10/12/08 (B477) Retour stratégique « en force » de l’Ethiopie sur le théâtre somalien ? Comme nous l’avions craint depuis plusieurs semaines, l’annonce du départ des troupes éthiopiennes n’était peut-être qu’un simple coup de poker. Pour se faire prier par la Communauté internationale de rester, car personne ne veut envoyer de troupes dans cet immense chaos ? Et probablement pour recevoir d’importantes subventions … Il est probable que Meles se soucie peu des morts dans les rangs de son armée, mais qu’il privéligie les aides internationales …. (3 dépêches en Français)
_______________________ 3 – Le Monde
Somalie: déploiement de troupes éthiopiennes à la frontière et à Mogadiscio (témoins)
L’Ethiopie a déployé mardi des troupes supplémentaires dans une ville frontalière de Somalie et a réoccupé d’anciennes positions militaires dans la capitale somalienne Mogadiscio, ont rapporté des habitants.
« Les Ethiopiens ont déployé un bataillon dans la ville frontalière somalienne de Kalabeyr, dans la région centrale d’Hiran », a rapporté à l’AFP Abdi Moalin Farah, un habitant de la ville voisine de Beledweyne (environ 300 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio).
« Je ne sais pas quel est leur but », a ajouté cet habitant selon qui les troupes éthiopiennes avaient quitté il y a deux semaines leurs positions dans cette région.
Plusieurs autres témoins dans la zone ont confirmé à l’AFP ce redéploiement.
Le gouvernement d’Addis Abeba n’a pas commenté mardi ces mouvements de troupe.
A Mogadiscio, des troupes éthiopiennes ont réinvesti une partie du quartier de Yaqshiid (nord), ont rapporté des résidents.
« Ces zones, qui avaient été désertées par les troupes éthiopiennes il y a cinq jours, ont été réoccupées », a expliqué à l’AFP un commerçant local, Abdullahe Mohamud.
« Leurs actions démontrent que l’Ethiopie n’est pas sincère lorsqu’elle dit qu’elle va quitter la Somalie », a accusé cet habitant.
De son côté, un officier retraité de l’armée somalienne, Ali Mohamed Mohamud, a estimé que l’Ethiopie avait envoyé ces troupes supplémentaires pour mieux organiser et protéger son retrait prévu de Somalie, pays ravagé par la guerre civile depuis 1991.
« J’ai l’impression que les Ethiopiens sont en train de retirer leurs troupes et qu’ils ne veulent pas être pris en embuscade par les shebab » (combattants islamistes extrémistes à la tête d’une insurrection gagnant du terrain en Somalie), a indiqué cet officier.
« C’est une stratégie de faire venir des troupes supplémentaires lorsqu’on quitte des zones hostiles », a-t-il commenté.
Selon un accord signé fin octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien de transition et son opposition, dominée par les islamistes modérés, les troupes éthiopiennes déployées en Somalie devaient se retirer de tout le pays d’ici la fin de l’année.
Samedi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a toutefois fait savoir que les troupes éthiopiennes pourraient rester en Somalie « quelques jours supplémentaires ».
L’annonce du retrait éthiopien avait en effet semé le trouble parmi les membres de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui doivent assurer la relève des troupes éthiopiennes, mais qui ont assuré avoir besoin de plus de temps pour se préparer.
Le corps expéditionnaire éthiopien en Somalie, estimé à plus de 3.000 hommes, sert de force de protection de l’Amisom déployée à Mogadiscio.
L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie officiellement fin 2006. Addis Abeba avait alors argué que les islamistes, qui contrôlaient une partie de la Somalie, représentaient une menace pour l’Ethiopie.
_______________________ 2 – AFP
Somalie: déploiement de troupes éthiopiennes à la frontière et à Mogadiscio
L’Ethiopie a déployé mardi des troupes supplémentaires dans une ville frontalière de Somalie et a réoccupé d’anciennes positions militaires dans la capitale somalienne Mogadiscio, ont rapporté des habitants.
« Les Ethiopiens ont déployé un bataillon dans la ville frontalière somalienne de Kalabeyr, dans la région centrale d’Hiran », a rapporté à l’AFP Abdi Moalin Farah, un habitant de la ville voisine de Beledweyne (environ 300 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio).
« Je ne sais pas quel est leur but », a ajouté cet habitant selon qui les troupes éthiopiennes avaient quitté il y a deux semaines leurs positions dans cette région.
