30/07/09 (B509) Nouvelles de Somalie ( 2 articles)

____________________ 2 – Guysen International News (Israël)

Le cauchemar somalien alimenté par les jihadistes

Par Juliette Amsellem

Cela fait trois ans que la Somalie, cet Etat africain des plus fragiles, vit un véritable cauchemar. La milice islamiste ’’Shebab’’ (’’jeunesse’’ en arabe) en est la première responsable. Depuis juin 2006, début d’une guerre entre pays voisins de la Somalie et tribunaux islamiques, elle s’applique à terroriser quiconque frôle le sol somalien, au nom du Jihad.

Face à cette terreur permanente, qui provoque des massacres d’une incroyable rage, l’ONU a dû suspendre un certain nombre de missions humanitaires dans le centre du pays.

Le 21 juillet dernier, la milice ’’Shebab’’ avait pillé trois des bureaux des Nations Unies à Badoia, une ville du centre de la Somalie. Une semaine plus tôt, deux agents des renseignements français étaient enlevés par les mêmes extrémistes, dans leur hôtel de Mogadiscio, la capitale somalienne.

La Somalie est-elle devenue une nouvelle terre du Jihad ?

La mouvance islamiste somalienne des ’’Shebab’’ est considérée par Washington comme affiliée à Al-Qaida. Formée à partir des mouvements de jeunesse de l’Union des Tribunaux islamiques, elle est dirigée par Moktar Ali Zubeyr. En seulement deux ans, cette organisation islamiste a réussi à s’armer et à s’imposer face à l’armée voisine éthiopienne. Et elle reçoit le soutien de combattants jihadistes venus du Pakistan et d’Afghanistan…

Profitant de l’instabilité politique en Somalie, elle tente de faire tomber le gouvernement fédéral de transition, pour imposer un régime théocratique. Un combat qui pourrait passer pour absurde : depuis la démission en décembre 2008 du président Abdullahi Yusuf Ahmed, c’est le cheikh Sharif Ahmed, ancien dirigeant de l’Union des Tribunaux islamiques, qui est à la présidence de la République.

Abdhulalli Yusuf Ahmed avait en effet renoncé au pouvoir, face au chaos somalien. Un chaos que l’ancien Président dit aujourd’hui ’’regretter’’.

Malgré la présence d’un musulman radical au pouvoir, ’’Shebab’’ et la milice du cheikh Aweys ont lancé, au début du mois de mai 2009, une offensive contre le régime de Sharif Ahmed. Reconnu par la communauté internationale, l’ancien dirigeant de l’Union des Tribunaux islamiques passe désormais pour un islamiste modéré…

L’Ethiopie, présente militairement en Somalie depuis 2006, a opéré le retrait de la plupart de ses troupes, après avoir perdu près de 800 hommes. Le Kenya qui n’a pas non plus les moyens de se lancer dans une offensive militaire d’envergure, à son tour, baisse les bras.

La Somalie et ses voisins vivent sous le signe de la terreur alimentée par les jihadistes du ’’Shebab’’.

Pour le très fragile gouvernement somalien, les Etats-Unis représentent un tout dernier espoir. Avec la nouvelle politique étrangère de Washington, personne n’ose rêver d’une intervention américaine. Or les livraisons d’armes en provenance du continent américain ne suffiront peut-être pas.


_____________________________ 1 – Casafree (Maroc)

HCR : Les combats en Somalie force de plus en plus de Somaliens à traverser le golfe d’Aden

Les combats incessants à Mogadiscio et dans le centre de la Somalie forcent des milliers de Somaliens à risquer leur vie lors de la traversée du golfe d’Aden et à rechercher asile au Yémen, a indiqué mardi à Genève le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Près de 12.000 personnes sont arrivées depuis le 7 mai à Bossasso, au nord de la Somalie, où elles ont trouvé abri pour une période temporaire et la majorité d’entre elles attendent d’effectuer la traversée périlleuse du golfe au premier signe de passeurs, a indiqué Ron Redmond, porte-parole du HCR.

Ces personnes déplacées internes font partie des quelque 232.000 Somaliens qui ont été forcés de quitter leurs maisons depuis le 7 mai, date à laquelle un embrasement des combats est survenu entre les groupes de milices Al-Shabaab et Hisb-ul-Islam contre les forces gouvernementales dans plusieurs quartiers de la capitale somalienne, a précisé M. Redmond.

Selon des statistiques du HCR, l’an dernier, plus de 50.000 Somaliens avaient rejoint les côtes du Yémen, soit une augmentation de 70% par rapport à 2007. Cette tendance a continué durant les six premiers mois de 2009 avec environ 30.000 nouveaux arrivants – soit le total observé pour toute l’année 2007.

"C’est une traversée périlleuse. Plus de 1.000 personnes ont péri par noyade durant le voyage en 2008 après avoir été forcées à sauter par-dessus bord ou à débarquer trop loin des côtes par des passeurs sans pitié. Cette année, près de 300 personnes ont déjà trouvé la mort ou sont portées disparues", a déclaré le porte-parole du HCR.