09/06/2000 – ONU / IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 23 (du 3 au 9 juin) : ETHIOPIE, ERYTHREE, SOMALIE.

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires – IRIN
Pour l’Afrique Centrale et de l’Est

Tél: +254 2 622 147
Fax: +254 2 622 129
E-mail: irin@ocha.unon.org

AFRIQUE CENTRALE ET DE L’EST:
IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 23 (du 3 au 9 juin)

SOMMAIRE:

ETHIOPIE-ERYTHREE: Les deux camps continuent de se renvoyer la balle
ERYTHREE: Arrivée de déplacés dans le port de Massawa

ERYTHREE: Les réfugiés au Soudan pris dans les combats
ERYTHREE: Des Ethiopiens détenus dans des camps de sécurité
SOMALIE: Enquête sur le meurtre d’un agent humanitaire au Somaliland
SOMALIE: Le choix entre ‘anciens ou nouveaux’ délégués

ETHIOPIE-ERYTHREE: Les deux camps continuent de se renvoyer la balle

L’Ethiopie et l’Erithrée se sont mutuellement accusées d’envenimer le conflit tandis que les pourparlers de paix se poursuivaient en Algérie.
L’Erythrée a reproché à l’Ethiopie d’avoir lancé des attaques sur le front d’Assab, les dernières en date jeudi. Les affrontements persistaient encore vendredi matin, rapportait la radio érythréenne. Dans un
communiqué, le ministre érythréen des affaires étrangères a qualifié les combats à Assab de ‘violation flagrante de l’accord de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)’, étant donné que l’Erythrée s’était retirée il y a deux semaines en accord avec les dispositions du plan de paix.
L’Erythrée a également signalé une ‘défaite majeure’ des troupes éthiopiennes lundi à Tesseney en Erythrée occidentale, affirmant que ‘la plupart des villes occidentales envahies par l’Ethiopie au début du
conflit’ avaient été libérées, à savoir Barentu, Haikota, Tesseney, Guluj et Tokombia. Le gouvernement éthiopien a déclaré que l’Erythrée avait
‘provoqué les hostilités’ sur le front d’Assab/Bure et que les affrontements avaient été violents dans la nuit de mardi, mais que l’Ethiopie avait ‘vaincu’ les troupes érythréennes.

ERYTHREE: Arrivée de déplacés dans le port de Massawa

Une nouvelle vague de personnes déplacées en provenance du front oriental de Bure, théâtre de récents affrontements à proximité du port d’Assab sur
la mer Rouge, est arrivée par bateau dans le port de Massawa. La porte-parole du PAM Lindsey Davies, qui s’est rendue à Massawa lundi, a déclaré à IRIN qu’environ 4 000 personnes étaient arrivées par bateau.
Environ 1 000 d’entre elles avaient été accueillies par la communauté ;
les autres étaient logées dans une école locale et dormaient dans les salles de classe et les couloirs, ou sous des bâches. Mme Davies a précisé
que le nombre des personnes déplacées en Erythrée ne pouvait pas être recensé de façon précise car la situation était ‘très fluide’ et les gens
étaient toujours en déplacement. Beaucoup d’individus se cachaient dans les collines et les montagnes où les agences humanitaires n’avaient pas accès ; on estimait à 50 000 le nombre de personnes réfugiées dans des petites zones au sud de Tesseney, le long de la frontière soudanaise. Ces déplacés se trouvaient sur le chemin de retrait des troupes éthiopiennes
et étaient par conséquent très vulnérables, ont expliqué des sources humanitaires. Les Nations Unies estimaient à 750 000 le nombre de personnes déplacées.

ERYTHREE: Les réfugiés au Soudan pris dans les combats

La reprise des affrontements entre les forces éthiopiennes et érythréennes en Erythrée occidentale a entraîné lundi le passage d’une nouvelle vague
de réfugiés vers le Soudan. Un porte-parole du HCR a indiqué à IRIN qu’au moins 3 000 individus avaient franchi la frontière dans la journée, d’autres personnes étant attendues dans le courant de la nuit. Parmi les nouveaux exilés au Soudan, on comptait au moins deux civils blessés, les premiers recensés par le HCR depuis le début des combats le 12 mai.
On pouvait en déduire que les réfugiés avaient été pris au piège dans les combats alors que jusqu’à présent ils les avaient précédés dans leur
fuite. Le porte-parole a précisé que pendant la journée on entendait parfaitement les tirs d’artillerie et d’obus du côté soudanais de la
frontière.

ERYTHREE: Des Ethiopiens détenus dans des camps de sécurité

Des fonctionnaires érythréens ont reconnu que quelque 7 500 Ethiopiens étaient détenus dans quatre camps à Massawa, Dekemhare, Mendefera et Keren, et qu’ils avaient été internés pour des raisons d’ ‘infractions à la sécurité’ et de ‘détention préventive’. Le camp de Shiteki a été ouvert le 29 mai après le bombardement par l’Ethiopie de l’aéroport
international, le premier jour des pourparlers de paix en Algérie.
Les Ethiopiens sont désormais officiellement invités à demander leur retour en Ethiopie, ce qui pourrait signifier le début de préparatifs de rapatriement, selon des diplomates. Un journaliste international qui a visité le camp de Shiteki, à 23 kilomètres au sud d’Asmara, a indiqué que la population en grande majorité masculine du camp était ‘sous
surveillance légère et détenue dans de bonnes conditions’.
Les journalistes ont rapporté que les Ethiopiens du camp avaient l’impression d’avoir ‘une certaine marge de choix’ quant à leur décision de rester ou
de partir.

SOMALIE: Enquête sur le meurtre d’un agent humanitaire au Somaliland

L’organisme de coordination de l’aide en faveur de la Somalie, ‘Somalia Aid Coordination Body’ (SACB) a fait part de son ‘profond regret’ suite au
décès du directeur de projet Dieter Krasemann, de la compagnie ‘German Technical Cooperation’ (GTZ) au Somaliland mardi.
Le SACB regroupe des donateurs, des agences onusiennes et des ONG travaillant en Somalie, et
s’occupe des problèmes de sécurité -notamment enlèvements et assassinats d’agents humanitaires – en Somalie. La GTZ et l’ambassade allemande ont
demandé que le comité exécutif se réunisse mercredi pour discuter de l’incident qui marque le premier assassinat d’un agent humanitaire étranger au Somaliland. Un communiqué émanant du SACB a fait savoir que M.
Krasemann avait été poignardé dans sa voiture à Burao et qu’il était décédé presque immédiatement. Son assaillant a été aussitôt arrêté et une enquête est menée par les autorités du Somaliland.

SOMALIE: Le choix entre ‘anciens ou nouveaux’ délégués

La conférence de paix pour la Somalie, qui se tient à Djibouti, arrive au terme de sa phase consultative, après que la composition des délégations à
dominance clanique ait été ralentie par des désaccords, ont indiqué vendredi à IRIN des sources diplomatiques. La discussion a été surtout
axée sur la représentation quantitative des sous-clans, des femmes et des minorités. Il est probable que la composition finale des délégations sera
formée de quatre groupes de 160 représentants, avec des groupes plus restreints pour les minorités. On observe des ‘centaines d’anciens politiciens’ à la conférence,’ a confié une source à IRIN. ‘Il sera
intéressant de voir quels délégués seront sélectionnés, anciens ou nouveaux.’

Nairobi, le 9 juin 2000

(Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN, un département d’informations humanitaires des Nations Unies, mais ne
reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agences.
Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure
une référence aux sources originales. Les rapports d’IRIN sont archivés sur internet sous :
]