15/05/11 (B604) Yémen Express – Violence et tentative de médiation au Yémen – Paris condamne les violences – 6 soldats tués et 16 manifestants blessés durant de nouvelles violences – Le président continue de défier les manifestants – le président Saleh réplique à l’appel américain pour une transition

___________________________ ARDHD

Arrêtez les massacres !

Après avoir ordonné à ses troupes de tuer et de blesser chaque jour des manifestants qui lui sont désormais totalement hostiles, Saleh est complètement disqualifié maintenant et, à notre avis, il n’a plus guère de chance de se maintenir à la Présidence.

Pour lui (probablement contrairement à ce qu’il croit) ce ne serait plus qu’une question de semaines ou même de jours ! Il faut souhaiter que la communauté internationale (Groupe des monarchies du Golfe, USA et U.E.) prenne (enfin et véritablement) la mesure du drame humain qui se déroule au Yémen et qu’elle impose, en urgence absolue, à Saleh de rendre le pouvoir à la démocratie. (La question de son immunité sera-t-elle encore de mise, après les nouveaux crimes odieux dont il s’est rendu coupable ?)

Il faut saluer le courage des manifestants qui risquent chaque jour leur vie, dans les principales villes du pays, pour dire « Va-t-en ! » à leur président-dictateur.

__________________ 5 – Radio Canada avec Reuters et AFP

Violence et tentative de médiation au Yémen

Au moins une trentaine de manifestants opposés au régime d’Ali Abdallah Saleh ont été blessés par balle samedi à Taëz, au sud de Sanaa, au Yémen.

Des civils armés ont ouvert le feu sur un premier groupe de manifestants, blessant 15 personnes. Plus tard, des policiers et des membres de la garde républicaine ont tiré sur un second groupe de protestataires, faisant 16 blessés, dont un atteint grièvement.

Selon l’Agence France-Presse, des manifestants ont capturé trois des civils qui les avaient attaqués. L’Agence cite aussi un responsable de la sécurité qui a affirmé qu’un motocycliste armé avait tué un policier dans la province d’Abyane.

Près de Radaa, dans la province de Baïda, dans le sud-ouest du pays, six soldats ont été tués dans ce qui a été décrit par des sources des services de sécurité tantôt comme une attaque tribale, tantôt comme une attaque terroriste.

Le mouvement de contestation avait lancé un appel à la grève générale qui a été entendu à Taëz ainsi que dans les provinces d’Aden, de Lahej et d’Abyane, dans le sud du pays. La grève a toutefois été partielle à Sanaa et dans la province de Chabwa, dans le sud-est du Yémen.

Arrivée du médiateur du CCG

Le médiateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif Zayani, arrivé samedi à Sanaa, doit tenter de sortir le plan de sortie de crise de l’organisation de l’impasse dans laquelle il est plongé.

Le CCG a proposé un plan prévoyant la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation, la démission d’Ali Abdallah Saleh un mois plus tard, suivie d’une élection présidentielle dans les 60 jours.

Le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, a refusé de signer le plan, puis le Qatar a annoncé qu’il se retirait de la table de médiation en raison de cette position.

_____________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Yémen : Paris condamne les violences

La France « déplore et condamne l’usage excessif de la force contre les manifestants qui a fait de nombreuses victimes et blessés tant à Sanaa que dans les principales grandes villes » du Yémen, a déclaré aujourd’hui le ministère français des Affaires étrangères.

« Elle appelle les autorités yéménites à tenir les engagements maintes fois réitérés au plus haut niveau de protéger les manifestants », a ajouté lors d’un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero.

Seize manifestants hostiles au président Ali Abdallah Saleh ont été tués en 24 heures par les forces de l’ordre au Yémen, l’opposition appelant aujourd’hui la communauté internationale à « arrêter le massacre ». »Nous réaffirmons notre soutien aux efforts du Conseil de coopération des États arabes du Golfe et au plan de transition qu’il a proposé » qui constitue « la meilleure voie permettant une solution pacifique et ordonnée à la crise yéménite, préservant l’unité, la sécurité et la stabilité du pays », a rappelé le porte-parole français.

La France appelle « le président de la République yéménite et toutes les parties yéménites à mettre en oeuvre sans délai cette transition », a-t-il ajouté. Le président yéménite, au pouvoir depuis près de 33 ans, a refusé de signer ce plan de transition qui prévoit sa démission en échange de l’immunité pour lui et ses proches.

______________________________ 3 – AP

Yémen: 6 soldats tués et 16 manifestants blessés durant de nouvelles violences

Ahmed Al-Haj,

Des hommes armés ont tué six soldats à un poste de contrôle du centre du Yémen alors que des manifestants et les forces de sécurité s’affrontaient au sud du pays, ont annoncé samedi les autorités yéménites.

Depuis trois mois, le Yémen est aux prises avec un soulèvement populaire exigeant la démission du président Ali Abdallah Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans. Ce dernier a récemment refusé de signer une entente présentée par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui lui assurait l’immunité en échange de son départ. Il a plutôt continué à réprimer violemment la contestation, faisant plus de 150 morts.

