle a déclaré qu’on envisageait différentes solutions, dont l’établissement d’un centre de surveillance de la piraterie, la tenue de manoeuvres conjointes effecutées par des navires arabes et la mise en place d’un système d’alerte pour les navires circulant sur la mer Rouge.
Jeudi, l’OTAN a exprimé sa volonté de lancer des opérations anti-piraterie. Les pirates détiennent actuellement au moins 13 navires.
Le mois dernier, l’OTAN a commencé à déployer des navires au large des côtes somaliennes. Ces derniers escortent des bateaux transportant de l’aide humanitaire. L’organisation a également mis sur pied des patrouilles. La lutte contre la piraterie a un caractère international.
Jaap de Hoop Scheffer, Secrétaire général de l’OTAN
« Nous avons en ce moment 4 navires dans la région. 2 de ces navires escortent des bateaux du PAM qui apportent de la nourriture aux gens affamés de la Somalie, et les autres bateaux sont en haute mer et combattent la piraterie pour empêcher les pirates de prendre d’autres bateaux, en plus de tous ceux dont ils se sont déjà emparés. »
Pendant ce temps, des responsables russes ont déclaré que l’OTAN devait lancer des opérations terrestres contre les refuges des pirates en Somalie. Ils ont ajouté que ces opérations devaient avoir lieu conjointement avec les forces de l’Union européenne et la Russie.
Des responsables sud-africains ont déclaré que le pays envisageaient aussi de déployer des navires pour combattre les pirates au large des côtes somaliennes.
Mais les opinions divergent quant à la façon de s’attaquer au phénomène. Le directeur d’une nouvelle agence américaine d’études stratégiques au Sénégal affirme que la piraterie est un problème croissant, aux conséquences économiques nombreuses et funestes. Mais il croit que les interventions de l’extérieur sont d’une efficacité limitée.
William Bellamy, directeur
Centre de l’Afrique pour les études stratégiques
« Il est clair que le problème de la piraterie en Somalie a beaucoup à voir avec les lacunes du gouvernement… avec l’efficacité du gouvernement somalien lui-même, incapable de progresser vers l’établissement d’un gouvernement véritablement efficace en Somalie. »
William Bellamy préconise une meilleure coopération en matière de sécurité maritime.Il croit que le trafic de drogue, la pêche illégale et l’entreposage de pétrole dans certaines parties du golfe de Guinée contribuent à aggraver un problème qui doit être réglé de façon urgente.