22/11/10 (B579) Le Journal de la Flibuste – Des pirates somaliens seront jugés en Allemagne – Libération d’un bateau de pêche seychellois aux mains de pirates – Affaire des 23 Tunisiens pris en otage par les pirates somaliens : demande d’une rançon de 7,3 millions d’euros pour libérer le cargo tunisien (5 articles)

________________________ 5 – AuFait (Maroc)

Des pirates somaliens seront jugés en Allemagne

Une juridiction à Hambourg (Allemagne) jugera, à partir de lundi, dix somaliens accusés d’avoir attaqué un cargo allemand au large de la Corne de l’Afrique.

Ces pirates dont l’identité ou l’âge sont difficiles à prouver, arrêtés en avril par la marine néerlandaise et remis à l’Allemagne, sont inculpés d’attaque sur le trafic maritime et de tentative d’enlèvement en vue d’obtenir une rançon.

Ils risquent jusqu’à 15 ans de prison, une sentence que nombre d’experts jugent trop légère pour décourager les attaques d’une ampleur quasi-industrielle au large de la Somalie.

Selon le Bureau international maritime, 23 navires et plus de 500 membres d’équipage sont actuellement détenus par des pirates somaliens.

« C’est important que les pirates soient jugés », mais trop peu de pays sont prêts à organiser de tels procès, selon Dieter Berg, responsable du maritime à Munich RE, le premier réassureur mondial.

C’est la première fois depuis 400 ans que la ville portuaire allemande organise un tel procès.

________________________ 4 – AFP

Libération d’un bateau de pêche seychellois aux mains de pirates

Les gardes-côtes seychellois ont mené avec succès une opération pour libérer un bateau de pêche capturé vendredi par des pirates somaliens au large des Seychelles, a-t-on appris samedi de source officielle.

Le Faith, petit bateau de pêche avec à son bord sept membres d’équipage seychellois, a été pris d’assaut par des pirates somaliens à environ 240 miles nautiques (450 km) au nord de l’archipel, dans la Zone économique exclusive des Seychelles, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Le navire a « pris la direction des côtes somaliennes », selon ce communiqué.

Il a été pris en chasse par deux navires des gardes-côtes seychellois, ainsi que trois avions de surveillance, l’un des forces armées seychelloises, les deux autres français et luxembourgeois de l’opération européenne anti-piraterie Atalante.

Le Faith a ensuite été intercepté par les garde-côtes à mi-chemin entre les Seychelles et la Somalie, a précisé le gouvernement, dans un second communiqué diffusé samedi en fin d’après-midi.

« Les otages ont été secourus, ils sont sains et saufs, tandis que les pirates ont été arrêtés », ajoute ce communiqué, qui précise que le Topaze et l’Andromache, navires des gardes-côtes seychellois, ont été impliqués dans l’opération.

Le président James Michel a félicité les militaires ayant participé à cette intervention. « Nous sommes très fiers de vous et de votre bravoure pour venir en aide à sept pécheurs seychellois aux mains des pirates somaliens », a commenté M. Michel, cité par le communiqué.

Les pirates somaliens détiennent actuellement 31 bateaux et plus de 500 marins, selon l’ONG Ecoterra International, qui suit les questions de piraterie dans la région.

Ces pirates sont actifs dans le Golfe d’Aden et désormais une grande partie de l’Océan Indien.

________________________ 3 – Mer et Marine

La Marine nationale intercepte une embarcation pirate

Mercredi, la frégate De Grasse, assurant actuellement le commandement à la mer de l’EU-Navfor, a intercepté une embarcation pirate dans le golfe d’Aden.

Le bateau avait été repéré dans la matinée par l’Alouette III du pétrolier-ravitailleur Meuse, qui fait partie du groupe aéronaval français actuellement déployé en océan Indien. Prévenu, le De Grasse a dépêché son propre hélicoptère, un Lynx, qui a localisé l’esquif suspect et a procédé à des tirs de semonce pour le faire stopper. Rejoignant la zone, la frégate a ensuite envoyé, à bord d’embarcations rapide, une équipe d’inspection. Les pirates avaient été observés, auparavant, en train de jeter à l’eau du matériel d’abordage.

Les marins français ont, néanmoins, saisi à bord de leur bateau des lance-roquettes, un fusil mitrailleur et des munitions de 7.62mm. Malgré tout, les 7 hommes interceptés sont repartis libres, sur leur embarcation, après confiscation des armes. « Comme il n’y avait pas assez de preuve pour lancer des poursuites judiciaires, le matériel de piraterie a été confisqué et les pirates présumés ont été renvoyés en Somalie à bord de leur skiff. Cette interception a évité de très probables attaques sur des navires », explique l’état-major de l’opération Atalante.

Depuis le mois d’août, la France commande la force navale européenne déployée au large de la corne d’Afrique dans le cadre de la lutte contre la piraterie. Basé à Brest, le De Grasse, qui embarque un état-major, est le navire amiral de l’EU-Navfor. Le 14 décembre, l’Espagne prendra à son tour le commandement de cette force avec, sur zone, le pétrolier-ravitailleur Patiño.