Samedi, un représentant du CCG, qui comprend six pays du golfe Persique, est arrivé à Sanaa, la capitale yéménite, dans le but de sauver l’accord. Mais l’opposition a rejeté la dernière version du texte.

Selon le militant Ghazi al-Samai, les policiers de la ville de Taez, dans le sud du Yémen, ont utilisé des balles en caoutchouc et réelles ainsi que des grenades lacrymogènes contre des protestataires qui bloquaient l’accès de trois édifices gouvernementaux avec des chaînes.

Le médecin Sadeq al-Shujah a indiqué que 16 personnes avaient été blessées, dont deux grièvement. L’une d’entre elle a reçu une balle dans le cou, a-t-il précisé. Les forces de sécurité ont tenté de chasser les manifestants de la rue Principale qu’ils occupaient en leur lançant des pierres et en ouvrant le feu à quelques reprises.

De nombreuses boutiques sont demeurées fermées à Taez et dans 11 autres villes du Yémen dans le cadre d’une campagne de désobéissance civile.

Par ailleurs, un représentant des forces de sécurité yéménites a révélé sous le couvert de l’anonymat que des attaquants armés avaient abattu six soldats et en avaient blessé un septième dans la province de Bayda, au centre du Yémen. Les assaillants ont attaqué les militaires à un poste de contrôle de la ville de Radda avant de prendre la fuite.

Vendredi, sept soldats yéménites avaient perdu la vie dans deux embuscades.

______________________________ 2 – 20 Minutes (Fr)

Yémen: Le président continue de défier les manifestants

Des manifestants hostiles au président du Yémen sont descendus en masse vendredi dans les rues de plusieurs villes du pays pour l’exhorter à quitter le pouvoir après des mois de protestations qui ont conduit le pays au bord de la faillite.

Trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants à Ibb, une ville du Sud, selon des témoins et des médecins. Des coups de feu ont éclaté dans la troisième ville du pays, Taïz.

Malgré les défections enregistrées au sein de son parti, de l’armée et de tribus, le président Ali Abdallah Saleh continue de défier la vague de ses opposants et s’est adressé à des milliers de partisans rassemblés à Sanaa, la capitale.

Les manifestants «ne font pas preuve de la même retenue que nous. Nous ne bloquons pas les routes, nous ne coupons pas les conduits de gaz à Maarib, le gaz appartient au peuple», a-t-il dit. «Il s’agit de la santé du peuple. Le peuple utilise le gaz pour se nourrir et pour boire. Arrêtez de jouer avec le feu».

Tensions depuis la mort de Ben Laden

«Si le problème persiste, le gouvernement ne sera plus en mesure de répondre aux besoins des citoyens», a-t-il prévenu.

Selon l’agence de presse officielle Saba, qui cite le ministre du Commerce et du Tourisme, les manifestations ont coûté au pays cinq milliards de dollars (3,5 milliards d’euros), soit 17% du PIB de 2009.

Des véhicules blindés, des soldats et des étudiants de l’école militaire armés de bâtons ont été déployés dans les rues de Sanaa pour contenir la marée de manifestants. Des processions funéraires pour les 13 manifestants tués mercredi ont eu lieu à Sanaa, Ibb, Taïz et Hudaida. Au total, plus de 170 personnes ont été tuées depuis le début des troubles fin janvier, selon un décompte établi par Reuters.

La tension est montée d’un cran avec la mort d’Oussama ben Laden au Pakistan. Le responsable d’Al Qaïda pour la péninsule arabique (Aqpa) a promis de venger la mort du leader d’Al-Qaida.

Saleh a offert d’ouvrir «un dialogue constructif» avec les partis d’opposition mais a refusé de signer un plan de transfert du pouvoir soumis par le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le plan du CCG, alliance régionale de six pays dont l’Arabie saoudite, prévoit que le chef de l’Etat quitte le pouvoir 30 jours après avoir signé l’accord en échange de son immunité et de celle de son entourage

______________________________ 1 – Libération avec AFP

Yémen: le président Saleh réplique à l’appel américain pour une transition

Dix-neuf manifestants hostiles au pouvoir ont été tués depuis mercredi à Sanaa, Taëz et d’autres villes du pays. Des violences «fermement» condamnées par les Etats-Unis.

«Nous ne demeurerons pas les bras croisés face aux hors-la-loi.» Le président yéménite Ali Abdallah Saleh compte «se défendre de toutes ses forces» face aux opposants qui réclament son départ, et après l’appel américain à une transition dans le pays.

Saleh haranguait,ce vendredi, des dizaines de milliers de ses partisans massés à Sanaa. «Le peuple yéménite et ses forces armées seront acculés à défendre leurs institutions, leurs quartiers et leurs villages», prévient-il.

Dix-neuf manifestants hostiles au président ont été tués depuis mercredi à Sanaa, Taëz et d’autres villes du pays. Des violences «fermement» condamnées par les Etats-Unis qui ont appelé à une transition «immédiate» du pouvoir.

Le discours présidentiel est intervenu dans un climat d’extrême tension dans la capitale yéménite, où l’opposition rassemblait également ses partisans, alors que des unités rivales de l’armée se partagent le contrôle de la ville.