01/03/2012 (B645) LDDH : Remise à Madame l’Ambassadeur des USA, du rapport sur la situation à Djibouti et sur les risques d’explosion sociale.


Le Président

Rapport sur la situation à Djibouti et sur les dangers d’une explosion sociale, qui sont la conséquence de la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme et de la dégradation de tous les services de l’état.

LETTRE DE REMERCIEMENT
A Madame l’Ambassadeur des Etats-Unis

Excellence, Madame l’Ambassadeur,

Oui, c’est dans les moments difficiles que l’on reconnait ses amis, que l’on reconnait celles et ceux qui vous respectent, vous aident, vous écoutent et surtout s’inquiètent de la situation de votre Peuple, d’autant plus que la spirale de la pauvreté nous absorbe complètement, alors que la fuite des capitaux bat son plein et le blanchissement de l’argent sale continue en toute impunité à travers et avec la prolifération et la création d’une flopée de Banques de 3ème ou 4ème rang, faisant de notre pays la plaque tournante pour ne pas dire la « Terre d’Echanges et des Rencontres des membres de la mafia régionale, des divers trafics de d’armes et divers autres trafics illicites sans oublier le lieu de repos et de dépôt d’argent des pirates de mer. »

Votre invitation est un honneur pour nous, membres de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH), membre affilié à la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), membre affilié du Réseau de East and Horn of Africa et à l’UIDH, membre correspondant de Human Right Watch, d’Amnesty International, de Front Line et tant d’autres Organisations comme l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), et Reporters Sans Frontières, des Avocats Sans Frontières qui aujourd’hui défendent le Juge Intègre Mohamed Cheick SOULEIMAN arbitrairement incarcéré depuis 3 mois, etc.

Permettez-moi, à travers vous et en cette occasion de témoigner tous mes remerciements à Mr. BRETT votre Conseiller Politique qui doit bientôt rentrer, ainsi que l’Ambassade de France et le Consulat de France, de l’Ambassade d’Allemagne et celui du Canada, de l’Union Européenne qui se sont toujours invertis à nos côtés, dès qu’on nous arrête et emprisonne. Aujourd’hui, votre aimable invitation est un signe fort de la crédibilité que votre Ambassade nous a constamment témoigné.

I can only say to you thanks a lot, and I will never forget.

Depuis une vingtaine de jours j’étais malade, hospitalisé et je suis en convalescence, mais j’ai tenu à venir pour vous apporter notre modeste contribution.

Je serais bref, car ma voix ne porte plus comme avant.

Permettez-moi de vous donner lecture de notre Rapport de trois pages simplement et vous prie d’informer votre Gouvernement, et les Honorables membres du Congrès et du Sénat des USA, et en particulier les membres des Commissions des Droits de l’Homme du Congrès et du Sénat.

Merci de votre aimable attention,

NOEL ABDI Jean-Paul

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RAPPORT A L’AMBASSADRICE DES ETATS-UNIS
En République de Djibouti
sur les dangers de la dictateur qui règne
par les crimes organisés avec une équipe de la mafia régionale.

Djibouti, le 29 février 2012

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RAPPORT SUR LA SITUATION ACTUELLE À DJIBOUTI, TOUJOURS DANGEREUSE

La situation actuelle à Djibouti est dangereuse et risque de provoquer une explosion sociale à la somalienne .Ceci nous inquiète profondément et nous interpelle, pour multiples causes.

En effet, la population Djiboutienne souffre de tout les maux d’un Etat vide qui s’explique par un manque des services sociaux de base et d’une anarchie totale:

Le système de santé :
Nous constatant ces derniers temps une défaillance grave de notre de système de santé publique due aux mauvaises politiques de santé prises par le gouvernement et plus particulièrement par le ministère de la santé qui sont déconnectées de la réalité sociale dure qu’affronte les citoyens Djiboutiens .En effet, on constate :

  • un accès limité aux services de santé de base du à un prix élevé des frais médicaux et à un manque des soins de santé de qualité ;
  • autre chose, les hôpitaux sont devenus des véritables mouroirs ou il n’y a même pas des médicaments et des produits sanitaires de première ligne ( sirop ,pansements ,produits aseptiques) à tel point que les malades hospitalisés sont obligés à se procurer les médicaments et les produits d’injection de la pharmacie.
  • les personnels de santé ne sont pas payés régulièrement et cumulent des arriérées des salaires depuis longtemps. Ce qui est démoralisant et qui se répercute sur la qualité des soins de santé fournie par ces personnels de santé.
  • une épidémie de VIH/SIDA qui se généralise avec un taux de prévalence qui est estimé à 2,9 % de la population totale et où la transmission du VIH/SIDA s’observe aussi parmi la population générale.
    Alors comment peut-on expliquer cet échec alors que tant d’efforts considérables et des sommes d’argent colossales octroyées par le Fonds Mondial ont été investit dans ce domaine ?
  • De même, la population Djiboutienne ne bénéficie pas d’une assistance sociale ni d’une assurance sanitaire qui puissent les couvrir et en particulier les populations les plus vulnérables.

Le système éducatif :
De même, notre système éducatif n’est pas épargné aussi des défaillances constatées dans notre système de santé conduisant ainsi à un malaise général dont souffre quotidiennement la population djiboutienne par un manque des services sociaux de base ainsi .

En effet, malgré des progrès enregistrés en ce qui concerne le taux brut de scolarisation, la qualité de l’éducation reste très insuffisante avec un faible taux d’achèvement du primaire, un niveau de français des élèves très bas ,un taux faible des enseignants compétents , le sureffectif du nombre d’élèves par classe et un taux d’alphabétisation en forte augmentation.

