28/12/03 (B227) LE GED s’offre, sur son site, à assister M Gorayeh et sa famille, dans une lettre que nous reproduisons …. (Alhoumekani)

Lettre ouverte
de M Mohamed Saleh Alhoumékani

adressée


aux populations djiboutiennes,
à M GORAYEH
et aux membres de sa famille,
à M Ismaël Omar Guelleh,

Au niveau de la réflexion
morale et politique, la liberté de l’artiste comme celle du journaliste,
de l’écrivain n’est plus seulement un caractère qui distingue
certaines actions d’autres actions connues pour être non libres.

Ces termes de liberté
de l’artiste désignent une tâche, une exigence, une valeur, bref
quelque chose qui doit être et qui n’est pas encore dans notre pays.

Si la création
d’une Journée de l’Artiste est une nécessitée car permettant
de maintenir à nos diverses cultures qui se conjuguent ensemble avec
leur place dans notre société, ceci nous oblige à accepter
que chacune et chacun de ces artistes puisse s’exprimer librement sans les
contraindre et sans acheter leur silence sous diverses formes.

Réfléchir
sur la liberté de l’Artiste ce n’est pas que procéder à
une distribution de décorations afin de l’honorer, c’est avoir le courage
de réfléchir sur les conditions de la réalisation de
sa liberté dans la vie courante, dans ce qu’il représente dans
l’histoire de l’art et de la culture et au plan des institutions.

On ne peut tout à
la fois prétendre donner à la culture sa véritable place
et simultanément la faire emprisonner sous le prétexte qu’elle
dénonce des excès.

Replacé dans notre
contexte, le mot « liberté » des Arts et de la Culture se rencontre
volontiers au pluriel : on parlera des « libertés » d’expression
artistiques mais aussi civiles et politiques par rapport au pouvoir car c’est
aussi au sein de notre société actuelle que cette liberté
y puise aussi ses sujets.

Par ces libertés
on concédera à l’artiste des droits de faire, qui n’existent
que s’ils sont véritablement reconnus par le pouvoir en place ce qui,
hélas, n’est point le cas à Djibouti.

La responsabilité
de l’artiste, qui implique qu’il ait toute liberté d’expression sans
que lui soit imposés un cadre et des limites, est tout à la
fois de témoigner du passé et du présent.

Face aux spectateurs que
nous sommes, il est un témoin décrivant les coutumes, les croyances,
la langue, les idées, les goûts esthétiques et la connaissance
technique que l’organisation de l’environnement total de l’homme et de la
femme, c’est-à-dire la culture matérielle, les outils, l’habitat
et plus généralement tout l’ensemble technologique transmissible
régulant les rapports et les comportements d’un groupe social avec
l’environnement.

C’est à une véritable
constellation de mots, d’images, d’objets façonnés par l’être
humain qu’il nous invite à voir émerger soit en se coupant du
passé, soit en s’inspirant de lui pour perpétuer ses traditions
et nos racines.

Cette liberté de
choix et de ce qu’il exprime est un droit inaliénable de l’artiste
que nul ne peut lui concéder même s’il dérange le pouvoir
et ses excès ; c’est par là aussi que commence la Démocratie
!.

La plus méprisable
des attitudes est celle qu’aujourd’hui Mme Kadra Mahamoud Haïd oppose
à un homme, à un artiste de renom M GORAYEH en l’ayant fait
emprisonner à Gabode avec l’aval de M Ismaël Omar Guelleh.

Quel fut le tort de M
GORAYEH si ce n’était d’exprimer tout haut ce que les populations djiboutiennes,
toutes tribus confondues, pensent mais n’osent dire par crainte d’être
incarcérées ?.

La mainmise qu’exerce
aujourd’hui celle qui se considère comme étant  » l’Impératrice
de Djibouti  » l’amène à contraindre tous les serviteurs
de l’Etat actuel à ses quatre volontés après s’être
constitué sa propre troupe de  » mercenaires  » ; en profitant
des effets de la grave maladie et incurable dont souffre M Ismaël Omar
Guelleh.

Face à ce déplorable
acte coercitif et d’atteinte à la liberté d’expression, au nom
des populations djiboutiennes et de l’opposition politique nous offrons aujourd’hui
à M GORAYEH et à sa famille aide et assistance ainsi que la
défense de leurs droits devant les instances internationales.

Les membres de sa famille
sont invités à nous contacter dans les meilleurs délais
afin que l’on puisse ensemble porter cette affaire sur le plan international
en exigeant la libération immédiate de M GORAYEH.

Conscients des conséquences
de sa grave maladie et de ses effets à court terme, nous invitons M
Ismaël Omar Guelleh à prendre dans les meilleurs délais
toutes les mesures et les dispositions nécessaires dans le cadre de
son retrait de toutes ses fonctions et dans l’intérêt des populations
djiboutiennes.

Nous attirons son attention
sur les conséquences qui y sont liées et aux risques inhérents
de déstabilisation s’il venait à disparaître subitement
ce qui pourrait entraîner un soulèvement des populations de notre
pays.

Nous lui demandons la
libération immédiate et sans condition d’aucune sorte de M GORAYEH
et que cessent toutes les pressions administratives exercées à
son encontre et sur décision de Mme Kadra Mahamoud Haïd,

Les populations djiboutiennes
souffrent des effets d’une crise économique, sociale et politique comme
des excès qui dépassent de loin ce qui peut en être écrit
et dont font démonstration au quotidien Mme Kadra Mahamoud Haïd
et ses frères.

– De par son tribalisme
d’un autre âge et son sectarisme,

– de par son implication dans tous les trafics d’enfants qu’elle dirige à
partir de Djibouti vers l’Europe et les pays du Nord,

– de par ses démonstrations insultantes de richesses et d’excès
en tous genres qu’elle ne se prive pas d’étaler lors des folles nuits
dans les Palaces parisiens comme au Canada et hors de nos frontières
et qui dépassent de loin les limites de la bienséance,

de par le fait qu’elle entretient à coup de dizaines de millions de
FD une pléthorique Cour de femmes et d’hommes sur les finances publiques
de l’Etat,

– de par l’ignorance et le dédain dans lequel elle tient, les femmes
et les mères de familles djiboutiennes qu’elle tente de mystifier par
des discours et des images édulcorées,

– de par ses actes indignes et sanguinaires perpétrés contre
ceux et celles qui s’opposent à ces excès et qu’elle fait soit
exécuter en toute discrétion par ses  » mercenaires  »
soit fait emprisonner sur sa seule décision,

– de par ses manœuvres actuelles pour tenter de récupérer
tous les pouvoirs le moment venu,
en
conséquence de quoi lui réfutant le droit actuel de Première
dame du pays,

les populations djiboutiennes lui sont fondamentalement opposées et
interdiraient qu’il puisse être envisagé qu’elle joue un quelconque
rôle politique dans l’avenir de notre pays.

M
Mohamed Saleh Alhoumékani

Porte parole du Gouvernement en Exil de Djibouti.