09/09/10 (B568) Nouvelles de Somalie (1) – Le patron du HCR appelle à accueillir les réfugiés somaliens – 4 civils tués et 29 blessés à Mogadiscio – 230 civils tués dans des combats à Mogadiscio en deux semaines – Mogadiscio en proie à de nouveaux affrontements violents – L’Egypte  » inquiète  » suite à la recrudescence des combats en Somalie – Le Royaume uni condamne les violences en Somalie – L’ONU veut renforcer les forces de paix africaines en Somalie – onze civils tués dans de nouveaux combats dans Mogadiscio – Mogadiscio en proie à de nouveaux affrontements violents – l’Amisom à 7200 hommes (10 articles)

__________________________ 10 – AFP

Le patron du HCR appelle à accueillir les réfugiés somaliens

Le chef du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé les pays occidentaux à accueillir les réfugiés somaliens, au cours d’une visite mardi au camp de Kakouma, accueillant 76.000 réfugiés dans le nord-ouest du Kenya, dont une majorité de Somaliens.

« Nous voyons de plus en plus de réfugiés (arrivés de Somalie), alors que l’asile devient de plus en plus fermé pour les Somaliens », a déclaré M. Guterres au cours d’une conférence de presse.

Le Haut-Commissaire a lancé « un appel pressant (aux pays occidentaux) pour qu’ils laissent l’asile ouvert aux Somaliens en ce moment, et qu’ils ne renvoient pas les Somaliens chez eux ».

« L’asile devient de plus en plus difficile dans les pays occidentaux, l’accès y est de plus en plus restreint pour les réfugiés, en particulier pour les Somaliens », a-t-il expliqué.

Ces pays occidentaux « ne peuvent pas renvoyer les Somaliens contre leur volonté », a plaidé M. Guterres, rappelant « qu’il y a eu des exemples de rapatriement par le passé ». « Nous allons lancer très bientôt une campagne sur ce thème », a-t-il ajouté.

Le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés s’exprimait à l’issue d’une journée de visite dans le camp de réfugiés de Kakouma (nord-ouest du Kenya), où vivent environ 76.000 personnes, en majorité des Somaliens.

« Ici au Kenya, ils sont protégés, (…) et c’est bon de voir un pays comme le Kenya capable de protéger autant de réfugiés (…), mais ce n’est malheureusement pas la même chose dans le reste du monde », a-t-il déploré.

Frontalier de la Somalie, le Kenya accueille près de 404.000 réfugiés et demandeurs d’asile, dont 331.000 Somaliens, selon le HCR. En août, le camp de Kakouma a enregistré l’arrivée de 6.500 nouveaux Somaliens fuyant une recrudescence des combats à Mogadiscio entre insurgés islamistes et forces pro-gouvernementales.

Après Kakouma, M. Guterres doit se rendre mercredi à Dadaab (nord-est), près de la frontière somalienne, considéré comme le plus grand camp de réfugiés du monde avec près de 300.000 personnes.

« J’appelle le Soudan, les gouvernements du Nord et du Sud-Soudan à s’assurer que le référendum (prévu en janvier 2011 sur l’auto-détermination du Sud-Soudan) se déroulera de façon pacifique », a par ailleurs déclaré le patron du HCR.

Situé à environ 100 km de la frontière du Sud-Soudan, le camp de Kakouma, où cohabitent treize nationalités différentes, a longtemps accueilli une majorité de réfugiés sud-soudanais, dont un grand nombre ont aujourd’hui été rapatriés.

Sur une plaine poussiéreuse écrasée par le soleil, les réfugiés s’y entassent, pour certains depuis la création du camp en 1992, dans des conditions très difficiles et cohabitent avec les populations locales turkanas.

M. Guterres a visité sur place un projet pilote d’électrification du camp par énergie solaire mis en oeuvre par le HCR et l’entreprise portugaise EDP.

__________________________ 9 – AFP

Combats en Somalie: 4 civils tués et 29 blessés à Mogadiscio

Quatre civils ont été tués mardi et 29 autres blessés dans des combats opposant combattants islamistes et forces gouvernementales somaliennes à Mogadiscio, a-t-on appris mardi auprès des services d’ambulance.

« Nos équipes ont récupéré les corps de quatre civils tués et 29 autres ont été blessés », a indiqué à l’AFP le chef des services d’ambulance de la ville, Ali Muse.

« Le bilan des victimes demeure minime au regard de tous les tirs de mortier et d’artillerie échangés », a poursuivi ce responsable.

