14/06/09 (B503) Affaire de l’arrestation de Mohamed Houmed en Ethiopie – Le WebMaster d’Uguta publie un complément qui vient modifier l’information qu’il nous avait fait passer hier.

Nous publions ce complément d’information qui est aussi disponible sur le site d’Uguta.

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Relire l’article publié hier sur le site de l’ARDHD:

Rectificatif : Arrestation de Mohamed HOUMED (suite)

Nous venons d’apprendre que MOHAMED HOUMED serait un ancien membre du FRUD. Il est décrit comme un réfugié djiboutien installé de longue date en Ethiopie. Plus de deux décennies. Par conséquent, son affaire serait plutôt du ressort du Haut Commissariat aux réfugiés (branche Ethiopie).

Jusqu’à présent, les services de renseignements éthiopiens observaient de loin les réfugiés djiboutiens. D’où vient cet intérêt subit pour des réfugiés djiboutiens ?

L’Ethiopie jalouse de l’Erythrée

L’arrestation de Mohamed HOUMED ne serait pas seulement motivée par le fait que le FRUD armé ait mené des opérations d’enrôlement à l’intérieur du pays, notamment dans les districts du nord. Bien que cela avait de quoi fâcher Ismail Omar Guelleh et son état-major militaire, très embêtés par les défections de leurs soldats. Djibouti et Addis-Abeba, nous le savons, font peu de cas des prisonniers politiques.

Les autorités éthiopiennes n’auraient-elles des justifications personnelles dans cette affaire ?

Celles-ci n’ont certainement apprécié, au même titre que Djibouti, la rumeur persistante selon laquelle des rebelles djiboutiens, apparentés ou non au FRUD armé, seraient entraînés en Erythrée. Peut-être s’agit-il moins de menaces que de signaux d’approche à destination de la rébellion djiboutienne ?

A cause de ses promesses lénifiantes, l’Ethiopie vient de s’aliéner une partie de l’opposition djiboutienne

L’Ethiopie considère « Djibouti et son port » comme une chasse gardée. On dira, en termes diplomatiques, qu’il s’agit d’une question sensible. Il y a de quoi, car une fraction importante de son commerce international transite par ce voisin. Mais les autorités éthiopiennes ne veulent pas y mettre le prix. Toute leur stratégie repose sur la croyance que la dictature djiboutienne est « éternelle ». C’est pourquoi elles boudent avec constance l’opposition djiboutienne civile. Addis-Abeba récolte donc ce qu’elle mérite. Ses promesses lénifiantes – j’en sais quelque chose puisque j’avais demandé à plusieurs reprises au nom de notre parti des bourses pour les étudiants djiboutiens discriminés par le pouvoir djiboutien – ont sans doute fini par lui aliéner l’opposition armée.

Il est vrai que l’Erythrée pratique une diplomatie, agressive certes mais plus franche. Surtout elle sait appliquer sans fioriture l’adage « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».

Ali coubba
Uguta-Toosa, 14 juin 2009