12/02/2019 (Brève 1284) L’Humanité : BORREL, DEUX ÉTATS CONTRE UNE FAMILLE (Par Stéphane Aubouard)
/dans Borrel, Djibouti, Humanité, justice /par jlschaal14/11/2018 (Brève 1228) ISMAÏL OMAR GUELLEH « MALGRÉ LES CHANGEMENTS DANS LA RÉGION, RIEN NE BOUGE À DJIBOUTI» (L’Humanité)
/dans Droits humains, Guelleh, Humanité, L'Humanité, LDDH, Omar Ali Ewado /par jlschaal03/04/11 (B598) L’Humanité / Á Djibouti, on torture les opposants ! (Article du 30/03)
/dans Humanité, Manif_fev02 /par jlschaalContesté dans la rue, le dictateur Ismaël Omar Guelleh brigue un troisième mandat.
Rosa Moussaoui
L’élection présidentielle du 8 avril à Djibouti ne sera pas la simple formalité espérée par le dictateur affairiste Ismaël Omar Gelleh, candidat à sa propre succession après un tripatouillage constitutionnel l’autorisant à briguer un troisième mandat.
La campagne s’est officiellement ouverte alors qu’un vent de contestation politique et sociale souffle sur ce petit pays stratégique qui abrite la principale base militaire française à l’étranger et l’unique base américaine en Afrique.
Depuis la manifestation du 18 février, la plus importante depuis l’indépendance de l’ex-colonie française, une répression féroce s’abat sur les protestataires. Le régime, qui a interdit les rassemblements, multiplie les arrestations arbitraires.
Les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux opposants sont systématiques.
Une quarantaine de prisonniers politiques, au moins, seraient détenus à la prison de Gabode.
Parmi ces détenus politiques, Mohamed Ahmed dit Jabha, trente-neuf ans, militant du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (Frud), et Mohamed Abdallah Satta, un berger, se trouvent, selon leur avocat français, Bérenger Tourné, « dans un état de santé très préoccupant à la suite d’actes de torture et de mauvais traitements ».
Arrêté en janvier 2011, Mohamed Abdallah Satta est porté disparu depuis la nuit du 12 au 13 mars, après un transfert en voiture vers une destination inconnue. Son cas n’est pas isolé.
24/03/06 (B343-A) Triste anniversaire ! Merci à tous de signer la pétition pour Guy-André Kieffer (Journal l’Humanité)
/dans Humanité, Organisation /par jlschaalLe 16 avril prochain sera le deuxième anniversaire de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Ce spécialiste des matières premières, qui avait enquêté sur la filière cacao en Côte dIvoire, a été enlevé à Abidjan en avril 2004 et na jamais depuis réapparu.
Pour soutenir sa famille qui combat pour obtenir la vérité dans cette affaire et demande aux autorités françaises de simpliquer vous pouvez signez la pétition sur : http://guyandrekieffer.skyblog.fr/
Journal l’Humanité
Rubrique Internationale
Article paru dans l’édition du 22 mars 2006.
06/04/05 (B292B) L’Humanité : DJIBOUTI – Une présidentielle piégée Le sortant Guelleh est seul candidat à sa propre succession. Lopposition sest retrouvée pour appeler les citoyens à boycotter le scrutin. Entretien avec Mohamed Kadamy, réalisé par Jean Chatain. (Info lecteur)
/dans Humanité, parti_politique /par jlschaalVendredi 8 avril, les
électeurs djiboutiens sont appelés aux urnes pour une présidentielle.
Qui a ceci de particulier : Ismaïl Omar Guelleh, chef de lÉtat
sortant, est seul en lice. Rencontre avec Mohamed Kadamy, responsable du Front
pour la restauration de lunité et de la démocratie (FRUD),
principale force dopposition aux dictatures successives de Hassan Gouled,
puis de son neveu Guelleh.
Pourquoi le boycott de
lopposition ? Ne risque-t-il pas de se retourner contre les mouvements
ayant lancé ce mot dordre ?
Mohamed Kadamy. Si lopposition
dans son ensemble a décidé de boycotter le scrutin, cest
parce quelle constate limpasse dans laquelle se trouve le processus
démocratique à Djibouti. La proclamation du multipartisme en
septembre 2002 ne sest pas traduite par un authentique processus de
démocratisation. Il y a deux grandes tendances dans lopposition.
