11/04/04 (B242) Hommage à Djama Elabeh (Feirous)

L’héritage de Djama
Elabé, dans la mémoire collective, consacre à celui que
la Population djiboutienne compare à Nelson Mandela. Or à la
différence avec celui qui gouverna les destinées de l’Afrique
du Sud, Djama Elabé ne fut qu’un ancien Ministre sous l’ère
Gouled, avant de prétendre à la Présidence.

Il ne fut qu’un éphémére
chef de l’opposition.

Alors qu’il ne s’est présenté
qu’une seul fois, Djama est devenu une des figures tutélaires de la
djibou-démocratie. Le mystique Djama a désormais dépassé
la réalité.

Historique, écrivait
DAF dans un article du Renouveau.

Si Djama Elabé
a laissé une empreinte aussi forte, c’est parce que son action a toujours
été guidée par la volonté de réconcilier
démocratie et politique. Plus la défiance envers IOG se creuse,
plus cette exigence revêt un nouveau souffle.

C’est bien de réconciliation
qu’il s’agit, aux yeux de Djama. Pour lui la justesse du Combat politique
était inséparable de la dignité de ses méthodes.
La forme comptait autant que le fond. Une pareille exigence se retrouve-t-elle
dans les conditions de sa victoire en 2005 ?

Ne réduit-elle
pas l’homme d’Etat à l’impuissance ? Pour Djama Elabé la question
ne se posait pas en ces termes.

A ces yeux, les deux plus
farouches ennemis de l’opposition sont l’indifférence et la démagogie.
A l’heure où les extrêmes comme le GED et le FRUD armé
prône la solution militaire, la question qui se pose dés lors,
est de préserver le pacte démocratique.

A cet égard, l’éthique
des dirigeants est l’impératif catégorique politique. Elle est
la condition essentielle pour que perdurent la confiance, le respect et même,
l’amour de la Nation et de la Démocratie.

Fort opportunément,
Djama nous rappelle que c’était un partisan du vote utile, obligation
qui rappelle au citoyen djiboutien qu’il n’est pas seulement dépositaire
de droits, mais avant tout responsable de ses choix.

Il ne s’agit pas d’appliquer
la méthode ni les principes de Djama Elabé, mais de s’en inspirer
pour affronter l’avenir, de ne pas s’abonner à la résignation.

Pour cela, il vaut mieux
comprendre et analyser le pourquoi, les intérêts d’IOG à
voler les élections en 2005 encore une fois. La compréhension
est non seulement une arme contre la peur du changement mais aussi un levier
pour l’action, pour la stratégie à venir.

L’héritage de Djama
Elabé est surtout un plaidoyer pour la dignité en politique.