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28/12/06 (B375) Journal l’Humanité : risque d’embrasement de la Corne de l’Afrique.

Somalie
. En bombardant deux aéroports somaliens, dont celui de Mogadiscio,
l’Éthiopie, soutenue par Washington, est officiellement en guerre
contre les islamistes somaliens.

Le conflit
qui oppose depuis plusieurs jours l’Éthiopie à l’Union
des tribunaux islamiques est entré dans une nouvelle phase. Hier, l’aviation
éthiopienne a bombardé deux aéroports, dont celui de
la capitale, Mogadiscio. Addis-Abeba a d’ailleurs reconnu être
entré en guerre contre les islamistes.

En fait,
c’est la crainte de voir Baïdoa, capitale du gouvernement fédéral
de transition assiégée depuis plusieurs jours par les forces
de l’Union des tribunaux islamistes (UTI), tomber entre les mains des
islamistes, qui a poussé l’Éthiopie à entrer en
guerre. L’UTI, en effet, contrôle 10 régions sur 11.

Addis-Abeba
n’a, en outre, jamais fait mystère de son soutien au gouvernement
fédéral de transition somalien, seule institution reconnue internationalement,
mais dont l’autorité se limite à Baïdoa et sa région.
Le 30 novembre, le parlement éthiopien votait une motion donnant le
feu vert au gouvernement pour prendre des mesures afin de « contrer
toute forme d’attaque et d’incursion en Éthiopie ».

Qui
plus est, l’entrée en guerre de l’Éthiopie bénéficie
du soutien américain.

Le 29
novembre, Washington avait tenté de faire adopter une résolution
par le Conseil de sécurité de l’ONU permettant une levée
partielle de l’embargo sur les armes en faveur du gouvernement fédéral
de transition somalien en lutte contre les islamistes. Et depuis, les États-Unis
ont donné leur aval à l’Éthiopie pour déployer
des moyens aériens à la frontière entre les deux pays.

Car, pour
Washington, qui avait en vain soutenu et armé des seigneurs de guerre
somaliens contre les Tribunaux islamiques, ces derniers ne sont qu’un
prolongement d’al Qaeda en Somalie. Et ce, en raison des relations qu’avait
eues, par le passé, le chef de l’UTI, Cheikh Hassan Dahit Aweys,
un salafiste djihadiste, avec Oussama Ben Laden lorsque ce dernier s’était
réfugié au Soudan.

TENSION
dans toute la région

Pour
l’heure, la question est de savoir si l’intervention militaire
éthiopienne ne fait pas l’affaire des djihadistes somaliens avec,
toutefois, ce risque d’embrasement de toute la Corne de l’Afrique.

S’estimant
en guerre sainte contre l’Éthiopie, bénéficiant
de surcroît du soutien de larges pans de la population pour le simple
fait d’avoir mis fin à la terreur sur fond de racket, que faisaient
régner les seigneurs de guerre à Mogadiscio et dans le reste
du pays, les islamistes somaliens ne manquent pas d’atouts.

Contre
l’ennemi « héréditaire » éthiopien,
ils bénéficient de l’appui de l’Érythrée
dont les relations avec son voisin éthiopien sont extrêmement
tendues malgré l’accord d’Alger de 1999.

Embarrassée,
la Ligue arabe – la Somalie en fait partie, tandis que l’Érythrée
est sur le point d’y adhérer – n’a rien trouvé de
mieux que d’appeler à la retenue.

Bien qu’officiellement
ils soutiennent le gouvernement fédéral transitoire somalien,
certains États de la Ligue arabe, en lutte avec leurs propres islamistes
et avec une opinion publique favorable aux Tribunaux islamiques, voient d’un
mauvais oeil l’intrusion de l’Éthiopie en Somalie. Égyptiens
et Saoudiens tentent de ramener les islamistes à la raison et de les
pousser vers un compromis avec le gouvernement transitoire soutenu par l’Éthiopie
et les États-Unis. Une issue à laquelle l’UTI n’est
pas opposée.

DES
MILLIERS DE VOLONTAIRES

Les tribunaux
islamiques, qui ont lancé un ultimatum à l’Éthiopie
pour retirer ses troupes, se disent prêts à négocier.
Mais depuis les raids de l’aviation éthiopienne, les islamistes
battent le rappel des troupes : plusieurs milliers de volontaires, hativement
entraînés, se dirigent vers Baïdoa, siège du gouvernement
transitoire somalien soutenu par Addis-Abeba. Alors que l’Érythrée,
qu’un différend frontalier oppose à l’Éthiopie,
se dit prête à toute éventualité.

