16/11/10 (B578) Le Journal de la Flibuste – Un Awacs de l’armée de l’Air rejoint Atalante – Libéré par des pirates somaliens, un couple britannique « heureux d’être en vie » – libération d’un couple britannique enlevé par des pirates il y a un an – Trois pirates somaliens présumés abattus par la marine kenyane – Des pirates capturent un navire avec 29 marins chinois dans l’océan Indien – Plus d’action à l’intérieur de la Somalie que sur la mer.. – Piraterie maritime : les tribunaux mieux armés (7 articles)
_____________________ 7 – Mer et Marine
Piraterie : Un Awacs de l’armée de l’Air rejoint Atalante
Un avion radar E-3 F Awacs, de l’armée de l’Air française, vient d’intégrer l’EU-Navfor, force européenne de lutte contre la piraterie déployée au large de la corne d’Afrique dans le cadre de l’opération Atalante. Basé à Avord, l’appareil a rejoint Djibouti et a réalisé mercredi dernier sa première mission opérationnelle au profit de l’EU-Navfor. « Grâce à ses capacités de détection à 360° et d’une portée de 250 nautiques, cet avion radar apporte une forte valeur ajoutée aux forces maritimes déployées en océan Indien et dans le golfe d’Aden.
L’E-3 F permet d’établir une situation globale en mer, identifier et suivre des cibles suspectes, et transmettre, en temps réel, des informations aux unités. L’avion peut participer au contrôle des secteurs d’intérêt majeur et participer à la coordination des unités maritimes de l’EU-Navfor », explique l’état-major de la force européenne.
Déployé durant trois semaines avec un détachement de 60 personnes, l’Awacs de l’armée de l’Air devrait réaliser quelques 150 heures de vol au profit de l’opération Atalante. Ce type d’appareil intervient en complément des avions de patrouille maritime, comme l’Atlantique 2 de la Marine nationale, déployés en permanence dans cette région.
_____________________ 6 – AFP
Libéré par des pirates somaliens, un couple britannique « heureux d’être en vie »
De Mustafa Haji Abdinur
Deux retraités britanniques, Paul et Rachel Chandler, ont déclaré être « heureux d’être en vie » dimanche après leur libération par des pirates somaliens qui les ont enlevés il y a plus d’un an à bord de leur voilier au large des Seychelles.
Le couple est apparu en bonne santé et souriant lors de brèves déclarations à la presse devant des journalistes pendant un arrêt à Mogadiscio, l’une des villes les plus dangereuses au monde, sur leur route vers Nairobi au Kenya voisin.
Après 388 jours de détention, Paul et Rachel Chandler étaient arrivés auparavant à Adado, ville proche de la frontière avec l’Ethiopie où ils ont été remis par les pirates aux forces du gouvernement auto-proclamé de la région autonome de Himan et Heeb. Ils avaient été amenés dans la nuit de la ville d’Amara (centre) où ils ont passé la majeure partie de leur captivité.
« Nous sommes très heureux d’être en vie et d’être là (…) parmi des gens ordinaires », a déclaré Rachel Chandler à Mogadiscio. Elle a ajouté être impatiente « de revoir sa famille et ses amis » tout en remerciant les Somaliens qui ont aidé à leur libération.
Après avoir été salués par des responsables au palais présidentiel à Mogadiscio, cible régulière des milices proches d’Al-Qaïda, Rachel est montée dans un avion, vêtue d’une cape rouge et de vêtements neufs.
Son époux Paul l’a suivie en prenant des photos sur le tarmac.
Le couple est ensuite arrivé sur une base militaire à Nairobi, en évitant la presse. Ils doivent subir un débriefing et un examen médical mené par une commission britannique.
A Londres, la nouvelle de leur libération a été qualifiée de « formidable » par le Premier ministre David Cameron.
A Adado, le couple était apparu fatigué mais heureux alors qu’on lui remettait des téléphones portables pour appeler ses proches, selon un journaliste de l’AFP.
« Non, nous n’avons pas été bien traités », a déclaré Rachel Chandler à son arrivée, en réponse à une question.
Les Chandler avaient les mêmes vêtements qu’ils ont portés pendant presque toute leur captivité et ils ont été invités à prendre une douche dans le quartier général du « président » Mohamed Moalim Aden Ticey.
Le couple, originaire du Kent, a ensuite quitté Adado à la mi-journée (09H00 GMT) pour s’envoler vers Mogadiscio pour une courte étape, avant de gagner Nairobi.
Un accord avait été trouvé avec les pirates ces derniers jours et si aucun responsable engagé dans la négociation n’a mentionné le versement d’une rançon, les notables de la région ont affirmé que les Chandler avaient été libérés moyennant une somme d’argent.
