21/03/11 (B596) Le Journal de Djibouti – Dernière édition – IOG constitue son état-major élargi pour organiser le grand Cirque électoral. Un fantastique virage à 180° !

A quelques semaines de la fin de son deuxième (et dernier ?) mandat à la tête du pays, le président Ismail Omar Guelleh qui mesure combien la situation échappe à son contrôle, a décidé de donner un sérieux élan aux projets qu’il avait maintenus en sommeil.

Depuis quelques jours, les Djiboutiens, médusés, observent ce président qui inaugure des projets à peine sortis de terre. Que ce soit à Arta ou dans d’autres parties du territoire national, le président bâtisseur nous rejoue le même scenario qu’en 2005.

Il inaugure, il décerne des certificats à des jeunes sponsorisés par son ami Lotta. Il inaugure son avion personnel qui va effectuer des rotations entre Dubaï et Djibouti. Cet avion lui appartient personnellement et depuis longtemps. Il a été parqué dans un hangar en Afrique du sud et il est piloté par des étrangers et non par des Djiboutiens. Cela indique le niveau de sa confiance dans nos compatriotes !!!

Il inaugure les nouvelles installations de la RTD à un moment ou la situation financière et administrative de la RTD est plus que déficitaire. IOG a reçu la lettre qui lui a été adressée par le syndicat des agents de la RTD pour se plaindre collectivement de leur directeur coopté par la Paulette (épouse du Président) avec la complicité du ministre Ali Abdi Farah.

Pour faire oublier ces réclamations, le président a inauguré, jeudi dernier, les nouvelles installations de la RTD à un moment ou nos amis japonais se débattent dans les difficultés que l’on connaît.

Le sommet du ridicule a été franchi, lorsque le ministre Ali Abdi Farah, qui avait visiblement sommeil à déclarer a la tribune que l’on devait réciter la Fathiha pour tous les japonais qui sont morts.

Rire dans la tribune, sourire de son patron, visiblement agacé par ces mots. L’ambassadeur du japon, lui, n’a pas souri car il ne comprenait rien à ce discours prononcé en Somali. Le ministre ne s’est aperçu de rien : il a continué son discours qui en a fait bailler plus d’un à commencer par ses collègues ministres.

Autre curiosité protocolaire ! La première dame Kadra Haid, qui espionne tout à Djibouti, n’avait pas jugé utile de se déplacer pour l’inauguration de la RTD. Selon d’autres sources, la bagarre qui avait opposé deux piliers du régime lui avait déplu au plus haut point. Deux taureaux de son régime en étaient venus à en découdre à mains nues, lors de la précédente inauguration…

Kadra Haid avait été obligée de calmer les deux officiers supérieurs qui avaient été séparés par le chef de la sécurité d’IOG : Hassan Madobeh. Les deux officiers, jadis ennemis, s’étaient retrouvés face à face et ils avaient décidés de régler un vieux contentieux, toujours en souffrance, en prenant le couple royal à témoin.

Après les ministres, voilà que les hommes en uniforme se battaient entre eux et en public.

Tout le monde avait été surpris par ces empoignades qui se perpétuent dans le cercle d’Ismaël Omar Guelleh.

Que reste-t-il dans l’entourage de Guelleh si personne ne respecte plus personne ?

Ainsi va le pouvoir à la dérive totale, sous le joug d’IOG le petit pharaon de Djibouti.

Comme la comédie se prolongeait sous ses yeux, le patron de Djibouti avait donné l’ordre à son aide de camp, le colonel Mohamed Ibrahim, de séparer les deux combattants et de les faire taire.

Mais rien à faire, le colonel Afar n’avait même pas été entendu par les deux officiers qui continuaient à se flanquer des coups. Plus de respect, plus d’obéissance. C’est Kadra Haid qui s’est levée pour imposer la trève à ces deux félins.

Le président les a regardés droit dans les yeux, comme un père qui aurait incapable d’éduquer ses enfants. Un père qui est déjà passablement fatigué par la grogne sociale qui est à son comble ici à Djibouti. Il avait tourné les talons et il avait même oublié de couper le gâteau de la cérémonie laissant ce soin à son premier ministre.