Hassane
Zerrouky

28/12/06 (B375) Le gouvernement d’Addis en mal de légitimité (La Libre – Info lectrice)

Le
régime éthiopien se maintient au pouvoir grâce à
une forte répression et après des fraudes électorales.

La
tension entre l’Ethiopie et la Somalie survient alors que le gouvernement
d’Addis Abeba avait cessé d’être considéré par
les Occidentaux comme un « bon élève ».

La Grande-Bretagne
avait suspendu une partie de son aide à l’Ethiopie, il y a un an, pour
protester contre le déchaînement de violence du régime
du Premier ministre Meles Zenawi contre son opposition; l’Union européenne
avait emboîté le pas à Londres.

Ces décisions
avaient été prises alors que des affrontements entre pouvoir
et opposants, regroupés autour du Parti de la coalition pour l’unité
et la démocratie (CUDP), avaient fait plusieurs dizaines de morts en
novembre 2005 et que les autorités avaient arrêté plusieurs
milliers d’opposants.

Fraude
électorale

Ceux-ci
protestent contre les irrégularités perpétrées
par le régime lors des élections législatives de mai
2005, qui ont maintenu Meles Zenawi au pouvoir.

Selon
les observateurs de l’Union européenne, le scrutin avait été
marqué par « des irrégularités, des retards, l’opacité
dans le décompte des voix et la compilation des résultats »
qui furent publiés fin août seulement, sans compter « des
fraudes ultérieures » et un insatisfaisant traitement des plaintes
pour fraudes.

En septembre
2005, lors de son ouverture, le parlement – où le parti de Meles Zenawi
occupait la majorité des sièges – avait privé de leur
immunité les élus du principal parti d’opposition après
un discours du Premier ministre affirmant que ceux-ci risquaient de profiter
de leur immunité pour renverser le gouvernement.

OPA
sur le pouvoir

Meles
Zenawi est au pouvoir depuis 1991. Il dirigeait une des six rébellions
alors victorieuses de la dictature marxiste du colonel Mengistu, le Front
populaire révolutionnaire démocratique, qui s’appuyait sur la
minorité ethnique tigréenne. Cette OPA sur le pouvoir avait
mécontenté les autres mouvements rebelles, notamment le Front
de libération oromo, qui s’appuie sur le principal groupe ethnique
éthiopien, les Oromos. Ce Front est, aujourd’hui encore, la bête
noire du régime de M. Zenawi.

Les victoires
militaires des islamistes en Somalie ont clairement permis à M. Zenawi
de faire oublier à Washington les sujets qui fâchent en se faisant
passer pour le champion de la lutte contre « le terrorisme islamique ».

Marie-France
Cros

28/12/06 (B375) Reuters : Pas d’accord sur la Somalie au Conseil de sécurité de l’Onu.

Par
Irwin Arieff

NATIONS
UNIES (Reuters) – Malgré un plaidoyer en ce sens du Guinéen
François Lonseny Fall, émissaire du secrétaire général
de l’Onu Kofi Annan en Somalie, le Conseil de sécurité s’est
séparé mardi sans parvenir à un accord sur un arrêt
immédiat des combats dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

Le Qatar,
seul pays arabe siégeant au Conseil, a en effet insisté pour
les Quinze lancent aussi un appel à un retrait immédiat de toutes
les forces étrangères, dont celles de l’Ethiopie, de Somalie.

Les autres
Etats membres ont quant à eux soutenu un texte appelant au retrait
des seules forces « non autorisées », une formulation ne s’appliquant
pas, selon eux, aux troupes d’Addis-Abeba présentes sur le sol somalien
à la demande du gouvernement provisoire de ce pays.

Après
plus de trois heures de discussions, les diplomates ont indiqué que
faute d’unanimité sur la question, leurs efforts étaient suspendus
à mercredi après-midi.

Dans le
même temps, la Ligue arabe, l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale
pour le développement (Igad), qui avaient parrainé l’installation
en 2004 du fragile gouvernement provisoire somalien, devraient se consulter
mercredi à Addis-Abeba pour débattre de la situation, a annoncé
l’émissaire de Kofi Annan.