« Près de 320.000 dollars ont été versés aux pirates », avait affirmé samedi à l’AFP Abdullahi Mohamoud, un ancien, à Adado. Cette somme s’ajouterait aux 400.000 dollars déjà versés lors d’une tentative de libération qui avait échoué plus tôt cette année. Certains ont évoqué un montant proche du million de dollars. Les pirates avaient au départ exigé sept millions de dollars.
Le montant de la rançon aurait été réuni par la famille Chandler et par des membres de la diaspora somalienne, le gouvernement britannique étant strictement opposé à tout versement de rançon.
Les Chandler avaient été enlevés le 23 octobre 2009, un jour après avoir quitté les Seychelles où ils avaient passé plusieurs semaines de vacances, s’aventurant dans l’Océan Indien à bord de leur yacht -le Lynn Rival-, à la surprise des pirates eux-mêmes.
« C’est vraiment de la chance! Personne ne s’attendait à ce que deux (plaisanciers) osent naviguer ces temps-ci dans l’océan Indien à bord d’un voilier », avait alors commenté le chef d’un des groupes de pirates somaliens, Abdi Yare.
_____________________ 5 – Le Monde
Somalie: libération d’un couple britannique enlevé par des pirates il y a un an
Des pirates somaliens ont libéré dimanche un couple de retraités britanniques, Paul et Rachel Chandler, enlevés il y a plus d’un an au large des Seychelles à bord de leur voilier, a constaté un correspondant de l’AFP, à Adado, au centre de la Somalie.
Paul et Rachel Chandler sont arrivés dans cette ville proche de la frontière avec l’Ethiopie, après que les pirates les ont remis aux forces du gouvernement auto-proclamé de la région autonome de Himan et Heeb.
Le couple semblait fatigué mais ne paraissait pas en mauvaise santé alors qu’on lui remettait des téléphones portables pour téléphoner aussitôt après être entré dans l’enceinte du quartier général de cette administration sous une forte surveillance, selon ce correspondant.
_____________________ 4 – 20 minutes (France) avec Reuters
Piraterie: Trois pirates somaliens présumés abattus par la marine kenyane
Une patrouille de la marine de guerre du Kenya a abattu trois pirates somaliens présumés qui étaient montés par inadvertance à bord du bâtiment en croyant qu’il s’agissait d’un navire marchand.
Selon un porte-parole du ministère de la Défense joint samedi au téléphone par Reuters, la tragique méprise s’est produite vendredi soir à une vingtaine de milles nautiques du port kenyan de Kilifi, au nord de la cité portuaire de Mombasa.
Un quatrième pirate a été blessé par balles mais a pu s’échapper en sautant par dessus bord. D’autres comparses ont réussi à prendre la fuite à bord de leur canot rapide.
_______________________ 3 – AFP
Des pirates capturent un navire avec 29 marins chinois dans l’océan Indien
Des pirates ont capturé un cargo avec 29 marins chinois au large de la Somalie dans l’océan Indien, a annoncé samedi une société de transport maritime chinoise.
Ce cargo battant pavillon du Panama, baptisé « Yuan Xiang », a été attaqué vendredi soir par un nombre inconnu de pirates, a de son côté indiqué l’agence officielle Chine nouvelle.
Un employé de Ningbo Hongyuan Ship Management, contacté par l’AFP, a confirmé que le bateau capturé appartenait bien à sa société et qu’il comptait 29 marins chinois à bord.
« Pour l’instant nous ne pouvons pas fournir davantage d’informations », a-t-il déclaré par téléphone, sans décliner son identité.
La société Ningbo Hongyuan a indiqué au Centre de sauvetage de la marine chinoise avoir été informée par les pirates que le navire faisait désormais route vers la côte somalienne.
Le Centre de sauvetage de la marine chinoise n’a pu entrer en contact avec le navire capturé depuis vendredi soir, selon Chine nouvelle.
Les pirates qui écument les eaux au large de la Somalie sont toujours plus audacieux et demandent des rançons toujours plus élevées, a souligné mardi un haut responsable de l’ONU.
« Les chiffres sont épouvantables », a indiqué devant le Conseil de sécurité Lynn Pascoe, sous-secrétaire général pour les affaires politiques à l’ONU.
Les pirates somaliens ont accru leur activité cette année au large de leurs côtes, s’emparant de 37 navires pendant les neuf premiers mois de 2010, contre 33 pendant la même période de l’an dernier selon un rapport de l’ONU publié mardi.
La Chine coopère elle-même avec la coalition navale internationale qui patrouille dans le golfe d’Aden et l’océan Indien pour combattre la piraterie au large de la Somalie.
_______________________ 2 – GuinéeTV
Plus d’action à l’intérieur de la Somalie que sur la mer..
L’Ouganda a vivement recommandé à la communauté internationale de se concentrer sur la stabilisation de l’hinterland somalien que sur le déploiement des navires militaires qui n’ont pas encore résolu la piraterie croissante.
