06/04/11 (B598) 7sur7 (Belgique) avec Belga / Djibouti: le président sortant vers un 3e mandat.

Le président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999 à Djibouti, est assuré de remporter la présidentielle de vendredi. L’opposition boycotte l’élection car elle conteste l’indépendance de la commission électorale. Le taux de participation sera dès lors l’un des principaux enjeux du scrutin.

Près de 152.000 électeurs sont appelés à départager M. Guelleh, 63 ans, et le candidat "indépendant", Mohamed Warsama Ragueh. Le vainqueur dirigera pendant cinq ans cette ancienne colonie française bénéficiant d’une position stratégique hors pair à l’entrée de la mer Rouge.

Contrairement à ce qu’il avait déclaré, le président Ismaël Omar Guelleh a modifié la constitution en avril 2010 afin de pouvoir briguer un troisième mandat lors de l’élection de vendredi, rappelle l’Association Culture et Progrès, éditeur d’un ouvrage sur la situation des droits de l’Homme à Djibouti.

"La grande inconnue est la réaction que la population aura à la suite de cette réélection et surtout la façon dont le régime réprimera cette réaction."

L’élection s’inscrit dans un contexte de grogne sociale inédite, le vent de la contestation dans le monde arabe n’ayant pas épargné Djibouti. Après des rassemblements d’étudiants début février, plusieurs milliers de sympathisants de l’opposition avaient manifesté pour exiger le départ du "dictateur Ismaël Omar Guelleh".

La manifestation avait donné lieu à de violents incidents et fait au moins deux morts. Le régime a depuis lors encore accru la pression policière sur l’opposition.

Louis Michel condamnait récemment les derniers événements survenus à Djibouti. "Ce qui s’est passé n’est pas tolérable. L’Union européenne doit exprimer sa désapprobation avec force", préconise-t-il. En outre, "modifier la constitution pour permettre le rallongement d’un mandat présidentiel envoie un mauvais signal".