S’y ajoute, on remarque ces dernières années le fleurissement des écoles parapubliques important en nombre qui semblent pallier l’inefficacité des écoles publiques. Cependant, ces écoles n’ont pas produit les effets escomptés dus au nombre important des étudiants et un manque des enseignants compétents conduisant ainsi en somme une éducation de masse fabriquant l’ignorance.

Cette défaillance de notre système éducatif est due à une mauvaise gestion des ressources humaines et financières, à l’adoption des approches pédagogiques et des méthodes d’enseignement non conformes à la réalité djiboutienne sans oublier les politiques d’éducation(les Etats Généraux de l’Éducation en 1999) prises basées sur la quantité au détriment de la qualité en sont les causes.

Le social :
Par ailleurs, le marasme semble se généralisé .En effet, on assiste ces derniers années à un tableau noir de la situation où toutes les dérives sont possibles .Nous remarquons :

  • une pauvreté endémique et généralisée et un chômage massif (740/0 de la population active et 900/0 des jeunes);
  • une hausse des prix des denrées alimentaires de base incroyables et une fiscalité élevée qui contraste avec les revenus et le pouvoir d’achat des citoyens qui se répercute pourtant sur leur dos ;
  • une insécurité alimentaire structurelle (voire les multiples alertes de l’USAID) et une malnutrition sévère infantile touchant des nombreuses populations ;
  • les conditions d’habitat restent très précaires;
  • un niveau de vie très bas et une précarité généralisée ;
  • un manque persistant d’accès à l’eau potable et des réseaux d’assainissement public et d’hygiène publique qui constituent les sources des épidémies de choléra et des diarrhées qui apparaissent fréquemment à Djibouti causant des nombreux morts autant parmi les populations rurales qu’urbaines;
  • un accès limité aux réseaux électriques et un cout élevé de l’électricité malgré des réelles opportunités existant comme la ligne d’interconnexion électrique Djibouti-Ethiopie, des potentiels géothermiques, l’énergie solaire et l’éolienne ;
  • la banqueroute et la récession de notre pays est à nos portes avec un endettement très élevé (60% du PIB) dépassant le seuil critique, des déficits budgétaires excessifs, une dévaluation de notre monnaie à ne pas exclure.

Pourtant, le FMI a accepté le décaissement immédiat de 6.246.000 DTS (environ 9,7 millions $ US) en accordant des dérogations au régime voleur en justifiant ces dérogations par « l’augmentation des prix mondiaux des matières premières et de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique ».

Alors que les causes profondes de cette faillite sont bien connues du FMI à savoir l’impunité officielle ,la corruption généralisée, le détournement systématique des fonds publics et sociaux, le népotisme et la gabegie qui constituent autant des maladies gangrenant depuis longtemps l’économie et les finances publiques de notre pays.

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La liste est loin d’être exhaustive et la situation est au bord du gouffre. Donc il est temps d’agir et d’apporter des solutions efficaces et rapides pour rappeler les autorités à l’ordre.

La politique, le système judiciaire, l’état des droits de l’Homme à Djibouti et le système parlementaire : D’autre part, il mérite de se pencher un peu sur la démocratie et l’Etat de droit, la bonne gouvernance, le respect des droits humains, la transparence dans la gestion des deniers publics et des biens sociaux et finalement le processus électoral transparent. Bref d’étudier la réalité Djiboutienne.

En effet, premièrement
il faut noter que le pouvoir est personnalisé et détenu à 99 % par un seul homme, M. GUELLEH qui exerce le plein pouvoir en détournant la volonté et la souveraineté populaire du peuple djiboutien par la violation de la Constitution adoptée par le referendum du 4 Septembre 1992.S’y ajoute, le pouvoir exécutif est concentré et exerce une influence sur le pouvoir judiciaire.

Ce qui est en violation flagrante des principes démocratiques tels que la séparation des trois pouvoirs, l’indépendance de la justice de toutes les interférences de l’exécutif ainsi que des influences tribales sur les décisions judiciaires, et de l’inamovibilité des magistrats qui sont définis dans notre Constitution, sont toujours bafouées ostensiblement.

Deuxièment, il est important de soulever que la République de Djibouti est dans un Etat vide qui s’explique par un manque des institutions républicaines efficaces répondant aux besoins réels des citoyens et une absence totale de la qualité de la gestion budgétaire et de l’administration publique du à un manque de transparence et de contrôle juridictionnel et de lutte contre la corruption .

Pourtant il existe des Institutions suprêmes d’audit : la Chambre des Comptes et de Discipline Budgétaire (incendiée pour ne pas révélée les vérités) et l’Inspection générale d’Etat (IGE).Que font-ils alors ? Quels sont les rapports d’audits rédigés et rendus publics par ces institutions ?

Troisièment, on assiste aux agissements d’un Etat voyou se permettant de faire tout : arrestations arbitraires, emprisonnements illégaux ,actes de tortures cruelles à l’égard même des défenseurs des droits de l’Homme, non-respect et violation des droits humains et libertés fondamentales…etc.

Pire encore le système de parti unique est toujours instauré en régime politique où un seul député membre de l’opposition ne siège à l’Assemblée nationale malgré un multipartisme etablit.S’y ajoute, un système électoral opaque.

Quelle folie ? Quelle hypocrisie ?

Pourtant il y a eu des élections législatives, régionales et présidentielles.

Qu’ont-elles apportées à la Nation et aux aspirations du peuple djiboutien ?

Rien du tout ! Rien du tout ! Que du malheur et des destructions sur tous les plans.

Enfin, je conclus mes propos en disant à M. GUELLEH : « Ce n’est pas en violant la Constitution que l’on fait avancer la démocratie ».

NOEL ABDI Jean-Paul
Coordinateur du Conseil National
Affilié à la LDDH

Saïd HOUSSEIN ROBLEH
Défenseur des Droits de l’Homme et Secrétaire