Le président s’était précipité dans sa voiture en hochant la tête.

Eh oui IOG ! Tout cela est survenu de ta faute. On ne nomme pas des zèbres incultes et sans éducation ni instruction a des postes à responsabilité.
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Mais revenons à l’inauguration de la RTD. Le jeune directeur avait mobilisé tout le monde, y compris les compositeurs Aden Farah Samatar et AWS, l’ex-ami de Gofaneh. Les chanteuses petites et grandes, ainsi que les comédiens tels Jeudi Matin et Egueh Nerveux.

Tout ce beau monde s’était rassemblé autour du père de la destruction pour lui souhaiter la bienvenue au sein de la grande maison de la RTD. Le personnel, au grand complet, ne souriait pas, ni celui du ministère de la communication. Leur ministre de la communication Ali Abdi Farah a réquisitionné pour son usage personnel des appartements qui étaient dévolus à la RTD.

Le président a vite compris que l’ambiance ne serait pas à la fête mais à la désolation. Les quelques rares sourires du personnel de la RTD, totalement démotivé ont déplu au président bâtisseur-destructeur de Djibouti. Il a demandé ou était passée Nouria Houssein.

Chappe de plomb ! Silence absolu. Personne n’a osé lui dire qu’elle avait fait ses valises et quitté la RTD pour immigrer au Canada.

Sait-il notre grand monsieur qu’a force d’être mal traités et d’être sous payés par un directeur qui se croit tout permis, tant qu’il est protégé par le parapluie tribal de tous les orages, Nouria Houssein et d’autres comme Houssein ont fait leurs valises pour ne plus jamais revenir a Djibouti ?

Certains ont immigré vers les États-Unis via le canada alors que d’autres ont trouvé du travail dans d’autres sociétés.

Ce jeune directeur a été récemment nommé après la démission forcée de l’ex-patron de la RTD Abdi Atteyeh, sur pression de Kadra Haid. Professeur au lycée d’état, il a endommagé la RTD. Il a nommé des personnels qui ne sont pas à la hauteur des tâches que l’on attend d’eux. Sous IOG, le terme de conflit d’intérêt n’existe pas !

Les jeunes qui poursuivent leurs combats pour assurer leur pouvoir dans les quartiers et pour conserver le contrôle du marché de la drogue sont restés sourd aux appels à la raison du pouvoir.

Le président à demandé à son ministre Ali Abdi de faire participer les jeunes à une session de formation sur les techniques de communication.

Dans le cadre d’une convention entre l’Unesco et le pouvoir, trente jeunes ont été sélectionnés pour suivre les cours. Pour une fois que le pouvoir fait un pas en direction du progrès. C’est si rare de nos jours.

Certains ministres du gouvernement ont brandi la menace de leur démission pour mettre KO l’action de IOG dans le pays si jamais ils ne participaient pas au montage de la campagne électorale.

Sur demande express d’Hachi Abdillahi Orah, conseiller de la Présidence, Guelleh qui sait que son bateau n’a plus de pilote, a décidé de faire volte-face et de satisfaire ses crocodiles ou ses warabeys comme vous le préférez.

Voila la liste que nous avons reçue sur la composition du comité de campagne d’IOG.

Le premier ministre Dileita a été nommé Président de la direction nationale de campagne d’IOG.

Le président du parti a achetéà prix d’or Ali Mohamed Daoud dit Jean-Marie, le président du parti agonisant de Moumin Bahdon, Omar Vincent ainsi que le président d’un parti qui n’existe même pas Chehem Daoud. Ils sont tous nommés Vice-président de campagne du candidat IOG.

Cela a mis Idriss Arnaoud, président du perchoir djiboutien, dans une profonde colère. Mais la pilule iogienne a produit son effet calmant. Il a été nommé au final, secrétaire général de la campagne de Guelleh.