______ 2 – L’Express (Maurice) avec Chine nouvelle

La force navale européenne intercepte un groupe de pirates

Un navire de guerre de l »Union européenne a intercepté mercredi un groupe de pirates en interpellant un esquif et sept pirates présumés à son bord dans le golfe d’Aden.

Le porte-parole de la force navale européenne, Per Klingvall, a déclaré que le navire français FS De Grasse avait intercepté et démantelé ces pirates lors d’une patrouille dans le golfe d’Aden, confisquant du matériel de piraterie. « Ce matin, l’hélicoptère ‘ Alouette’ dépendant du navire français de l’EUNAVFOR FS Meuse a détecté une activité suspecte dans le golfe d’Aden et informé le FS De Grasse, qui a immédiatement déployé son propre hélicoptère et repéré l’esquif avec sept pirates présumés à son bord », a-t-il dit. « Des coups de semonce ont été tirés depuis l’hélicoptère pour stopper l’esquif. Une équipe d’abordage du FS De Grasse a été déployée et a intercepté l’esquif avec succès », a dit M. Kingvall.

Le personnel militaire a vu des échelles jetées par dessus bord et découvert des armes et des munitions sur l’esquif. « Faute de preuves suffisantes pour entamer des poursuites, le matériel de piraterie a été confisqué et les sept pirates présumés reconduits en Somalie à bord de leur esquif », a-t-il dit.

Cette intervention a très vraisemblablement empêché des actes de piraterie et évité des attaques contre des navires marchands ou vulnérables, selon M. Kingvall.

Les pirates somaliens détiennent plus de 30 navires pour un total de près de 400 otages, selon la mission de l’EUNAVFOR en Somalie. La plupart des détournements pirates s’achèvent sans victime après le versement d’une rançon, mais souvent après plusieurs mois de négociations.

Ces attaques sont perpétrées par des bandes somaliennes de mieux en mieux coordonnées armées d’armes automatiques et de lance- grenades, selon les responsables maritimes.

___________________________ 1 – MaTunisie

Affaire des 23 Tunisiens pris en otage par les pirates somaliens : demande d’une rançon de 7,3 millions d’euros pour libérer le cargo tunisien

Lilia Weslaty

Le jeudi 11 novembre 2010, 15 pirates somaliens avaient attaqué le cargo tunisien Hannibal II dans le golf d’Aden. Parmi les 31 membres de l’équipage, 23 sont de nationalité tunisienne. Le 15 novembre, le politologue Borhene Bsaïs informe Magharebia que les pirates du cargo tunisien Hannibal II demandent une rançon de 7, 3 millions d’euros, affirmant que « des instructions des plus hautes sphères de l’autorité tunisienne ont été données pour suivre cette affaire et trouver le moyen de sauver ces otages ».

En effet, selon Tunis7, le Président de la République a donné de suite l’ordre de se mettre aussitôt au travail « en coordination avec toutes les parties internationales et l’organisation britannique du commerce maritime (UKMTO), chargée d’assurer la protection des navires transitant par le Golfe d’Aden, en vue d’obtenir la libération des otages et d’assurer la sécurité de l’équipage ».
Assabah a rapporté mardi 16 novembre que l’un des Tunisiens pris en otage a pu joindre son père par téléphone, et l’assurer qu’il se porte bien, ainsi que ses collègues.

Ces attaques avaient commencé dans les années 90 avec de petits navires, pour devenir de plus en plus dangereux en assaillant de grands bateaux.

Un texte avait été alors proposé par les Etats-Unis et la France et présenté avec l’accord du Gouvernement de Transition Somalien pour l’adoption par le conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1816 au mois de juin 2008.

Cette résolution autorisait de facto la poursuite des pirates jusqu’au territoire somalien ou en haute mer, ainsi que la possibilité d’intervention dans les eaux territoriales somaliennes en utilisant tous les moyens nécessaires.

Cependant 3 mois après, le tanker ukrainien, qui contenait 33 chars de combat, a été assailli. Au mois de novembre 2008, le superpétrolier saoudien a également connu le même sort.

Très bien équipés, ces pirates interviennent à partir de bateaux-mères. Ils détournent les cargos interceptés vers la côte somalienne avec les otages en attendant que la rançon soit payée. Cela a été le cas avec le superpétrolier Sirius Star en janvier 2009, où il y aurait eu payement de plus de 3 millions de dollars ; idem pour le supertanker grec Maran Centaurus, relâché le 18 janvier 2010 après le versement de plus de 5 millions de dollars.

Ceci a été récemment le cas aussi avec le cargo singapourien Golden Blessing dont les otages composés de 19 marins chinois ont été retenus au mois de juin au large de la Somalie. Et, ce n’est que le 6 novembre dernier, soit cinq mois plus tard, que le Ministère chinois des Transports avait fini par annoncer la libération du Golden Blessing après le payement de 9 millions de dollars.

On peut donc constater que ces pirates continuent à bien mener leur commerce de malfrats et qu’ils ont été à chaque fois payés pour relâcher les équipages retenus en otage. Selon lemonde.fr, ces actes de pirateries auraient même augmenté de 40% en 2009 avec 406 incidents recensés par Bureau International Maritime.