03/04/11 (B598) L’Humanité / Á Djibouti, on torture les opposants ! (Article du 30/03)
Contesté dans la rue, le dictateur Ismaël Omar Guelleh brigue un troisième mandat.
Rosa Moussaoui
L’élection présidentielle du 8 avril à Djibouti ne sera pas la simple formalité espérée par le dictateur affairiste Ismaël Omar Gelleh, candidat à sa propre succession après un tripatouillage constitutionnel l’autorisant à briguer un troisième mandat.
La campagne s’est officiellement ouverte alors qu’un vent de contestation politique et sociale souffle sur ce petit pays stratégique qui abrite la principale base militaire française à l’étranger et l’unique base américaine en Afrique.
Depuis la manifestation du 18 février, la plus importante depuis l’indépendance de l’ex-colonie française, une répression féroce s’abat sur les protestataires. Le régime, qui a interdit les rassemblements, multiplie les arrestations arbitraires.
Les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux opposants sont systématiques.
Une quarantaine de prisonniers politiques, au moins, seraient détenus à la prison de Gabode.
Parmi ces détenus politiques, Mohamed Ahmed dit Jabha, trente-neuf ans, militant du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (Frud), et Mohamed Abdallah Satta, un berger, se trouvent, selon leur avocat français, Bérenger Tourné, « dans un état de santé très préoccupant à la suite d’actes de torture et de mauvais traitements ».
Arrêté en janvier 2011, Mohamed Abdallah Satta est porté disparu depuis la nuit du 12 au 13 mars, après un transfert en voiture vers une destination inconnue. Son cas n’est pas isolé.