07/06/10 (B555) Yémen Express (2 articles en Français)

_____________________ 2 – Romandie News (Suisse) avec AFP

Yémen/Qaïda: arrestation de 30 étrangers, dont 3 Français et un Américain

Les autorités yéménites ont arrêté au cours des deux derniers mois plus de 30 étrangers, dont trois Français, un Américain et un Britannique, soupçonnés de liens avec Al-Qaïda, a indiqué dimanche à l’AFP une source des services de sécurité à Sanaa.

Ces étrangers étaient venus apprendre l’arabe au Yémen, à l’instar du Nigérian ayant mené un attentat raté contre un avion de ligne américain le jour de Noël.

Ces arrestations ont été opérées en avril et en mai à Sanaa et dans sa proche banlieue dans le cadre d’une campagne lancée par les autorités contre des suspects d’Al-Qaïda, a ajouté la même source, précisant que deux Malaisiens, 5 Bangladeshis et 5 Nigérians figurent parmi les personnes arrêtées.

"Certains ont été arrêtés sous le soupçon d’appartenance à Al-Qaïda et les autres sur la base d’une liste fournie par les services de renseignement américains aux autorités yéménites", a encore dit la même source.

Elle a précisé que "la plupart des personnes arrêtées étaient venues au Yémen pour suivre des cours à l’Institut de Sanaa de langue arabe, où était inscrit le Nigérian, Umar Farouk Abdulmutallab", auteur de l’attentat manqué de Noël.

La même source a identifié l’un des trois Français arrêtés comme étant Jeremy Johnny Witter, précisant qu’il avait été interpellé fin mai à Sanaa où il était inscrit à l’Institut de Sanaa de langue arabe.

Witter est né en 1986 à Orsay, au sud de Paris, selon une copie de son passeport, émis par le consulat de France au Caire, et dont l’AFP a pu voir une photocopie.

Il était arrivé en novembre 2009 au Yémen "avec l’intention d’apprendre l’arabe, alors qu’il maîtrise parfaitement cette langue" pour avoir séjourné pendant sept ans en Egypte, a-t-on indiqué de même source.

Une Australienne, Shyloh Jayne Giddins, est également détenue depuis le 15 mai, avait indiqué mercredi à l’AFP son avocat à Sanaa, Abderrahman Barman, un militant de l’organisation non-gouvernementale Hood.

Des milliers d’étrangers, dont des Occidentaux, viennent étudier l’arabe ou l’islam au Yémen, dans des universités ou écoles religieuses échappant au contrôle des autorités et certains d’entre-eux se radicalisent.

Les forces de sécurité yéménites ont intensifié leur campagne contre les activistes extrémistes, notamment depuis l’attentat raté de Noël, revendiqué par Al-Qaïda.

____________________________ 1 – AFP

Yémen: trois militaires tués, dont un officier, dans une attaque d’Al-Qaïda

De Hammoud MOUNASSAR (AFP)

Un officier supérieur de l’armée yéménite et deux soldats ont été tués samedi près de Marib (est) dans une attaque d’Al-Qaïda contre un convoi officiel qui était en route pour la zone pétrolifère de Safer, selon des sources tribales et militaire.

Le colonel Mohamed Saleh al-Chaïef, un officier du régiment 315 de l’armée de terre yéménite, et les deux soldats qui l’accompagnaient ont été tués "lorsque leur voiture a été la cible d’une attaque aux fusils mitrailleurs de la part d’activistes d’Al-Qaïda circulant à bord d’un véhicule", a affirmé à l’AFP une source tribale, qui a requis l’anonymat.

L’attaque a eu lieu à Mateb Adhbane, au sud de la ville de Marib, et elle a visé un convoi de voitures, dont celle de l’officier, se rendant dans la région des gisements pétrolifères de Safer, située dans la province de Marib, pour y inspecter les forces militaires chargées de la sécurité des installations pétrolières, a-t-on ajouté de même source.

Une source militaire à Marib a confirmé à l’AFP l’attaque et la mort de l’officier et des deux soldats, sans en accuser directement Al-Qaïda.

Mais un responsable local à Marib a précisé à l’AFP que le groupe des assaillants était dirigé par Hassan Abdallah Saleh al-Ouqaily, un activiste d’Al-Qaïda.

Le nom de Ouqaily, 28 ans, originaire de Harib, dans la province de Marib, figure sur la liste des personnes les plus recherchées au Yémen pour ses liens avec Al-Qaïda.

Le commandant de la zone militaire pour Marib se trouvait dans le convoi officiel qui se rendait à Safer mais il n’a pas été touché, selon une source tribale.

La province de Marib est l’un des fiefs du réseau d’Oussama ben Laden qui a revendiqué une série d’attaques au Yémen dont la dernière a été l’attentat manqué du 26 avril contre l’ambassadeur britannique à Sanaa.

En mai, deux oléoducs, situés non loin des champs pétrolifères de Safer, avaient été attaqués à l’explosif par une tribu de la province de Marib, avant d’être remis en état par les autorités.

Les assaillants entendaient alors venger la mort d’un des leurs, le secrétaire général du Conseil provincial de Marib, Jaber Ali al-Chabwani, tué par erreur dans un raid aérien de l’armée contre Al-Qaïda.

Chabwani avait été tué avec quatre de ses gardes du corps dans le raid aérien, qui visait à l’origine un activiste d’Al-Qaïda, Mohamed Saïd Ben Jardane. Blessé, ce dernier avait réussi s’enfuir, d’après les services de sécurité.

Après ces attaques, les forces de sécurité yéménites ont intensifié leur campagne contre les activistes extrémistes dans la province de Marib où, selon une source des services de sécurité, un militant d’Al-Qaïda s’est rendu samedi aux autorités.

Ghaleb al-Zaïdi, dont le nom figure sur la liste des personnes recherchées au Yémen, s’est rendu samedi, a indiqué à l’AFP cette source des services de sécurité, ajoutant qu’il "est l’un des plus dangereux éléments d’Al-Qaïda".

Sa reddition a été annoncée à l’AFP peu avant l’attentat qui a coûté la vie aux trois militaires près de la ville de Marib.

Le Yémen, un pays pauvre de la Péninsule arabique, non membre l’Opep, produit moins de 300.000 barils de brut par jour. Sa production pétrolière est en baisse constante et le gouvernement considère que les réserves du pays seront épuisées d’ici à 2020.