L’absence
de règlement politique grâce à une reprise des discussions
entre les islamistes somaliens et le gouvernement provisoire « serait
désastreuse pour le peuple de Somalie, qui souffre depuis longtemps,
et pourrait aussi avoir de graves conséquences pour la région
tout entière », avait plaidé le diplomate guinéen.

Il a fait
cette déclaration au Conseil de sécurité alors que l’Ethiopie
se disait « à mi-chemin » d’une victoire sur les islamistes.

NOUVEAUX
REFUGIES

Le représentant
de la Somalie à Addis-Abeba a déclaré que les forces
éthiopiennes se trouvaient à 70 km de Mogadiscio, bastion de
l’Union des Tribunaux islamiques (UTI), et qu’elles pourraient la prendre
d’ici 24 à 48 heures.

Fall a
fait état d’informations selon lesquelles les forces gouvernementales
progresseraient sur deux fronts en direction de la capitale. « Elles continuent
néanmoins de rencontrer dans plusieurs secteurs une forte résistance
des miliciens de l’Union des Tribunaux islamiques et de leurs alliés »,
a-t-il dit.

Il a ajouté
que les combats s’étendaient rapidement à des régions
jusqu’ici tenues par l’UTI et que le gouvernement provisoire prenait le contrôle
ou progressait vers de nombreuses villes en dehors de son bastion de Baïdoa.

Selon
Fall, de nombreux civils sont pris dans les combats qui, selon certaines informations,
ont fait de nombreux morts et blessés et ont contraint beaucoup d’habitants
à fuir leur domicile.

Sans pouvoir
donner de bilan détaillé, Fall a dit que le Comité international
de la Croix-Rouge avait recensé 760 blessés de guerre dans le
sud de la Somalie.

Le Kenya
accueille déjà 35.000 nouveaux réfugiés somaliens
et des jeunes gens fuyant Mogadiscio ont dit à des ONG que des enfants
étaient recrutés de force comme soldats.

Les combats
affectent aussi les dispositifs d’aide en faveur des deux millions de personnes
touchées par la guerre ou par des inondations dans le sud et le centre
de la Somalie, a noté Fall.

Tout
le personnel humanitaire de l’Onu et d’ONG internationales a été
évacué de la région, a-t-il dit.

Les
agences de l’Onu et les ONG vont tenter de reprendre leurs distributions d’aide
grâce à du personnel local, mais elles ne pourront le faire que
si elles peuvent accéder aux régions affectées et faire
leur travail dans la sécurité, a prévenu Fall.

28/12/06 (B375) RSF / SOMALIE / Appel pour le respect d’une charte de protection des journalistes.

Reporters
sans frontières et son organisation partenaire en Somalie, l’Union
nationale des journalistes somaliens (National Union of Somali Journalists,
NUSOJ), appellent le gouvernement fédéral de transition (TFG)
et toutes les parties au conflit à respecter le travail des journalistes,
alors que les troupes loyales au TFG ont pris le contrôle de la quasi-totalité
du territoire somalien, le 28 décembre 2006.

Cinq jours
après l’adoption à l’unanimité, par le Conseil de sécurité
de l’ONU, le 23 décembre, de la résolution 1738 sur la protection
des journalistes dans les conflits armés, les deux organisations proposent
aux autorités somaliennes de s’engager à respecter une charte
en quatre points, de manière à démontrer sa volonté
de respecter les règles démocratiques et d’établir une
société ouverte et pluraliste en Somalie.

« Les
journalistes somaliens et étrangers ont payé un prix élevé
dans la guerre erratique qui déchire le pays depuis plus de quinze
ans. Aujourd’hui, alors qu’un gouvernement internationalement reconnu clame
sa volonté d’établir une démocratie, il serait incompréhensible
que le calvaire vécu par les professionnels de l’information continue.
Comme la capitale Mogadiscio vient d’être conquise, ainsi que la quasi-totalité
du territoire, le climat doit changer notablement pour que la population puisse
être informée correctement », ont déclaré les
deux organisations.

Reporters
sans frontières et la NUSOJ demandent notamment au gouvernement fédéral
de transition somalien de s’engager à respecter et à faire respecter
les quatre principes suivants :

1. Protéger
le travail des journalistes locaux et étrangers couvrant les événements
se déroulant en Somalie, notamment en donnant des instructions claires
aux troupes chargées du maintien de l’ordre pour que les professionnels
des médias soient traités comme des civils.

