08/06/10 (B555) SURVIE : plusieurs articles dans Billets d’Afrique et d’ailleurs sur Djibouti.

_______________________ 3 – Parade amoureuse

A Djibouti aussi, la signature du nouvel accord de défense se fait attendre.

Selon RFI (18 avril), Omar Guelleh tente d’obtenir une révision à la hausse du loyer dont s’acquitte l’Etat français pour le stationnement de ses troupes (actuellement 30 millions d’euros par an).

L’armée française n’a pourtant pas lésiné sur les égards témoignés au chef d’Etat djiboutien lors du dernier exercice militaire franco-djiboutien qui vient de se dérouler, baptisé « Amitié Djibouti 2010 ». Omar Guelleh, qui, après quelques autres de ses homologues, vient de faire voter par un parlement aux ordres une modification constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats, a été accueilli sur le navire de guerre français Le Tonnerre aux cris de « Hourra ! Hourra ! Hourra !

Son Excellence le président de la République de Djibouti est à bord » (AFP, 17 avril). Plus sérieusement, l’exercice visait à démontrer « qu’en cas d’agression, si les Forces françaises de Djibouti ne sont pas suffisantes, des renforts peuvent venir très rapidement » (AFP, 21 avril).

Un argument auquel le chef d’état djiboutien, toujours en conflit larvé avec l’Erythrée depuis l’offensive de juin 2008, n’est pas insensible.

_______________________ 2 – Djibouti : plus on est de fous…

La lutte contre la piraterie somalienne s’annonce comme une rente prometteuse pour le régime djiboutien.

C’est sur son sol qu’est entraînée une partie des forces somaliennes (dont la France et les Européens s’inquiètent surtout de savoir s’ils resteront fidèles au gouvernement officiel une fois finie leur formation).

D’autre part, Djibouti, qui accueille déjà la plus importante base militaire africaine de la France et une base militaire américaine, a accepté le principe de création d’une nouvelle base militaire, japonaise cette fois, et vient d’accorder aux navires de guerre russe le droit de mouiller dans son port.

Si l’on ajoute à cela le business en expansion des sociétés militaires privées…

_______________________ 1 – Les experts à Djibouti

La coopération entre la France et Djibouti a toujours bien fonctionné.

Qu’elle soit militaire, économique ou diplomatique. Même dans l’affaire de l’assassinat du juge Bernard Borrel où les deux Etats se sont entendus, depuis quinze ans, comme larrons en foire pour travestir la vérité et entraver l’enquête.

D’un assassinat évident dans lequel serait impliqué l’actuel président, on a fait un suicide improbable, thèse officielle qui a longtemps prévalu au nom de la raison d’Etat.

En 2010, l’affaire Borrel n’a toujours pas trouvé son épiloque judicaire.

Pas de quoi empêcher le service français de coopération technique internationale de police d’assurer aujourd’hui la formation de la brigade criminelle à Djibouti avec l’envoi d’un expert de la police scientifique française.