30/10/10 (B576) L’équipe de l’ARD nous transmet la traduction du discours que Cassim Ahmed Dini a prononcé à Bruxelles, en Afar, lors du Forum Afar
La transcription et la traduction du discours de M. Cassim Ahmed
Dini, prononcé en Afar, lors du forum Afar, ont été réalisées par l’ARD ”
Alliance Républicaine
pour le Développement –
République de Djibouti”
FORUM AFAR DE BRUXELLES,
22/24 OCTOBRE 2010
Ce forum a débuté hier sous les meilleurs auspices par la présentation de remarquables travaux académiques à laquelle je nai pas pu assister : que leurs auteurs veuillent bien men excuser.
De même, je vous prie de bien vouloir excuser labsence du vice-président Mahdi Ibrahim, retenu à Londres. Le texte de son intervention vous sera distribué.
Néanmoins, il me charge de vous en transmettre lessentiel de vive voix : il est inexact de penser que tous les Issa et, a fortiori tous les Somali, soient impliqués dans les agressions multiformes que les Afar subissent où quils vivent.
Dune part parce que le pansomalisme a disparu depuis la défaite de Siad Barré
en Ogaden en 1977. Dautre part du fait que les Issa eux-mêmesdésapprouvent la politique tribaliste du régime djiboutien et son aventurisme meurtrier dans les pays voisins. Voilà lessentiel du message de Mahdi Ibrahim.
De plus, jai été officiellement délégué par le Président Ahmed Youssouf et lensemble du Bureau Politique de lARD pour clarifier notre position. Ceci parce que notre parti noublie pas les multiples sacrifices consentis pour arracher le peu despace démocratique qui nous permet de nous exprimer.
Mais vous nignorez pas que, lors du forum tenu ici il y a deux ans, je ne représentais pas lARD. Ce changement de statut mérite explication pour une meilleure compréhension du message que je suis chargé de délivrer et, pour cela, rien de mieux quun survol historique.
2000 : un accord de paix est signé à Paris entre le Gouvernement de Djibouti et le FRUD.
2001 : au terme dune année de négociations durant lesquelles je coprésidais la
commission des réformes démocratiques, je rejoins le maquis pour convaincre mes compagnons de lutte que cette paix est vouée à léchec.
Mais une fois que celui qui personnifiait ce combat avait signé laccord de paix du 12 mai 2001, il devenait politiquement irresponsable de prétendre continuer une lutte armée à laquelle cadres, combattants et concitoyens souhaitaient mettre un terme à 99,99%. Et plus un seul combattant armé nest resté sur le terrain.
2002 : grâce au multipartisme intégral ainsi obtenu, le frud-armé devient lARD,
lAlliance Républicaine pour le Développement.2003 : dans le cadre de lUnion pour une Alternance Démocratique (UAD),
lopposition participe aux élections législatives du 10 janvier.
Suite aux fraudes massives qui lont spoliée dune victoire sans appel, lUAD adresse au Chef de lEtat une correspondance dans laquelle elle conditionne toute participation à quelque scrutin que ce soit à la mise en place effective et concertée de conditions de transparence. Aucune réponse à ce jour.
2004 : le signataire de laccord de paix du 12 mai 2001 et fondateur de lARD
décède. Lui succède démocratiquement à la présidence de lARD M. Ahmed Youssouf.2005 : lARD dénonce laccord de paix du 12 mai 2001.
2006 : au cours du congrès tenu à Balbala, certains cadres et militants, prenant
acte de limpossibilité de toute alternance par la voie des urnes, proposent
dexplorer dautres formes de résistance en dehors des structures du Parti.
Et cest là que je parle à la première personne : étant un de ceux-là, je quitte lARD et propose mes services à la direction de la lutte armée. Celle-ci ayant refusé de mintégrer, pour des raisons que jignore et que je déplore, malgré deux années de patience, je reviens à la direction de lARD en 2008. Depuis cette date, je ne moccupe que des activités partisanes et ne suis concerné ni de près ni de loin par dautres formes daction.
Malheureusement, beaucoup de rumeurs circulent sur cette triste expérience comme sur ses développements ultérieurs. Il nest pas question pour moi dy répondre, ni ici ni ailleurs, les faits étant connus de qui de droit, ici comme ailleurs.
Quant au message que je suis chargé de vous transmettre, il sarticule autour de deux points, la situation actuelle et les perspectives de lutte.
Concernant le premier point, nous somme engagés, avec toute lUAD, dans un processus visantà imposer le changement démocratique par une mobilisation populaire aussi multiforme que pacifique : cest la seule voie qui reste à lopposition légale, entre deux refus : celui de la mascarade électorale et celui delaction violente. Fort dun mécontentement grandissant contre ce régime rétrograde, responsable des principaux maux de notre pays et des plus intolérables souffrances de notre Peuple, et avec laide du Très-Haut, nous croyons résolument en la victoire de la Justice, du Droit et de la Démocratie en empêchant le dictateur de briguer une présidence à vie.
Si, par le plus grand des malheurs, et cest le second point, tel nétait pas le cas, nous nous en remettrons encore une fois à la volonté populaire, après avoir démontré limpossibilité de la voie pacifique que nous nous serons acharnés à maintenir depuis si longtemps.
Et si, en dépit de l’idée que nous en aurions, dautres se hasardaient dans des formes daction radicales, la recherche de lintérêt général commanderait quelles concernent toutes les composantes de la communauté nationale et toutes les portions du territoire national.
Je vous remercie de votre attention et vous dis, loin de la virtualité, welcome to the real world !
Cassim Ahmed Dini