2. Garantir
le pluralisme des médias diffusés en Somalie, notamment en
veillant à ce que les entreprises de presse et les journalistes qui
pourraient être perçus comme non favorables au gouvernement
fédéral de transition ne fassent pas l’objet de mesures de
rétorsion.

3. Favoriser
l’accès à l’information des journalistes locaux et étrangers
en veillant à ce que les troupes loyales au gouvernement fédéral
de transition fassent preuve de coopération avec les professionnels
de l’information.

4. Privilégier
le dialogue avec les organisations professionnelles de journalistes en cas
de litige avec la presse.

Leonard
VINCENT
Bureau Afrique / Africa desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
5, rue Geoffroy-Marie
75009 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 84
Fax : (33) 1 45 23 11 51
Email : afrique@rsf.org / africa@rsf.org
Web : www.rsf.org

29/12/06 (B375) AFP Genève / Naufrages de clandestins au large du Yémen : 17 morts et 140 disparus.

Dix-sept
personnes sont mortes et quelque 140 autres sont portées disparues,
après le chavirage au large des côtes yéménites
de deux bateaux de passeurs sur lesquels les forces de sécurité
yéménites avaient tiré, a annoncé jeudi le Haut
commissariat de l’ONU aux réfugiés.

Quatre
embarcations transportant 515 Somaliens et Ethiopiens traversaient mercredi
le golfe d’Aden au départ de la Somalie lorsqu’elles ont été
repérées par les forces de sécurité yéménites.

Selon
les témoignages de survivants, deux des bateaux de passeurs ont débarqué
leurs passagers lorsque les forces de sécurité yéménites
ont ouvert le feu. Selon les fonctionnaires yéménites, les passeurs
ont répliqué.

Deux autres
bateaux, qui attendaient un peu plus loin en mer dans l’obscurité,
ont alors tenté de s’échapper en direction du large mais
l’un d’eux, déséquilibré par des passagers
paniqués, a chaviré.

L’autre
embarcation, poursuivie par deux bateaux des gardes-côtes yéménites
et un hélicoptère, a été forcée de rejoindre
la côte. Mais, à 300 mètres de la plage, elle a chaviré
à son tour.

Les autorités
yéménites ont indiqué avoir capturé les 17 passeurs
et leurs quatre bateaux.

Les 357
survivants ont été recueillis au centre de réception
de réfugiés du HCR à Mayfa’a.

« Malgré
les efforts entrepris pour arrêter cet horrible commerce, des passeurs
sans scrupule continuent de profiter du désespoir de pauvres gens fuyant
la persécution et les violences et de ceux recherchant ailleurs de
meilleures opportunités économiques », a déploré
jeudi à Genève le Haut Commissaire aux réfugiés
Antonio Guterres.

Nombre
de Somaliens ont expliqué avoir fui le conflit actuel entre le gouvernement
fédéral somalien de transition allié à l’Ethiopie
et l’Union des Tribunaux islamiques.

Plus
de 25.800 personnes sont arrivées au Yémen depuis la Somalie
cette année.

Au moins
330 personnes sont mortes durant de telles traversées et près
de 300 autres sont portées disparues, selon les estimations du HCR.

Les
Somaliens qui arrivent au Yémen obtiennent automatiquement le statut
de réfugié car nombre d’entre eux fuient un conflit violent.
Plus de 88.000 réfugiés enregistrés séjournent
actuellement au Yémen, dont 84.000 sont de nationalité somalienne.

29/12/06 (B375) AP / Somalie : arrivée imminente du Premier ministre à Mogadiscio. (Info levtrice)

Le
Premier ministre somalien Mohammed Ali Gedi s’apprêtait vendredi à
entrer à Mogadiscio, au lendemain du départ des forces islamistes
de la ville, alors que le chef des Tribunaux islamiques a annoncé qu’il
comptait poursuivre le combat contre l’Ethiopie, qui a appuyé les forces
loyalistes à reprendre la capitale.

"Nous
ne quitterons pas la Somalie", a déclaré à l’Associated
Press Cheikh Charik Cheikh Ahmed, chef des Tribunaux islamiques. "Nous
ne fuirons pas devant nos ennemis".

Cheikh
Charik Cheikh Ahmed s’exprimait depuis la ville côtière de Kismayo,
à environ 300km au sud de la capitale, où ses forces se sont
retirées après avoir abandonné Mogadiscio jeudi.