Les islamistes shebab, qui ont lancé une offensive à Mogadiscio le 23 août, ont revendiqué des avancées territoriales lors des combats de mardi dans le nord de la capitale, des affirmations aussitôt démenties par les forces gouvernementales.

Plus de 230 civils ont été tués au total et au moins 400 blessés ces deux dernières semaines à Mogadiscio, selon un bilan communiqué mardi par le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

L’offensive des shebab, qui se réclament d’al-Qaïda et contrôlent presque tout le centre-sud de la Somalie, leur a déjà permis de progresser en direction du Parlement à proximité directe de la présidence Villa Somalia.

__________________________ 8 – Le Monde

Somalie : 230 civils tués dans des combats à Mogadiscio en deux semaines

Des combats avaient été déclenchés le 21 juillet par une attaque des shebabs sur des positions gouvernementales dans le nord-est de Mogadiscio.

Les combats entre troupes gouvernementales somaliennes et insurgés islamistes chabab ont fait plus de 230 morts parmi les civils, 400 blessés et 23 000 déplacés ces deux dernières semaines à Mogadiscio, s’est alarmé, mardi 7 septembre, le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Les islamistes chabab, qui se réclament d’Al-Qaida et contrôlent presque tout le centre-sud de la Somalie, ont lancé le 23 août une offensive à Mogadiscio qui leur a permis de progresser en direction du Parlement, à proximité directe de la présidence.

Les insurgés Chabab frappent au coeur de la zone gouvernementale de Mogadiscio

Selon les estimations du HCR, qui évoque une « détérioration » continue de la situation dans la capitale, plus de 200 000 personnes ont fui leur maison cette année. Mais en raison d’une insécurité croissante à Mogadiscio et sur les routes somaliennes, « il devient de plus en plus dangereux de fuir » et nombre d’habitants sont « bloqués » chez eux, a indiqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

614 000 RÉFUGIÉS SOMALIENS

Les civils somaliens quittent la Somalie pour la région somalienne autoproclamée autonome du Puntland, pour l’Ethiopie, le Yemen ou le Kenya, où 6 500 nouveaux réfugiés ont été enregistrés le mois dernier, le chiffre le plus élevé depuis juin 2009. 614 000 Somaliens au total sont aujourd’hui des réfugiés.

Le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés, Antonio Guterres, a entamé mardi une visite de trois jours dans ces camps de réfugiés au Kenya, commençant par celui de Kakuma (76 000 personnes, nord-ouest du pays) avant de se rendre à celui de Dadaab, près de la frontière somalienne, réputé être le plus grand camp de réfugiés du monde, avec près de 300 000 personnes.

En proie au chaos depuis la chute du dictateur Siad Barre en 1991, la Somalie est, après l’Afghanistan et l’Irak, le pays qui génère le plus grand nombre de réfugiés au monde, rappelle le HCR.

__________________________ 7 – Centre actualités ONU

Somalie : Mogadiscio en proie à de nouveaux affrontements violents

Ces dernières semaines, Mogadiscio a connu les plus violents combats depuis le début de l’année qui ont opposé des milices armées aux forces du Gouvernement fédéral de transition de Somalie soutenue par la Mission de l’Union africaine dans ce pays (AMISOM).

Selon un rapport de la Croix-Rouge, entre le 23 et le 30 août, plus de 200 personnes ont été admises dans les deux principaux hôpitaux de la ville pour des blessures par balles. Le nombre de patients blessés par arme à feu est deux fois plus élevé que celui de la semaine précédente.

Le 22 août dernier, un membre du personnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été tué par une balle perdue alors qu’un autre a été blessé par des éclats d’obus. Cet incident porte à 13 le nombre de travailleurs humanitaires morts en Somalie depuis 2009, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé qu’au moins 22.600 personnes ont fui Mogadiscio et ses environs ces 12 derniers jours. Les combats se sont déroulés dans les zones de Hwawl Wadaag, Hodan, Wardhiigleey, Bondheere et Waaberi dans le nord de la ville.

En visite à Mogadiscio le 2 septembre dernier, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires politiques, B. Lynn Pascoe, a exprimé sa solidarité avec la population de Somalie. Il a rencontré le Président somalien, Sheikh Sharif, et d’autres membres du gouvernement.

