30/01/11 (B589) La visite de Sarkozy à Addis Abeba à l’occasion du sommet de l’UA : Nicolas Sarkozy en visite express en Éthiopie – Le président Sarkozy devrait mettre en avant les questions de droits humains lors de sa visite

_________________________ 2 – Le Point avec AFP

Nicolas Sarkozy en visite express en Éthiopie

Le président français doit présenter ses priorités pour les G8 et G20 devant le sommet de l’Union africaine.

Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé dimanche matin à Addis Abeba pour une visite de quelques heures au cours de laquelle il doit présenter, devant ses pairs réunis pour le sommet de l’Union africaine (UA), ses priorités pour les G8 et G20. Sitôt descendu de son avion, Nicolas Sarkozy a rejoint le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi pour un petit déjeuner de travail consacré, notamment, aux questions bilatérales. Le séjour de Nicolas Sarkozy est le premier d’un chef de l’État français sur le sol éthiopien depuis celui de Georges Pompidou, en 1973.


Le président français devait ensuite s’entretenir rapidement avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, avant d’assister à l’ouverture du 16e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA. Le chef de l’État devait y prononcer un discours d’environ vingt minutes pour détailler son calendrier de travail pour les G8 et G20, en insistant sur la réforme de la gouvernance mondiale, l’aide au développement et la transparence des marchés des matières premières, notamment agricoles.

Lors d’une conférence de presse puis devant le Forum économique mondial de Davos (Suisse) cette semaine, Nicolas Sarkozy a répété sa volonté de faire de l’Afrique une « priorité ». Il a notamment plaidé pour la mise en place, très contestée, d’une taxe sur les transactions financières pour tenir les promesses d’aide des pays riches aux pays pauvres.


Le président français doit également profiter de son court séjour éthiopien pour évoquer, à l’occasion d’entretiens bilatéraux ou d’apartés, les deux sujets politiques à l’ordre du jour de ses collègues de l’UA, la crise postélectorale persistante en Côte d’Ivoire et les émeutes en Égypte. Il doit quitter la capitale éthiopienne dès la mi-journée.

_________________________ 1 – Human Right Watch

Le président Sarkozy devrait mettre en avant les questions de droits humains lors de sa visite

Le détournement par le gouvernement éthiopien de l’aide au développement à des fins politiques suscite notamment des inquiétudes

Le président français Nicolas Sarkozy doit se rendre à Addis-Abeba le 30 janvier 2011, pour une visite officielle en Éthiopie. Les préoccupations liées aux droits humains, notamment le détournement de l’aide au développement pour réprimer l’opposition, devraient figurer en bonne place à l’ordre du jour de M. Sarkozy, a déclaré Human Rights Watch.



Le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (Ethiopian People’s Revolutionary Democratic Front, EPRDF), dirigé par le Premier ministre Meles Zenawi, a remporté 99,6 pour cent des sièges au parlement lors des élections législatives de mai 2010. L’espace dont disposent la société civile et les médias indépendants s’est considérablement réduit au cours des cinq dernières années, et en particulier depuis l’adoption en 2009 par le gouvernement éthiopien d’une loi restrictive réglementant l’activité de la société civile. La plupart des groupes de défense des droits humains et des médias indépendants ont été contraints de cesser leurs activités, et le parti au pouvoir s’appuie sur un réseau d’antennes dans tout le pays pour contrôler l’activité politique de chaque foyer.



Parallèlement à l’intensification de la répression en Éthiopie, l’aide au développement fournie à ce pays par l’Union européenne, les États-Unis et d’autres bailleurs de fonds importants a connu une croissance constante.


En octobre 2010, Human Rights Watch a publié un rapport, « Development without Freedom » (« Un développement sans liberté »), qui décrit la façon dont l’aide internationale au développement est utilisée par le gouvernement éthiopien pour user de discrimination à l’encontre des opposants politiques et des dissidents. Les services gouvernementaux, financés par l’Union européenne et d’autres bailleurs de fonds, sont administrés de façon partisane de sorte que des produits agricoles essentiels, des terres, et même des programmes de « nourriture contre travail » sont utilisés comme des outils pour récompenser les partisans fidèles et punir les familles des membres de l’opposition, avec de graves conséquences sur le plan humanitaire.



Les bailleurs de fonds internationaux, en particulier l’Union européenne et ses États membres, ont conscience de cette discrimination partisane pratiquée dans certains domaines, mais n’ont pas mené d’enquête indépendante sur les graves allégations contenues dans le rapport de Human Rights Watch. Le président Sarkozy dispose de l’autorité et de la responsabilité nécessaires pour demander que l’Éthiopie autorise les bailleurs de fonds à évaluer de manière indépendante la façon dont leur aide est utilisée, a insisté Human Rights Watch.


« Le président Sarkozy devrait souligner que la dégradation de la situation des droits humains en Éthiopie constitue une source de préoccupation majeure non seulement en France, mais dans toute l’Europe », a déclaré Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau de Paris de Human Rights Watch. « Il devrait également insister sur le fait que la répression exercée par l’Éthiopie contre la société civile indépendante et les médias est inacceptable, et doit cesser. »