Dune part, les partis ayant été légalisés,
et qui constituent lUnion pour lalternative démocratique
(UAD), ont participé aux législatives de janvier 2003, mais,
au vu des résultats dun scrutin qui, par des fraudes massives,
a conforté lomnipotence du président de la République
(lequel sest octroyé la totalité des sièges), ils
nont pu tirer que cette leçon : Guelleh nest pas prêt
à accepter le verdict des urnes… Dautre part, le FRUD, qui
avait déjà boycotté les législatives et qui, tout
naturellement, avec le soutien dun certain nombre dassociations
de la diaspora, a préconisé un comportement identique pour la
présidentielle… Il est vrai, cependant, que ces deux tendances ne
sont pas parvenues à penser ensemble la période de transition
vers la démocratie, et cest peut-être là le talon
dAchille de lopposition. Aujourdhui, le mécontentement
populaire a atteint un niveau tel quil devient urgent pour elle de trouver
les voies et moyens pour réfléchir à cette phase décisive.
Laprès-8 avril ? Cest une incertitude pour lopposition,
mais aussi pour le président. La notion de boycott actif na pas
de précédent à Djibouti, et cest de lactivité
des militants de lopposition que dépendra la mobilisation. Côté
pouvoir, il y a la crainte de ce qui pourrait se passer à louverture
du second mandat de Guelleh.
Le FRUD parle dune
situation de « ni guerre ni paix ». Cest-à-dire ?
Mohamed Kadamy. Deux accords
de paix ont été signés par le gouvernement avec deux
tendances du FRUD. Aucun na été appliqué. Non seulement
les causes à lorigine de la guerre nont pas été
solutionnées, mais, aujourdhui, nous assistons à la multiplication
des casernes au Nord et au Sud-Est, régions où les militaires
se conduisent en pays conquis. Jajoute que la situation de « ni
guerre ni paix » vient dêtre confirmée par lassassinat
de deux membres du FRUD, à une trentaine de kilomètres dObock,
le 31 mars. Assassinat perpétré par un détachement militaire,
violant le cessez-le-feu tacite observé depuis février 2000.
Djibouti accueille la
principale base militaire française à létranger.
Viennent de sy ajouter une base US et la présence de navires
de guerre de la « coalition antiterroriste » orchestrée
par Bush, lAllemagne, lItalie, lEspagne… Votre pays est-il
condamné à ce rôle de « porte-avions » de
lOccident ?
Mohamed Kadamy. Certains
pays sont victimes de la richesse de leur sous-sol, lIrak ou lex-Zaïre,
par exemple. Dautres sont victimes de leur site. Djibouti est connu
pour sa localisation éminemment stratégique.
Durant des années,
il était qualifié de « porte-avions français »
; après le 11 septembre, lintervention en Afghanistan, puis celle
en Irak, les États-Unis, mais aussi lAllemagne y ont installé
une présence militaire importante. Il faut aussi souligner que la présence
française a déjà, plus dune fois, sauvé
ce régime dune déroute militaire face au FRUD. Et que
la présence américaine vient encore conforter lintransigeance
du dictateur Guelleh. Le FRUD refuse que Djibouti soit considéré
comme une sorte de « terra nullus ». Il y a ici 600 000 personnes,
de chair et dos, qui souffrent dune dictature impitoyable depuis
vingt-huit ans, de loncle Gouled au neveu Guelleh. Quelles que soient
les mannes financières perçues, elles servent au président
et à son entourage pour maintenir la population sous la pression de
la pauvreté ! Djibouti pourrait, devrait être un sujet de convergence
aisé entre Chirac et Bush, si ceux-ci daignaient balayer devant leurs
casernes ! À moins de considérer quil existe une espèce
protégée de dictateurs, ce qui enlèverait toute crédibilité
à certaines proclamations récentes sur la nécessaire
démocratisatisation du Liban ou dailleurs…
Le 19 octobre 1995, le
corps calciné du juge français Bernard Borrel était découvert
non loin de la ville de Djibouti. Cette « affaire » disparaît
et ressurgit périodiquement. Le nom du président a été
évoqué. Votre opinion à ce propos ?
Mohamed Kadamy. Laffaire
Borrel a connu une telle médiatisation dabord grâce à
la détermination et au courage de Mme Borrel, qui na jamais accepté
la thèse du suicide, celle répétée contre vents
et marées par le chef de lÉtat djiboutien. Un système
de défense qui conduit à se demander si lui-même et son
entourage ne cherchent pas à occulter les vraies raisons de la mort
du juge… La justice française doit faire toute la lumière
sur les causes et les commanditaires de ce meurtre. Jajoute quil
existe à Djibouti des centaines daffaires de ce genre et quil
faudra bien que les commanditaires aient un jour à répondre
de leurs actes.
Entretien réalisé
par Jean Chatain
ARDHD
Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti
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