« Il est crucial de montrer à la population de Somalie, qui souffre depuis longtemps, que le gouvernement peut fournir des services de base », a dit M. Pascoe. « La communauté internationale est déterminée à soutenir le gouvernement fédéral de transition, mais le gouvernement doit lui-même faire plus et apprendre à travailler en équipe », a-t-il ajouté.

__________________ 6 – AuFait

L’Egypte  » inquiète  » suite à la recrudescence des combats en Somalie

Le Caire a exprimé, samedi, ses « inquiétudes  » suite à la recrudescence, dans la capitale somalienne depuis plusieurs jours, des tueries entre les forces du gouvernement transitoire et les rebelles.

Dans une déclaration à la presse, le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a appelé toutes les parties somaliennes à  » faire preuve de retenue, de raison et de prudence « , mettant en garde contre les graves répercussions de la poursuite des affrontements sur la région.

Il a, dans ce sens, insisté, sur la nécessité de  » renforcer le soutien de la communauté internationale au gouvernement transitoire somalien dans cette conjoncture délicate « .

M. Aboul Gheit a également émis le souhait de voir la réunion du groupe international de liaison pour la Somalie, prévue en septembre à Madrid, aboutir à des  » recommandations précises permettant le renforcement des capacités du gouvernement transitoire et l’appui de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) « .

Des affrontements entre les insurgés  » Al Shebab  » et les soldats somaliens avaient fait, au cours des derniers jours, 40 morts et une centaine de blessés, dont des membres de l’Amisom et du parlement somalien.

Le groupe  » Al Shebab  » contrôle la majorité du centre-sud de la Somalie. Le gouvernement somalien de transition ne contrôle que quelques quartiers de Mogadiscio, avec le soutien de 6.000 soldats ougandais et burundais de l’AMISOM, déployés dans des sites stratégiques comme l’aéroport, le port, la Présidence et plusieurs importants carrefours.

__________________ 5 – CasaFree (Maroc)

Le Royaume uni condamne les violences en Somalie

La Haute Commission britannique au Kenya a condamné les actes de violences perpétrés en Somalie contre les civils et les membres de la mission de paix africaine (AMISOM) dans ce pays.

« La Haute Commission britannique est extrêmement préoccupée par les récents combats à Mogadiscio faisant des blessés parmi les civils et causant la mort de quatre soldats ougandais de l’AMISOM « , indique un communiqué de la Haute Commission publié vendredi à Addis-Abeba.

« Les attaques contre les civils et les soldats de la mission africaine de paix, présents sur ce territoire pour instaurer la paix et la stabilité, est totalement répréhensible », souligne le texte.

La Haute Commission britannique condamne également le contrô le par le mouvement Al Shebab de la radio « Coran Sacré », indique la même source, ajoutant que les restrictions imposées par qui que ce soit à la liberté de la presse en Somalie est « inacceptable ».

« La liberté de presse, qui s’exerce sans crainte, ni intimidation, est indispensable pour l’instauration de la paix et de la stabilité en Somalie », note le communiqué, soulignant que le gouvernement britannique continuera à apporter son soutien aux journalistes qui opèrent en Somalie.

Le Royaume Uni demeure « engagé » à soutenir le processus de Djibouti et à travailler avec le gouvernement fédéral somalien de transition (TFG), l’AMISOM et les partenaires internationaux pour une Somalie pacifique et stable, conclut le texte.

Plongée dans une guerre civile de près de 20 ans, la Somalie est le seul pays au monde, reconnu par l’ONU, qui ne dispose d’aucun pouvoir central effectif. Le gouvernement fédéral de transition ne contrô le que certains quartiers à Mogadiscio face aux insurgés d’Al Shebab et leurs alliés.

Dans un contexte de totale instabilité, les conditions de vie de la population sont difficiles et toute aide internationale se heurte à une insécurité généralisée.

La Somalie continue à être l’une des crises humanitaires parmi les pires au monde, avec quelque 1,5 million de personnes déplacées et plus de 560.000 personnes vivant en tant que réfugiés dans les pays voisins.

_______________________ 4 – RFI

L’ONU veut renforcer les forces de paix africaines en Somalie

Le secrétaire général adjoint aux Affaires politiques de l’ONU, Lynn Pascoe, lors d’une conférence de presse, à Nairobi, le 2 septembre 2010.

Après dix jours d’affrontements à Mogadiscio et face à l’avancée des shebab, le gouvernement de transition somalien soutenu par les forces de maintien de la paix a appelé à plus de soutien de la communauté internationale. Le 1er septembre, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques a fait une visite au président somalien à Mogadiscio pour évoquer ce soutien.