Dans le
même temps, les troupes loyalistes somaliennes et les soldats éthiopiens
commençaient vendredi à prendre possession des endroits stratégiques
de Mogadiscio, comme le port et l’aéroport. Le Premier ministre somalien
Mohammed Ali Gedi se trouvait à Afgoye, à 30 kilomètres
à l’ouest de la capitale où il devait arriver dans la journée
de vendredi.

"La
tache difficile de reconstruire le pays débute maintenant", a-t-il
déclaré à un journaliste de l’Associated Press qui l’accompagnait.
"Nous voulons rétablir l’ordre".

"Je
veux désarmer toute la population civile du pays", a-t-il ajouté.
"Notre peuple en a assez de la guerre civile et de l’instabilité".

Par ailleurs,
le président somalien Abdullahi Youssouf a indiqué vendredi
qu’il entendait traquer les forces islamistes jusqu’à Kismayo. "Nous
allons aller là-bas et les affronter", a-t-il déclaré
à des journalistes, s’engageant à se rendre à Mogadiscio,
qu’il a visité pour la dernière fois en 1977.

Le président
somalien a également affirmé que les troupes éthiopiennes
resteraient dans le pays jusqu’à nouvel ordre car "le gouvernement
n’est pas en mesure de reprendre l’intégarlité du pays en une
nuit".

Après
la reprise de Mogadiscio, les Nations unies ont annoncé qu’elles reprendraient
leurs vols humanitaires vers la Somalie ce week-end. Les combats avaient contraint
l’ONU à évacuer son personnel de Somalie et à suspendre
l’assistance qu’elle apportait à deux millions de personnes affectées
par le conflit et de récentes inondations.

Par ailleurs,
le gouvernement somalien devrait voter samedi l’application de la loi martiale
pour trois mois sur l’ensemble du pays afin de faire taire les armes.

Les forces
islamistes avaient pris le contrôle de la capitale en juin, avant de
s’emparer d’une grande partie du sud de la Somalie. Mais elles se sont écroulées
face au soutien que l’armée éthiopienne a apporté aux
forces du gouvernement somalien, reconnu par la communauté internationale.

Après
l’arrivée des troupes loyalistes à Mogadiscio jeudi, le Premier
ministre éthiopien Meles Zenawi a affirmé son intention d’infliger
une défaite totale aux Tribunaux islamiques, expliquant que les combats
seraient terminés en quelques jours ou quelques semaines tout au plus.

AP

29/12/06 (B375) AP / Somalie : les Tribunaux islamiques n’abdiquent pas.

Le
chef des forces islamistes somaliennes a annoncé vendredi qu’il comptait
poursuivre le combat contre l’Ethiopie, qui a appuyé les forces loyalistes
à reprendre la capitale Mogadiscio.

"Nous
ne quitterons pas la Somalie", a déclaré à l’Associated
Press Cheikh Charik Cheikh Ahmed, chef des Tribunaux islamiques. "Nous
ne fuirons pas devant nos ennemis".

Cheikh
Charik Cheikh Ahmed s’exprimait depuis la ville côtière de Kismayo,
à environ 300km au sud de la capitale, où ses forces se sont
retirées après avoir abandonné Mogadiscio jeudi.

Par ailleurs,
les troupes loyalistes somaliennes et les soldats éthiopiens commençaient
vendredi à prendre possession des endroits stratégiques de Mogadiscio,
comme le port et l’aéroport. Le Premier ministre somalien Mohammed
Ali Gedi se trouvait à Afgoye, à 30 kilomètres à
l’ouest de la capitale où il devait arriver dans la journée
de vendredi.

"La
tache difficile de reconstruire le pays débute maintenant", a-t-il
déclaré à un journaliste de l’Associated Press qui l’accompagnait.
"Nous voulons rétablir l’ordre".
"Je veux désarmer toute la population civile du pays", a-t-il
ajouté. "Notre peuple en a assez de la guerre civile et de l’instabilité".

Après
la reprise de Mogadiscio, les Nations unies ont annoncé qu’elles reprendraient
leurs vols humanitaires vers la Somalie ce week-end. Les combats avaient contraint
l’ONU à évacuer son personnel de Somalie et à suspendre
l’assistance qu’elle apportait à deux millions de personnes affectées
par le conflit et de récentes inondations.

