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04/04/2016 (Brève 715) Communiqué de la LDDH pour dénoncer les intimidations et les harcèlements qui frappent les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H)
Djibouti, le 4 avril 2016 

Communiqué de presse
L’insécurité

Dans la nuit du Lundi 28 au mardi 29 Mars 2016, le candidat indépendant MOHAMED MOUSSA ALI dit TourTour a failli faire l’objet  d’une agression  physique chez lui.

Selon  les informations que nous avons  recueillies auprès de Mr MOHAMED MOUSSA, 2 (deux) hommes se sont introduits chez lui vers 3 heures .Comme il s’est trouvé des membres de sa famille, les deux hommes ont rebroussé chemin.

Désormais en raison de l’insécurité qui pèse sur lui, MOHAMED MOUSSA ALI a quitté  sa  maison et se loge dans un hôtel.   IL nous a déclaré qui il a des sérieuses craintes pour sa sécurité. Il est scandaleux  qu’un candidat à l’élection présidentielle  ne soit pas sécurisé comme il le faut.

Aujourd‘hui , la délégation  du candidat  de l’ USN , OMAR ELMI KHAIREH, voulant se rendre  à Dikhil  a été  stoppée  à PK23 par les éléments de la Gendarmerie  Nationale .

Selon les dires des membres de la délégation, les gendarmes  les auraient  fait subir des très mauvais traitements dégradants après les avoir arrêtés et leur avoir confisque leurs téléphones portables et ordinateurs et .Il nous a été rapporté que le Candidat  OMAR ELMI KHAIREH et le député d’Arta ISMAIL AHMED  ASSOWE, directeur  adjoint de la campagne,  ont été molestés par les gendarmes.

La LDDH dénonce et condamne vigoureusement  ces violations flagrantes  et alerte l’opinion  publique nationale et internationale sur la dérive policière du régime en place à Djibouti et exige que l’élection présidentielle se déroule dans un climat de sérénité.     

Pour la LDDH
Le Président
Omar Ali Ewado

04/04/2016 (Brève716) Le Monde / L’heure est venue de libérer le peuple de Djibouti / 12 universitaires de différents pays co-signent un texte commun pour demander aux nations occidentales présentes à Djibouti et aux organismes africains d’exiger pour la population djiboutienne le droit de choisir librement son gouvernement.

Lien avec l’article : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/04/l-heure-est-venue-de-liberer-le-peuple-de-djibouti_4895273_3212.html

C’est ici, à Djibouti, que les Etats-Unis ont leur seule base militaire de tout le continent. La Chine, qui profite du pays pour son propre enrichissement, y construit la sienne, de même que la Russie et le Japon. En un temps record, le petit Djibouti sera bientôt l’hôte du plus grand nombre de soldats étrangers au kilomètre carré.

Le président, Ismaïl Guelleh, a fait de Djibouti un allié dans la « guerre contre le terrorisme ». De là, Washington fait voler sa deuxième plus grande flotte de drones, à la fois sur la côte somalienne contre les Chabab et à travers le détroit de Bab Al-Mandeb, vers le Yémen, l’Irak et au-delà.

« Guerre contre le terrorrisme »

Djibouti va organiser une élection présidentielle vendredi 8 avril. Le parti du président Ismaïl Guelleh, le Rassemblement populaire pour la démocratie, contrôle actuellement les 65 sièges du Parlement, un monopole malsain. L’opposition a d’ores et déjà appelé au boycottage de ce scrutin.

Deux jours avant Noël, le 23 décembre 2015, la police du régime a ouvert le feu sur une manifestation pacifique dans la capitale, la ville de Djibouti, tuant plusieurs dizaines de personnes et en blessant beaucoup d’autres.

Ismaïl Guelleh a de nouveau modifié la Constitution pour s’ouvrir la voie d’un quatrième mandat à la prochaine élection, même s’il avait promis que son troisième mandat – déjà inconstitutionnel en 2011 – serait le dernier. Depuis l’indépendance, obtenue de la France en 1977, le pays n’a eu que deux dirigeants : M. Guelleh et son oncle.

Toutes les agences non gouvernementales présentes dans le pays – Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters sans frontières – classent Djibouti parmi les pays les plus pauvres. La richesse de l’élite dirigeante contraste avec la majorité de la population qui n’a pas accès à l’eau, à la nourriture ni à l’assainissement.

La torture est courante, et le meurtre « extra judiciaire », l’exil ou la disparition forcée sont le sort de tous ceux qui se lèvent contre les actions de l’Etat. Pourtant, Djibouti est un membre de la Cour pénale internationale (CPI) et l’un des plus proches alliés de la France.

Nous avons entendu à maintes reprises que la « guerre contre le terrorisme » est menée pour rendre le monde sûr pour la démocratie. Si Djibouti est si stratégique pour les grandes puissances, sûrement la stabilité est-elle une clé pour maintenir son rôle en tant que partenaire. La stabilité à long terme dépend du respect des droits de l’homme. La liberté du peuple est un droit, garanti par de nombreuses conventions de l’Organisation des Nations unies.

Aux nations éprises de paix

Depuis la Révolution française de 1789, l’histoire moderne a compté beaucoup de dictateurs qui ont poussé leur peuple trop loin, entraînant le chaos et la misère. Et parfois le génocide.

Nous, les soussignés, sommes des universitaires, des professeurs et chargés de cours sur l’étude du génocide et des droits de l’homme. Nous appelons la France, les Etats-Unis, les membres de l’ONU, l’Union africaine et toutes les nations éprises de paix à surveiller les élections du 8 avril, et de donner au peuple de Djibouti le droit à un gouvernement de leur choix.

Charikleia Kefalidou, université de la Sorbonne (France) ; Docteur Kjell Anderson, Insitut pour la justice de La Haye (Pays-Bas) ; Professeur Allan Moore, université d’Hamilton (Ecosse) ; Docteur Elihu Richter, université de Jérusalem (Israël) ; Professeur Naupess K Kibiswa, université de Kinshasa (République démocratique du COngo) ; Docteur Ali Mahmud, université d’Erbil (Irak) ; Docteur Mark D. Kielsgard, université de Hongkong (Chine) ; Professeur Andrew Woolford, université de Winnipeg (Canada) ; Professeur Christiane Allsop, université de Boston (Etats-Unis) ; Docteur Beth Lilach, Holocaust Memorial and Tolerance Center de New York (Etats-Unis) ; Docteur Joseph Psotka, psychologue à l’Institut de recherche de l’US Army de Washington (Etats-Unis) ; Professeur Gregory Stanton, fondateur du Genocide Watch de Washington (Etats-Unis)