L’Union européenne a annoncé l’octroi de 47 millions d’euros en soutien à l’Amisom présente dans la capitale somalienne depuis 2007.

« Le gouvernement somalien doit faire preuve de plus de cohésion », c’est le message tout en euphémisme que le secrétaire général-adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques Lynn Pascoe a délivré au président somalien à Mogadiscio.

Malgré l’avancée des shebab dans la capitale, un gouvernement divisé qui a perdu beaucoup de sa crédibilité depuis sa création en janvier 2009, et une politique d’ouverture aux groupes armés qui a globalement échoué comme le soulignait un rapport interne des nations unies récemment, Lynn Pascoe choisit de se montrer optimiste :

« Il faut clairement plus de travail pour développer des forces loyales envers le gouvernement ou alliées à lui dans d’autres zones. Il est vrai que ce processus a été assez erratique mais il ne faut pas non plus conclure que les troupes du gouvernement fuient à chaque combat, ce n’est pas le cas. Les troupes de l‘Union africaine sont là et prêtes à se battre. Il faut renforcer l’Amisom et d’ailleurs, c’est en cours. L’Amisom est beaucoup plus forte que par le passé ».

Lynn Pascoe n’a pas précisé le nombre de soldats qui seraient nécessaires alors que l‘Ouganda déclarait il y a quelques jours qu’il était prêt à envoyer 10 000 hommes supplémentaires.

L’ONU envisage également depuis plusieurs mois un déploiement limité en Somalie d’abord au Puntland et au Somaliland mais aussi à Mogadiscio. Toutefois, aucune date n’a été précisée par le représentant de l’ONU.

_______________________ 3 – Tribune de Genève (Ch) avec AFP

Somalie: onze civils tués dans de nouveaux combats dans Mogadiscio

Les insurgés shebab tentaient samedi de prendre le contrôle d’une route stratégique dans Mogadiscio au cours de combats contre les forces gouvernementales somaliennes, soutenues par les troupes de l’Union africaine (Amisom), qui ont provoqué la mort de onze civils.

Les affrontements ont éclaté dès vendredi soir dans les districts de Hodan et Holwadag, selon des témoins.

« De nombreuses personnes sont mortes dans notre quartier; six civils ont été tués par un obus de mortier, trois sont tombés dans des échanges de tirs. Toutes les familles ont fui le quartier de Sigale, plus personne ne s’y trouvait ce matin », a raconté à l’AFP un habitant, Muktar Hasan Nur.

Un autre témoin a indiqué que deux autres civils ont été tués dans le quartier de Bakara.

« Nous n’avons pas dormi la nuit dernière, chaque famille s’est abritée dans des maisons en dur, j’ai vu deux civils tués par des éclats d’obus », a précisé Abshir Muse.

Le bilan des victimes civiles des derniers combats, qui ont éclaté lundi dernier, s’élève maintenant à plus de 80 tués.

Les shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda et contrôlent une grande partie de la Somalie, concentrent leurs attaques sur le dernier axe stratégique tenu à Mogadiscio par les gouvernementaux et l’Amisom. La route Maka Al-Mukarama est la seule voie de circulation et d’approvisionnement reliant l’aéroport international à Villa Somalie, le palais présidentiel.

« Des militants soufis pro-gouvernementaux se sont retirés de leurs positions de Sigale (dans le district d’Hodan) tard vendredi mais nous avons renforcé le secteur avec des unités lourdement armées et la situation est maintenant sous notre contrôle », a déclaré à l’AFP Mohamed Adan, un responsable gouvernemental de la sécurité.

« Les tirs se sont poursuivis sporadiqement et les militants islamistes essaient d’atteindre la route Maka Al-Mukarama mais je peux vous assurer qu’ils n’y arriveront jamais », a-t-il poursuivi.

Des tirs sporadiques se poursuivaient samedi en fin de matinée, selon des habitants.

Les shebab ont revendiqué samedi des avancées sur le terrain.

« Nous avons avancé dans les lignes ennemies et pris le contrôle de leurs casernes près de Maka Al-Mukarama. Je veux vous dire, aujourd’hui, que cette guerre va en finir avec le régime apostat et les envahissurs africains », a déclaré samedi à la presse le porte-parole des insurgés, Sheik Ali Mohamoud Rage.