James Mugume, secrétaire permanent au ministère des Affaires étrangères, a confié à des journalistes à Kampala que tant que les militants somaliens contrôlent toujours la plus grande partie de ce pays ravagé par la guerre, la piraterie aura des beaux jours devant elle.
Il a indiqué que les militants offrent un abris sûr aux pirates en échange d’une partie des rançons pour acheter des armes et combattre le gouvernement somalien.
L’instabilité de l’hinterland somalien a aussi conduit au déversement des déchets toxiques dans la mer et à la diminution des poissons dans l’océan Indien, selon M. Mugume.
Il a également regretté que la requête de l’Ouganda et de l’Union africaine pour le blocus des ports, la déclaration de la Somalie comme une zone interdite de vol afin de stopper l’approvisionnement des militants, ait reçu un soutien limité et pourtant elle constitue l’un des moyens les plus importants pour pacifier le pays.
L’Ouganda a proposé de déployer plus de 20.000 casques bleus en Somalie pourvu qu’il y ait un soutien logistique et des équipements. Toutefois, le soutien, d’après des officiels, tarde à venir.
« Si la Somalie ne se stabilise pas, la piraterie continuera et nous serons dans un cercle vicieux. Nous pensons que notre option est la moins coûteuse, elle est plus tenable et est porteuse de stabilité et de paix dans la région, » a-t-il affirmé.
L’Ouganda et le Burundi ont déployé plus de 7.000 casques bleus en Somalie sous la supervision de la Mission de l’Union africaine en Somalie.
Des activistes critiquent le choix des grandes puissances de déployer des navires de guerre en haute mer au lieu de concentrer les efforts sur la stabilisation de l’hinterland, où la piraterie semble être né et se nourrir.
Certains observateurs ont indiqué que les grandes puissances sont uniquement interessées par l’arrêt de la piraterie parce qu’elle destabilise les routes commerciales maritimes, provoquant ainsi la hausse du coût des affaires.
Collin Keating, ancien émissaire de la Nouvelle-Zélande au Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué à Kampala que la Somalie a été abandonnée par l’ONU depuis 1993.
« Ce n’est que ces dernières années que quelques pays se sont engagés à (…) reconnaître que (la Somalie) est un pays frère qui ne veut pas sombrer dans un chaos total et devenir un risque non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde entier, » a-t-il regretté.
___________________________ 1 – Ouest France
Piraterie maritime : les tribunaux mieux armés
Jean-Pierre BUISSON.
Le droit français n’incriminait plus la piraterie maritime. La nouvelle loi corrige et élargit les compétences de la justice et des militaires.
Chaque jour, au large de la Somalie ou dans le Golfe de Guinée, des hommes en armes partent à l’abordage. La piraterie est bel et bien un mal moderne en pleine expansion. Étrangement, en 2007, la France avait abrogé une loi de 1825 relative à la sûreté de navigation et du commerce maritime.
Depuis, le droit français n’incriminait donc plus la piraterie en tant que telle.
Un an après cette décision, les passagers du Ponant étaient pris en otages.
D’autres suivirent, ceux du Carré d’As ou encore du voilier Tanis. Retour de manivelle, la France ne put juger les pirates capturés pour leurs actes. Le projet de loi, adopté par le Sénat le 6 mai, et présenté à l’Assemblée nationale mardi, par le député UMP du Finistère, Christian Ménard, corrige le tir. Il renforce les moyens de la justice et des forces d’intervention.
« Les pirates qui agressent des Français ou qui seront interceptés dans les eaux internationales par des services français seront jugés par des tribunaux français. » Deuxième avancée, « nos forces disposeront d’une habilitation claire pour intervenir ». Les commandants de la Marine auront de compétences proches de celles d’un officier de police judiciaire. « Ils pourront faire face à un acte en cours, mais aussi intervenir si une action est en train de se préparer. »
Les enfants des victimes
La Cour de justice européenne ayant jugé qu’un procureur n’est pas suffisamment indépendant, les pirates auront d’abord affaire au juge des libertés et de la détention. Le gouvernement a aussi souhaité apporter un amendement. « Il s’agit d’une disposition qui étend aux enfants des victimes d’actes de piraterie la qualité de pupille de la Nation. Premier concerné : le fils du skipper du Tanis », tué au cours de l’intervention des militaires.
Christian Ménard défend aussi qu’il faut un complément terrestre au dispositif Atalante. « Il s’agit de la mise en oeuvre rapide de solutions, non militaires, dans les pays directement concernés. » C’est le projet Seaphora. Le Breton a convaincu des industriels comme Thalès, EADS, DCNS… de jouer collectif.
« L’idée, c’est de proposer une réponse globale. » Exemple, si la mission confiée à Jacques Lang aboutit à la création d’un tribunal dans un pays de l’océan indien, « nous pouvons le construire. Ou fournir des patrouilleurs pour les gardes côtes ». Autrement dit, ne pas laisser le champ libre aux Anglo-saxons souvent plus prompts à faire du business.