08/06/2000 – Nouvelle violation des Droits de l’Homme. Après ceux de Me AREF, de M Moumin Bahdon, etc.. M. GUELLEH confisque le passeprot de M. Aden ROBLEH, Président du PND. Vengeance mesquine, provocation ou besoin de prouver qu’il lui reste encore certains pouvoirs ? (Communiqué du PND)

PND
PARTI NATIONAL DEMOCRATIQUE
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LIBERTE – RESPONSABILITE – SOLIDARITE
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Représentation en France et en Europe
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COMMUNIQUE DE PRESSE

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Le Président du PARTI NATIONAL DEMOCRATIQUE (PND), Monsieur ADEN ROBLEH AWALEH, vient de faire l’objet d’une mesure de confiscation de passeport.

Pour cette raison, M. ADEN ROBLEH AWALEH n’a pu prendre part à la réunion de AFRICA LEADERSHIP FORUM à laquelle il était invité. Celle-ci s’est tenue à Abuja (Nigéria) du 1er au 2 juin 2000. M. ROBLEH avait participé à cette même conférence en juillet 1997 à Gaborone (Botswana).

Le héros de l’indépendance nationale, l’ancien compagnon de lutte des prestigieux combattants africains de la liberté se voit ainsi refuser de jouir de sa liberté la plus élémentaire : celle d’aller et de venir. Ses compagnons de lutte s’appellent, entre autres, docteur NETO d’Angola, Amilcar CABRAL de Guinée Bissau, Samora MACHEL du Mozambique, Tabo MBEKI d’Afrique du Sud, Sam NUJOMA de Namibie, du président actuel du Mozambique, CHISSANO et de bien d’autres non moins célèbres.

En agissant de la sorte, le régime dictatorial en place à Djibouti a dévoilé au monde son vrai visage. Les dictatures les plus décriées du continent n’oseraient pas s’aventurer sur ce chemin !.

L’ire de la dictature djiboutienne n’épagne même pas la famille de cette personnalité que le peuple djiboutien considère comme un véritable monument historique. Sa fille IDIL ADEN ROBLEH s’est vu refuser une bourse d’études alors qu’elle a été, l’année dernière, parmi les cinq premièrs lauréats du lycée d’Etat. Elle poursuit aujourd’hui en France des études universitaires avec des ressources de misère. Le fils aîné est, quant à lui, interdit de travail dans son pays.

L’ombre du héros semble terrifier les tenants du régime.

L’auteur du livre autobiographique  » Djibouti, Clef de la Mer Rouge  » est décidé à poursuivre ce qu’il appelle très justement son  » deuxième grand combat  » à savoir l’instauration de la démocratie dans le pays. Aucune pression de quelque nature que ce soit ne pourra l’empêcher de poursuivre cette voie. Pour cette lutte il a déjà passé six ans d’exil en France, de 1986 à 1992.

Le régime djiboutien devrait balayer devant sa porte avant de demander aux somaliens de se réconcilier. Ce régime est mal placé pour donner aux somaliens des leçons de dialogue, de tolérance et de démocratie.

M. ADEN ROBLEH AWALEH est un spécialiste de la Somalie. C’est de là qu’il a dirigé, durant 12 ans, le Front de Libération de la Côte des Somalis (F.L.C.S.), mouvement artisan de l’indépendance de Djibouti. Toute la classe politique somalienne fait montre d’une grande estime à son égard. Ceux qui sont réunis à Djibouti pour la conférence de réconciliation inter-somalienne ne cachent pas leur malaise en apprenant l’attitude du régime djiboutien à l’égard d’ADEN ROBLEH AWALEH. Pourtant, ce dernier, en dépit de sa situation, ne cesse de prôner la réconciliation auprès des conférenciers somaliens qui viennent le voir chez lui (il n’est pas associé à l’organisation de la conférence). Il leur demande instamment de mettre un terme à la guerre fratricide qui les oppose.

Pour le soutien de M. ADEN ROBLEH AWALEH, je fais appel :
– aux associations des droits de l’homme ;
– au président en exercice de l’OUA, S.E. M. ABDELAZIZ BOUTEFLIKA,
– au secrétaire général de l’OUA, S.E. M. SALIM AHMED SALIM ;
– à la Ligue Arabe ;
– au Président du Nigéria, S.E. M. OBASANJO, Président de AFRICA LEADERSHIP FORUM ;
– au secrétaire général des Nations Unies ;
– à M. SAHNOUN, secrétaire général adjoint de l’ONU ;

– à tous les anciens compagnons de la lutte de libération africaine.
– à la Commission Africaine des Droits de l’Homme ;

– à Amnistie Internationale.

Fait à Paris, le 5 juin 2000

SAÏDA BARREH FOURREH
Représentante du PND en France
et en Europe.

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Note de l’ARDHD :

Depuis plusieurs mois, nous attirons l’attention de l’opinion internationale sur les atteintes à la Liberté de déplacement dont sont victimes de nombreuses personnalités djiboutiennes (En particulier, Me Mohamed AREF, M Moumin BAHDON, M. Moussa IDRISS, M Aden Robleh AWALEH et bien d’autres encore sont interdits de voyager. Ces pratiques sont condamnées par toutes les instances internationales et sont en contradiction avec les accords et traités internationaux signés par Djibouti)

La semaine, nous avons publié une alerte pour demander à M. Guelleh de rendre tous les passeports confisqués illégalement par son régime.

Ce nouveau geste est-il une réponse ou une provocation ?

En tout cas M. GUELLEH persiste et montre par ce nouveau geste qu’il n’a aucune intention d’ouvrir son régime à la démocratie. L’Accord-Cadre, dans ces conditions, semble ‘bien mal engagé’ …..

Nous allons lancer une information à destination du Gouvernement français, de la Communauté européenne et de toutes les Associations internationales qui interviennent en faveur des Droits de l’Homme.

On peut d’ailleurs se demander l’objectif stratégique de M. Guelleh, s’il y en a un. Chaque confiscation de passeport empêche une personnalité de se rendre à une conférence ou à un congrés international : (Me AREF – Commémoration du Cinquanternaire de la Déclaration des D.H., conférence préparatoire à la réunion Europe-Afrique, M. ROBLEH : réunion AFRICA LEADERSHIP FORUM). A chaque fois les organisateurs sont informés des raisons de l’absence du délégué djiboutien et ils publient un communiqué international pour condamner les pratiques du régime … Djibouti se retrouve un peu plus isolé à chaque fois … pour toutes les violations des D.H. qui y sont commises. Cela sert-il la cause du peuple djiboutien ??