« Nous les avons affaiblis et forcé à reculer, l’unique route qu’ils contrôlaient est devenue notre ligne de front. Nous l’avons coupée et nos combattants vont continuer à avancer », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié sur le site jihadiste Honein, Al-Qaïda, qui a revendiqué samedi les derniers attentats en Irak, « rend hommage » aux shebab somaliens pour leur campagne militaire à Mogadiscio.

Les 6.000 soldats ougandais et burundais de l’Amisom, déployés dans des secteurs stratégiques comme l’aéroport, le port, la présidence et quelques importants carrefours, sont le dernier rempart empêchant les shebab de prendre le contrôle total de la capitale somalienne.

_______________________ 2 – Afrique Actu

Mogadiscio en proie à de nouveaux affrontements violents

Jean-Pierre Ndongo

Ces dernières semaines, Mogadiscio a connu les plus violents combats depuis le début de l’année qui ont opposé des milices armées aux forces du Gouvernement fédéral de transition de Somalie soutenue par la Mission de l’Union africaine dans ce pays (AMISOM).

Selon un rapport de la Croix-Rouge, entre le 23 et le 30 août, plus de 200 personnes ont été admises dans les deux principaux hôpitaux de la ville pour des blessures par balles. Le nombre de patients blessés par arme à feu est deux fois plus élevé que celui de la semaine précédente.

Le 22 août dernier, un membre du personnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été tué par une balle perdue alors qu’un autre a été blessé par des éclats d’obus. Cet incident porte à 13 le nombre de travailleurs humanitaires morts en Somalie depuis 2009, a indiqué vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé qu’au moins 22.600 personnes ont fui Mogadiscio et ses environs ces 12 derniers jours. Les combats se sont déroulés dans les zones de Hwawl Wadaag, Hodan, Wardhiigleey, Bondheere et Waaberi dans le nord de la ville.
En visite à Mogadiscio le 2 septembre dernier, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires politiques, B. Lynn Pascoe, a exprimé sa solidarité avec la population de Somalie. Il a rencontré le Président somalien, Sheikh Sharif, et d’autres membres du gouvernement.

« Il est crucial de montrer à la population de Somalie, qui souffre depuis longtemps, que le gouvernement peut fournir des services de base », a dit M. Pascoe. « La communauté internationale est déterminée à soutenir le gouvernement fédéral de transition, mais le gouvernement doit lui-même faire plus et apprendre à travailler en équipe », a-t-il ajouté.

__________________________ 1 – Le Figaro

Mogadiscio: l’Amisom à 7200 hommes

La force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) compte désormais 7200 hommes à Mogadiscio, où elle a déployé neuf nouvelles positions militaires pour sécuriser ses « avancées » face aux insurgés islamistes, a affirmé aujourd’hui un responsable de l’UA.

Déployée depuis 2007, l’Amisom, composée de cinq bataillons ougandais et de trois bataillons burundais, intervient en soutien au gouvernement de transition somalien (TFG) qui ne contrôle qu’une partie de la capitale en bord de mer. Les soldats de l’Amisom sont déployés en plusieurs points stratégiques de la ville, notamment l’aéroport international, le carrefour « K4 », la présidence, l’université et le port.

Les insurgés islamistes shebab, qui contrôlent la majorité de la capitale, ont lancé le 23 août une vaste offensive contre l’Amisom et le TFG, s’approchant notamment de l’avenue Maka al-Mukarama, un axe routier vital qui relie ces principaux points stratégiques. L’offensive a été « contenue, le passage est libre sur Maka al-Mukarama, et la zone est sûre », a affirmé au cours d’une conférence de presse à Nairobi le numéro deux de l’UA pour la Somalie, Wafula Wamunyinyi. « En juillet, nous avons progressivement étendu notre contrôle sur Mogadiscio. Nous avons progressé et installé de nouvelles positions », a-t-il assuré.

Depuis avril dernier, ce sont ainsi neuf nouvelles positions militaires de l’Amisom qui ont été mises en place, selon l’UA: notamment à « Kilomètre 0 », Shibis, Bondhere, dans l’ancienne usine Coca-Cola, au carrefour Dabkha et au parlement. « Si nous obtenons le soutien nécessaire, en déploiement de troupes et en équipements, nous allons étendre notre présence vers le nord de la capitale », a promis le responsable de l’UA. « Nous avons demandé du soutien (…), nous avons eu des engagements renouvelés de pays membres de l’UA. S’ils nous fournissent des troupes, nous allons élargir notre zone de contrôle », a-t-il répété.