31/10/09 (B523) Yémen Express (2 articles en Français)

_______________________ 2 – Le Monde

Yémen: peine de prison pour deux journalistes pour diffamation

Le directeur de la rédaction et un journaliste de l’hebdomadaire yéménite indépendant Al-Masdar ont été condamnés samedi respectivement à un an de prison avec sursis et deux ans de prison ferme pour avoir diffamé le président Ali Abdallah Saleh, selon une source judiciaire.

Ces peines ont été prononcées par un tribunal spécialisé dans les délits de presse mis en place il y a six mois.

Le directeur de la rédaction, Samir Jibrane, a été condamné à un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer le métier pendant un an. Le journaliste Mounir al-Marawi a écopé de deux ans de prison ferme et d’une interdiction à vie d’exercer le métier de journaliste.

Ce dernier ne vit toutefois pas au Yémen, il a la double nationalité yéménite et américaine et réside aux Etats-Unis.

Les deux journalistes ont été poursuivis pour des écrits critiquant la conduite de la guerre contre les rebelles chiites dans le nord du pays, qui ont été jugés diffamatoires pour le président Saleh.

Le secrétaire général du syndicat des journalistes, Marwan Damaj, a dénoncé ce verdict, déclarant qu’"il a choqué l’ensemble de la presse indépendante au Yémen".

M. Jibrane a estimé quant à lui que cette condamnation équivalait à une interdiction de son journal.

_______________________ 1 – Romandie News (Ch) avec AFP

Yémen: des civils tués dans un camp de déplacés dans le nord du pays

Un nombre inconnu de civils, déplacés dans un camp du nord du Yémen, ont été tués et blessés dans des affrontements entre gouvernement et rebelles chiites, a indiqué vendredi le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) demandant l’instauration d’un couloir humanitaire.

"Un nombre inconnu de civils déplacés yéménites ont été tués et blessés durant un échange de feu entre les troupes du gouvernement et les forces Al Houti (rebelles chiites)", a indiqué le HCR dans un communiqué à Genève.

"Selon les informations peu détaillées en provenance de Saada (nord du pays), une roquette ou un obus de mortier a atterri dans le camp, tuant et blessant des déplacés, dont des femmes et des enfants", poursuit le HCR.

Ces personnes avaient fui le conflit opposant le gouvernement aux rebelles chiites et avaient trouvé refuge dans le camp de Al Sam, à l’extérieur de la ville de Saada, où vivent près de 500 déplacés.

"Alors que le conflit entre dans son quatrième mois sans aucun signe d’apaisement, le dernier incident rend encore plus urgents les appels répétés du HCR demandant un cessez-le-feu et l’ouverture d’un couloir humanitaire dans le nord du Yémen pour permettre aux civils de quitter la zone de conflit", relève le HCR.

Ce couloir permettrait également aux travailleurs humanitaires d’apporter davantage d’aide aux dizaines de milliers de déplacés se trouvant dans la région. "Cela reste une priorité absolue pour le HCR", souligne le communiqué, qui précise que la ville de Saada, fief des rebelles, est restée "complètement inaccessible" ces deux dernières semaines.

Face à la montée de l’insécurité dans la région, l’ONU avait d’ailleurs, le 12 octobre, demandé au Yémen de stopper l’envoi de déplacés dans un camp situé dans la province d’Amran (nord).

Les combats entre l’armée et les rebelles ont éclaté le 11 août dans le cadre d’un conflit récurrent depuis 2004 et ont fait jusqu’à présent des centaines de morts et de blessés et entraîné le déplacement de quelque 55.000 personnes.