07/01/10 (B532) Comme cela avait été annoncé, le FDP nous adresse le compte-rendu de la réunion des partis d’opposition, organisée à Bruxelles le 19 décembre 2009, pour la commémoration du massacre d’Arhiba.
Compte rendu de la commémoration du 19/12/2009
Dans la lignée de la stratégie amorcée lannée dernière et qui vise à profiter de la commémoration du massacre dArhiba afin de rassembler les Djiboutiens autour de la dénonciation de toutes les dérives orchestrés par le régime en place à Djibouti, le FDP a organisé le 19 décembre dernier une conférence dont le thème était :
Commémoration du 18 décembre 1991, où va Djibouti ?
59 morts et plusieurs dizaines de blessés par balles, tel fut le bilan de ce que l’on appelle à Djibouti « Le massacre d’Arhiba », Cela s’est passé il y a presque 18 ans, le 18 décembre 1991. Les forces armées djiboutiennes se sont déployées dans le centre de la capitale, bouclant le quartier d’Arhiba, y concentrant ses habitants pour leur tirer dessus comme à la chasse aux lapins
Le FDP, convaincu quon ne peut construire la destiné dune société sur les injustices et limpunité, a voulu entendre la position des mouvements de lopposition sur lensemble des exactions dont la soldatesque de la dictature sest rendue coupable envers une partie de la population.
- Les Djiboutiens sont-ils devenu suffisamment matures pour mettre des mots sur les conséquences de la politique du « diviser pour régner » visant à monter les communautés les unes contre les autres ?
- Sommes-nous prêts à parler sans tabous des causes qui nous ont conduits à limpasse dans laquelle nous nous trouvons et dont semble profiter le système Guelléen et ses courtisans ?
- Après 32 ans dindépendance, sommes-nous capable de nous rassembler autour dun projet sociétal fort, viable, tourné vers lavenir et transcendant les clivages communautaires ?
Telle a été la philosophie et le fil conducteur de cette journée commémorative ô combien symbolique- quant aux motifs qui ont guidé à son organisation dans cette forme.
Après avoir souhaité la bienvenue aux participants et remercié Mme Selma Benkhalifa davoir accepté de modérer le débat, la salle a été conviée à visionner un dvd sur la tuerie barbare dont ont étés victimes des civils innocents du quartier Arhiba.
Lassistance a été submergé par lémotion et un sentiment dhorreur au vu des images des victimes à létat brut, prises justes après le forfait accompli par les forces de sécurité de la dictature.
Mme Selma Benkhalifa (juriste et militante engagée) qui nous disait ne pas être une spécialiste de Djibouti, nous a montré qu elle connaissait son sujet sur le bout des doigts et a occupé son rôle de modératrice avec succès.
La parole a ensuite été donnée à Madhi Ibrahim Ahmed God(ARD): « Je suis très heureux de prendre la parole devant un parterre de camarade djiboutien, ces images que nous venons de voir , sont très émouvants et émouvants dans le sens ou chacun dentre vous peut voir les pratiques dun régime dictatorial. Cela sest passé, il y a de cela 18 ans, mais ça ne sest pas arrêté . »
Cest fut au tour de Daher Ahmed Farah (MRD) de rappeler « que ce nétait pas la première que nous nous retrouvons mais ce nest pas difficile de prendre la parole après des images aussi tragiques, je vous avoue être submergé démotions, cela me ramène à quelques années et fait remonter des souvenirs très douloureux.
Mais je tiens à dire un mot sur ce qui sest passé à Arhiba , pour montrer aussi la dimension nationale sur la répression à Djibouti, si certaines communautés ont payé un prix lourd au massacre, à la violence dEtat, cest lensemble de la communauté nationale qui a été touché. Les victimes ne sont pas toujours choisies sur une base communautaire . » .
Cassim Ahmed Dini (ARD) a quant à lui soulevé « la question du comment enterrer ses morts ? sous quel statut faut-il les enterrer en temps que « Martyrs » SHOUHADA. Cest pour cela que les morts ont été enterrés collectivement.
La définition du statut du mort revenait au vivant. Je reviens à cette image car le thème de ce qui nous rassemble aujourdhui, cest honorons nos morts ensemble .. »
Enfin, Mohamed Kaddamy (FRUD-armé), a réitéré avec force que «nous nous devons de commémorer cette anniversaire et nous recueillir à la mémoire de tous les innocents massacrés par ce régime et pointer la responsabilité des auteurs de ce prime imprescriptible »
Au terme de cette journée constructive, le FDP tient a rappeler quil continuera à explorer les actions concrètes à mettre en place et ce pour lutter contre limpunité et loubli afin damener les responsables des exactions sur les civils innocents à répondre de leurs actes.