16/08/11 (B617) LDDH : Situation désastreuse en République de Djibouti


Le Président

NOTE D’INFORMATION DU 15 AOÛT 2011

Situation désastreuse en République de Djibouti

Suivi du piétinement par des violations
du Droit d’Expression
prévu par la Constitution


Après le Coup d’Etat militaro-électoral du 8 avril 2011, la situation politique, économique, sociale et la famine dans la Corne d’Afrique, famine provoquée en République de Djibouti, vont précipiter notre pays vers un gouffre aux dangers imminents des risques de dérapages et d’une révolte sans précédent.

Bref bilan politique et quelques lignes du fiasco économique.

Après avoir fait un semblant de remaniement ministériel en remplaçant des vieux requins des détournements des fonds publics par des plus jeunes mais plus voraces connus par leur cartographie tribale, mais aussi vénale, ce pseudo remaniement fige et nous ramène à la situation politique au stade du statut quo tribalo-politique comme sous la période d’Ali AREF.

Il faut bien rappeler que durant la période coloniale sous Ali AREF, la corruption était beaucoup plus minime.

Actuellement la corruption et le vol des Deniers de l’Etat et des Biens sociaux classent la République de Djibouti en tête des payx corrompus de l’Afrique, toutes proportions gardées : importance de la population et de la superficie territoriale.

Actuellement, le gouvernement de Djibouti a pour seul objectif, certainement pour un court laps de temps (avant de prendre la fuite) de dépouiller sans aucune vergogne les populations et surtout les commerçants, avec des impôts de tout genre des contributions aux forces en tenues, des hommes politiques du régime à certains hauts fonctionnaires de l’Etat, etc…

A l’approche d’une explosion sociale.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a, à maintes reprises, soulevé et dénoncé la grogne sociale qui ne cesse de s’amplifier.

En effet :

1. Les salaires des Cheminots, des Dockers, n’ont pas été payés depuis pratiquement un an ;

2. Les infirmières et infirmiers du centre de Dar El Hanan, qui avait été construit par la Libye du Colonel Khadafi, n’ont plus perçu leurs salaires depuis plusieurs mois ;

3. Les personnels paramédicaux ne perçoivent plus leurs indemnités ni leurs primes de garde ;

4. Un nombre important des lycéens francophones qui ont réussi le bac cette année avec mention (résultats qui auraient été affichés) ne partiront pas, suite à un simple problème de protocole entre le dictateur Ismaël Omar Guelleh et la diplomatie française ;

5. Le nombre de chômeurs a augmenté avec le départ de la Lègion (13ème DBLE) et s’agravera avec une diminution annoncée des Forces américaines.

6. Le malaise généralisé, petit à petit, gangrène toutes les forces armées du fait des disparités entre les salaires des Policiers, des Gendarmes et de l’AND. Seule la Garde Républicaine qui a toujours été la plus favorisée, mais qui semble très inquiète des risques d’une banqueroute du Port International de Djibouti. En effet, depuis le départ de Boreh, les risques de cessation de paiement des salaires de la Garde Républicaine sont en forte augmentation.

Violations du droit d’expression prévu par l’article 15 de la Constitution

Article 15 de la Constitution du Référendum du 4 septembre 1992.

Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume et l’image. Ces droits trouvent leur limite dans les prescriptions des lois et dans le respect de l’honneur d’autrui.

Tous les citoyens ont le droit de constituer librement des associations et syndicats sous réserve de se conformer aux formalités édictées par les lois et règlements.

Le droit de grève est reconnu. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent Il ne peut en aucun cas porter atteinte à la liberté de travail.

Loi n° 2/AN/92/2eL du 15 septembre 1992 relative à la Liberté de Communication.

Article 1
La liberté de la presse garantie par la constitution s’exerce dans le cadre des dispositions de la présente loi.

Article 3
La liberté de communication est le droit, pour chacun de créer et d’utiliser librement le média de son choix pour exprimer sa pensée en la communiquant à autrui, ou pour accéder à l’expression de la pensée d’autrui.

Le citoyen a droit à une information complète et objective, et le droit de participer à l’information par l’exercice des libertés fondamentales de pensée, d’opinion et d’expression proclamée par la Constitution.

Article 5
Il est créé une Commission nationale de la Communication qui sera chargée de veiller au respect du pluralisme de l’information.

La Commission nationale est saisie, pour avis, par l’autorité ayant à la charge l’information.

Le fonctionnement et l’organisation de la Commission nationale de la Communication seront définis par une loi.

Observations.
Cette Loi avait été adoptée en même temps que la Loi n°1 relative aux Partis politiques en République de Djibouti et après le Référendum du 4 septembre 1992.

Ce qui, à l’époque, devrait démontrer une certaine volonté du Chef de l’Etat à respecter la Constitution, et le pluralisme de la presse libre, avec une soit disant multipartisme en réalité limité dans la pratique à 4 partis politiques sans aucun texte écrit.

Mais très vite ce fut la déception avec l’accentuation et la continuité de la dictature néocoloniale, car lors des élections présidentielles de 1993 le Chef de l’Etat a failli se faire battre par regretter Elabe.

Loi n° 2/AN/92/9eL du 15 septembre
Comme vous pouvez le constater, afin de mettre un frein à l’article 5 dernier alinéas, aucune disposition législative n’a été adoptée pour « le fonctionnement et l’organisation de la Commission nationale de la Communication » seraient définis par une loi.

Aujourd’hui, force est de constater, que la République de Djibouti est l’unique pays d’Afrique à être comme la Corée du nord sans aucune presse libre, sans aucune radio libre alors qu’en Somalie occupée par les Forces tueuses de l’Ouganda et du Burundi a une dizaine de presse et d’émission de radio avec les pertes énormes de Journalistes somalis tués par exécutions extrajudiciaires, sans qu’aucune Mission d’Enquête Internationale des Nations Unies à

Mogadiscio ne s’en soucie.
L’Ogaden colonisé par l’Ethiopie avec l’assistance de la Chine est une zone de non droit, et même les journalistes étrangers non pas le droit de circuler librement.

Les Nations Unies et les Etats Unis ne dénoncent jamais l’embargo de la presse libre tant à Djibouti qu’en Ogaden.

NOEL ABDI Jean-Paul