27/06/10 (B558) Table ronde de l’UAD – Mes impressions « à chaud » par Jean-Loup Schaal.

Invité à présenter l’état de la situation des Droits de l’Homme à Djibouti, au nom de l’ARDHD et en qualité de délégué de la LDDH, j’ai pris quelques notes et je vous livre mes impressions « à chaud ». (Présentation disponible en téléchargement – format PdF)

Nous avons mis à la disposition des internautes la version « audio » et intégrale des débats qui ont été enregistrés (archives audio-visuelles de l’ARDHD). Progressivement nous mettrons en ligne les enregistrements indexés de chacun des intervenants pour faciliter la recherche et l’écoute.

En attenant, voici ce que j’ai retenu « à chaud » :

– tous les intervenants ont insisté sur la dégradation des conditions de vie à Djibouti et la nécessité d’intervenir rapidement pour inverser la situation.

– plus personne n’a espéré que le régime actuel soit capable de modifier quoi que ce soit et chacun pense que seule l’alternance démocratique permettra de sortir de l’impasse et de la faillite dans lesquelles Guelleh et ses « associés » ont conduit le pays.

– les intervenants ont reconnu qu’il y avait des divergences entre les différents dirigeants politiques, mais que ces divergences étaient beaucoup plus liées à des « affaires personnelles » qu’à des incompréhensions sur le but à atteindre : « chasser la dictature et ramener la démocratie ».

– les « affaires personnelles » peuvent se régler avec des compromis. Tous les intervenants se sont accordés pour dire qu’il fallait organiser très rapidement des rencontres entre tous les leaders politiques, sans exclusion aucune, pour construire une plateforme et une charte communes d’action, à respecter scrupuleusement ensuite …

– l’option « lutte armée » n’était absolument pas envisagée pour le moment, car elle ferait courir de trop gros risques aux populations et qu’elle ne pourrait être évoquée, seulement dans l’hypothèse où tous les recours démocratiques auraient été épuisés et qu’il n’y aurait plus d’autre espoir. Dans ce cas, il a été précisé que la lutte armée devrait concerner l’ensemble du pays et ses composantes et pas seulement une région ou une ethnie,

– que l’UAD est une structure active dans le pays et qu’elle mobilise chaque vendredi, des milliers de manifestants qui bravent à Djibouti, la peur des répressions ordonnées par le régime.

– que la confirguration actuelle l’UAD, qui ne regroupe que des partis légalisés, n’est pas adaptée sous cette forme, pour conduire des actions depuis l’étranger. D’abord parce que certaines formations qui sont membres de l’UAD à Djibouti, ne s’associent pas à l’étranger aux actions de l’organisation. Ensuite parce que des formations actives à l’étranger, comme Uguta-Toosa, le Ged et d’autres, ne sont pas membres de l’UAD et ne pourraient pas l’être puisqu’elles ne sont pas légalisées à Djibouti. Des réflexions doivent être conduites pour apporter des réponses, tant à Djibouti, qu’à l’étranger.

– que le tribalisme est une calamité, soutenue par un régime qui divise pour régner et qu’il fallait absolument oublier les appartenances tribales, même si elles sont très présentes, pour construire une nation de citoyens ayant les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes chances,

– enfin plusieurs associations ont pris la parole pour dénoncer les mutilations génitales féminines et la consommation de Khat qui sont des fléaux nationaux.

Pardonnez- moi, si j’ai oublié des sujets d’actualité, mais je suis certains que les différentes composantes qui ont participé à cette table ronde, complèteront rapidement en nous adressant des comptes-rendus plus complets.