Par ailleurs,
le gouvernement somalien devrait voter samedi l’application de la loi martiale
pour trois mois sur l’ensemble du pays afin de faire taire les armes.

Les forces
islamistes avaient pris le contrôle de la capitale en juin, avant de
s’emparer d’une grande partie du sud de la Somalie. Mais elles se sont écroulées
face au soutien que l’armée éthiopienne a apporté aux
forces du gouvernement somalien, reconnu par la communauté internationale.

Après
l’arrivée des troupes loyalistes à Mogadiscio jeudi, le Premier
ministre éthiopien Meles Zenawi a affirmé son intention d’infliger
une défaite totale aux Tribunaux islamiques, expliquant que les combats
seraient terminés en quelques jours ou quelques semaines tout au plus.

AP

29/12/06 (B375) BBC Somali government seeks control

The Somali
transitional government is making moves to assert its authority over the capital
Mogadishu, a day after its forces moved into the city.

Government
members are talking to clan leaders about arrangements for taking over Mogadishu,
which they have never been in charge of before.

PM
Ali Mohamad Ghedi said martial law could be imposed in the country.

Correspondents
question whether the government can maintain security if its Ethiopian backers
leave.

There
have been reports of gunfire and looting since Islamist forces left.

Meanwhile
the United Nations refugee agency said at least 17 people died and 140 were
missing after two boats packed with people fleeing the conflict in Somalia
capsized in the Gulf of Aden.

They had
been trying to offload their passengers in Yemen, but were spotted by the
Yemeni coast guard, who opened fire.

As they
tried to head back to sea, bad weather and the movement of frightened people
on board caused the boats to capsize.

‘Strong
hand’

Mr Ghedi,
who returned to his home village north of Mogadishu for the first time in
four years, acknowledged the difficult task facing the government.

"This
country has experienced anarchy and in order to restore security we need a
strong hand, especially with freelance militias," he said.

He said
the government was seeking parliamentary approval to impose martial law on
Saturday.

Government
forces, backed by Ethiopian troops, marched into parts of Mogadishu on Thursday,
hours after the UIC abandoned the capital they had held for six months.

Residents
in the north of the city reported cars and mobile phones being stolen after
the UIC departure. Rising insecurity forced most businesses to stop trading,
our correspondent said.

Some
residents cheered the troops, but others feared a return to lawlessness.

It was
not clear whether the Ethiopians were also entering the city, but Bereket
Simon, special adviser to Ethiopian prime minister, told the BBC their troops
were still on the outskirts.

Ethiopia’s
Prime Minister Meles Zenawi said his troops’ mission was restricted to removing
the threat of the UIC.

‘Hundreds
killed’

The
UN estimates that about 30,000 people have been displaced during the fighting
and causalities have been high.

""Hundreds
of young people have been killed in the last few days," Eric Laroche,
co-ordinator of the UN’s civilian and humanitarian programmes in Somalia,
told the BBC’s Network Africa programme.

"There
have been 800 people hospitalised from both sides, but particularly from the
Islamic side."

Islamist
fighters fled towards the port city of Kismayo, their last remaining stronghold,
500km (300 miles) to the south, pledging to fight on.

But the
BBC’s Africa analyst David Bamford says despite hints of a guerrilla war,
the movement has been severely weakened.

Meanwhile,
a UIC delegation has been in Nairobi, meeting Kenyan officials and Western
diplomats.

The African
Union has called for Ethiopian forces to leave Somalia. But the UN Security
Council failed to agree on a statement calling for the withdrawal of all foreign
forces.

Hardline
elements

The UIC
has its roots in the north of Mogadishu. Courts administering Islamic law
restored order in a city bedevilled by anarchy since the overthrow of former
President Mohamed Siad Barre in 1991.

The UIC
assumed control of the capital in June, driving warlords out and rapidly extending
their influence to much of southern Somalia – with the exception of Baidoa,
the seat of the transitional Somali government.

That body,
set up in 2004 after talks between Somali factions, has been unable to meet
in the capital because of opposition first from warlords, then from the UIC.

Almost
all Somalis are Muslim and after years of lawlessness, many were happy to
have some kind of law and order under the UIC.

But
some are wary of the hardline elements among the UIC.

The UIC
have staged public executions and floggings of people they have found guilty
of crimes such as murder and selling drugs.

UIC leader
Sheikh Hassan Dahir Aweys is accused by both Ethiopia and the US of having
links to al-Qaeda – charges he denies.