Le ministre Ali Abdi Farah, le ministre de l’eau Kamil, le ministre de l’éducation Abdi Ibrahim Absieh, le ministre de la défense Ougoureh Kifleh, le ministre Elmi Obseih Waiss, l’avocate Hasna Barkhat, ministre des jeunes, le ministre de l’EDD Moussa Bouh Odowa qui parle le chinois ainsi que le sous ministre Ali Silay, la ministre de la femme Nima Bourhan. Tous ont été nommés Président des comités de campagne d’IOG dans les districts d’Ali Sabieh, de Dikhil, d’Obock, de Tadjourah et enfin d’Arta.

Le ministre des finances Ali Farah Assoweh a été nommé président du comité des finances. Il va travailler sous l’œil vigilant de Kadra Haid.

Le secrétaire d’état à la solidarité Mohamed Awaleh dit Mohamed Somali a été nommé président de la rédaction du comité du livre vert comme l’a fait un certain Kadhafi !!

Le ministre des affaires étrangères Mohamed Ali Youssouf a été nommé porte-parole du candidat IOG.

Ont aussi fait leur entrée dans la maison du chaos de la campagne, les personnalités dont les noms suivent.

-Mahdi Dara Obseih qui est actuellement le directeur de l’hôtel des impôts, nommé adjoint d’Ilyas Dawaleh.

L’ex-patron de La nation viré par le premier ministre, Ali Barkhat Siraj, Adil Ahmed Youssouf et Hasna Moumin Bahdon Farah ont été nommés responsable de la communication du candidat IOG.

Le patron de l’EDD Djama Ali Guelleh, le patron de l’ONED Youssouf Mirgane, le directeur de l’office national du tourisme Mohamed Abdillahi (celui qui a acheté une voiture avec l’argent de ses employés) ainsi que le député Yousouf Dawaleh ont été nommés membre du comité de logistique.

El Gamil, tombé en disgrâce auprès de Kadra Haid parce qu’il lui avait jeté en pleine face et devant ses employés, son trousseau de clefs, a jugé plus utile de déléguer à cette campagne d’Ismail Omar, son directeur et maître espion qui va louer pour lui ses villas à Montréal au Canada. Il s’agit du célèbre Fayz.

Le directeur des finances Saïd Caoutchouc et le neveu d’Hassan Gouled Seke Toureh ont été nommés président du comité campagne de proximité en charge de la mobilisation du Tolka et du rassemblement de la tribu.

Le président de l’annexe du RPP du Héron, Nasser Mohamed Ousbo qui broute sous le climatiseur du RPP, Abdallah Abdillahi Miguil et le député Souleiman Miyir vont s’occuper de l’organisation des meetings du RPP et de ses satellites. C est eux qui vont distribuer le khat, la drogue maudite.

Le jeune conseiller du premier ministre Abdourahman tx qui fait partie de nos amis sur facebook, sera assisté de Farah Yacine, la syndicaliste maison Abdo Sikieh et de l’ex ambassadeur qui était jadis en Belgique Hassan Idriss. Ils vont s’occuper du comité pour la société civile.

Le chef de cabinet de IOG Ali Guelleh Aboubaker, la députée Degmo Mohamed Issak, le conseiller en fric d’IOG et ex ministre de l’industrie Hassan Gouled Fahmy el Ha et l’ex-ministre de la femme Aïcha Mohamed Robleh ont été nommés membre du comite de sensibilisation de la politique faussement dictatoriale de IOG.

Ceux qui ont été sortis de l’eau sale du RPP. Il s’agit de deux ex ministres qu’IOG avait mis à la porte pour ne pas avoir fait le travail qui leur était demandé. Il s’agit du vétérinaire Kamil et de l’ex-ministre des sports Hassan Farah Miguil (celui-là a détourné les machines de musculations de son ministère pour les mettre dans sa maison).

Il ne nous manque que les députés tel qu’Abdi Kaireh qui est un proche parent d’Hassan Madobeh et patron du croissant rouge djiboutien, du député Ismail Aptidon qui a oublié les années de galère passées à la RTD, l’entrepreneur qui n’a pas peur des conflits d’intérêts Djama Aouled, Ali Soubaney Atteye et Hasna Hansnatou qui sont revenus.

Voilà ! Le cirque de IOG est au grand complet. La campagne électorale peut commencer maintenant.

C’est sur ces mots que nous refermons ce journal du dimanche -lundi 20-21 mars 2011.