Plusieurs autres témoins dans la zone ont confirmé à l’AFP ce redéploiement.
Le gouvernement d’Addis Abeba n’a pas commenté mardi ces mouvements de troupe.
A Mogadiscio, des troupes éthiopiennes ont réinvesti une partie du quartier de Yaqshiid (nord), ont rapporté des résidents.
« Ces zones, qui avaient été désertées par les troupes éthiopiennes il y a cinq jours, ont été réoccupées », a expliqué à l’AFP un commerçant local, Abdullahe Mohamud.
« Leurs actions démontrent que l’Ethiopie n’est pas sincère lorsqu’elle dit qu’elle va quitter la Somalie », a accusé cet habitant.
De son côté, un officier retraité de l’armée somalienne, Ali Mohamed Mohamud, a estimé que l’Ethiopie avait envoyé ces troupes supplémentaires pour mieux organiser et protéger son retrait prévu de Somalie, pays ravagé par la guerre civile depuis 1991.
« J’ai l’impression que les Ethiopiens sont en train de retirer leurs troupes et qu’ils ne veulent pas être pris en embuscade par les shebab » (combattants islamistes extrémistes à la tête d’une insurrection gagnant du terrain en Somalie), a indiqué cet officier.
« C’est une stratégie de faire venir des troupes supplémentaires lorsqu’on quitte des zones hostiles », a-t-il commenté.
Selon un accord signé fin octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien de transition et son opposition, dominée par les islamistes modérés, les troupes éthiopiennes déployées en Somalie devaient se retirer de tout le pays d’ici la fin de l’année.
Samedi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a toutefois fait savoir que les troupes éthiopiennes pourraient rester en Somalie « quelques jours supplémentaires ».
L’annonce du retrait éthiopien avait en effet semé le trouble parmi les membres de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) qui doivent assurer la relève des troupes éthiopiennes, mais qui ont assuré avoir besoin de plus de temps pour se préparer.
Le corps expéditionnaire éthiopien en Somalie, estimé à plus de 3.000 hommes, sert de force de protection de l’Amisom déployée à Mogadiscio.
L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie officiellement fin 2006. Addis Abeba avait alors argué que les islamistes, qui contrôlaient une partie de la Somalie, représentaient une menace pour l’Ethiopie.
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Nouvel Obs avec AP
Des troupes éthiopiennes pénètrent en Somalie, selon des témoins
Des troupes éthiopiennes pénétraient mardi sur le territoire de la Somalie voisine pour faire face à la recrudescence de l’insurrection islamiste dans le pays, selon des témoins interrogés par l’Associated Press.
L’Ethiopie avait pourtant annoncé qu’elle allait retirer ses troupes de Somalie à la fin de l’année 2008. Grande puissance militaire de la Corne de l’Afrique, l’Ethiopie est présente en force en Somalie depuis fin 2006, ayant envoyé des milliers de soldats pour aider le gouvernement de transition somalien, soutenu par l’ONU, à reprendre Mogadiscio aux islamistes.
Selon Dahir Dhere, porte-parole de l’armée somalienne, les Ethiopiens « aident le peuple somalien et ils débarrasseront (le pays) d’al-Shahab », une référence à l’organisation extrémiste islamiste à l’origine de l’insurrection.
Une dizaine d’habitants de villes proches de la frontière entre les deux pays, interrogés par l’Associated Press, ont confirmé que des troupes éthiopiennes étaient entrées dans en Somalie ces derniers jours. A Balan Bal, une ville somalienne proche de la frontière, des centaines de soldats éthiopiens transportés par quatorze véhicules militaires sont arrivés dans la ville lundi, a ainsi confirmé un habitant, Ahmed Sheik Roble.
Laborieusement constitué en 2004 dans un pays en plein chaos depuis de longues années, le gouvernement somalien de transition n’a jamais guère eu de pouvoir, avant de perdre totalement le contrôle de la capitale Mogadiscio et du sud du pays, tombés aux mains des extrémistes des Tribunaux islamiques, mouvement de type taliban. En décembre 2006, il appelait l’Ethiopie au secours.
Mais depuis, l’insurrection se poursuit de plus belle, et la menace sur le gouvernement de Yusuf n’est pas levée, alors que la crise humanitaire s’aggrave.
Le pays apparaît livré aux bandits et factions armées, sans compter les pirates, dont les actions se multiplient au large des côtes somaliennes et dans le Golfe d’Aden.