14/04/07 (B391) AFP Somalie: brefs échanges d’artillerie à Mogadiscio, vendredi soir.

MOGADISCIO
(AFP) – Des tirs nourris, y compris d’armes lourdes, ont retenti pendant une
vingtaine de minutes vendredi soir à Mogadiscio après qu’un
camp de l’armée éthiopienne eut été attaqué
par des insurgés, ont indiqué des habitants de la capitale somalienne.

Des insurgés ont attaqué après la tombée de la
nuit les troupes éthiopiennes installées dans les bâtiments
de l’ancien ministère somalien de la Défense, dans le sud de
la ville, entraînant une violente riposte des soldats d’Addis Abeba,
selon les mêmes sources.

Des explosions de mortiers, d’obus et de rafales de mitrailleuses ont été
alors entendues dans la ville, a constaté un correspondant de l’AFP.
Les tirs ont cessé après une vingtaine de minutes.

« Une maison a pris feu non loin de la mienne après avoir été
touchée par un mortier », a raconté à l’AFP Mohamed
Nur Ali, un habitant du quartier de Black Sea, situé non loin de l’ancien
ministère de la Défense, selon qui « il doit y avoir des
victimes ». Aucun bilan de ces tirs n’était disponible dans l’immédiat.

Des habitants du quartier ont préféré déserter
leurs maisons, craignant de nouveaux tirs, a constaté un correspondant
de l’AFP.

Mogadiscio est secouée par des violences très régulières
depuis la chute, il y a trois mois et demi, des tribunaux islamiques qui ont
perdu les régions somaliennes qu’ils contrôlaient.

Du 29 mars au 1er avril, des combats extrêmement violents ont opposé
à Mogadiscio l’armée éthiopienne, alliée au gouvernement
somalien, et les insurgés, dans les rangs desquels se trouvent des
miliciens islamistes.

Depuis, les deux camps se font face. Les insurgés ont renforcé
leurs positions, tandis que l’armée éthiopienne a reçu
le renfort de centaines de soldats, selon des témoins.

Mercredi, au moins quatre civils ont été tués lors d’échanges
de tirs, provoquant la fuite de plusieurs centaines d’habitants effrayés
par une possible reprise de combats intensifs à l’arme lourde.

Quelque 208.000 habitants de Mogadiscio, sur une population totale de l’ordre
d’un million de personnes, ont fui la ville depuis le 1er février en
raison des violences, selon une nouvelle estimation publiée vendredi
par le HCR.