13/06/02 Le procés des douze prisonniers politique se déroulera à Djibouti les 16 et 17 juin. (Sur la base d’Informations communiquées par la LDDH)

Ca y est,
la date est prise et les prisonniers politiques devraient passer
en procès les 16 et 17 juin. Yacin Yabeh et Abdoulnasser
Awaleh Cheik, qui avait été inculpé mais
dont le mandat de dépôt n’a jamais été
exécuté, devront retourner en prison avant le procès
pour satisfaire aux exigences du code pénal.

Deux acteurs
ne comparaitront pas. Ni le colonel God, qui est toujours en prison
malgré un non-lieu, ni le commandant Guelleh qui est en
liberté provisoire et qui avait lui aussi bénéficié
d’un non-lieu ne figurent pas dans la liste des inculpés
qui doivent comparaître devant la Cour Criminelle le 16
et 17 juin 2002.

Il semblerait,
que le Procureur Général ait décidé
d’agir ainsi, car pour la troisième et dernière
fois la Cour Suprême qui avait par deux fois cassé
les deux arrêts de la Chambre d’Accusation pour défaut
de base légale, doit se prononcer sur le pouvoir du Colonel
God et du commandant Guelleh et le délai étant de
2 mois, le Procureur Général a décidé
de mettre cette liste des 13 policiers au rôle de la Cour
Criminelle qui ne siège que deux fois par an (mai-avril
et novembre-décembre).

Les onze détenus,
qui ne sont en détention depuis le 13 décembre 2000,
ressentent une certaine déception, du fait qu’ils n’ont
pas obtenu des avocats indépendants, des avocats venus
de l’étranger.

Ils craignent
que leur procès soit expéditif, d’autant plus qu’il
n’aura pas d’avocats indépendants ; ni des observateurs
internationaux.

Pour eux
le procès se passera pratiquement à huit clos, et
en deux jours.

On nous signale
que Maître Aref aurait refusé de prendre leur défense
… se retranchant derrière le fait que ces hommes auraient
connaissance d’information sur la position de charniers en territoire
Afar et qu’ils auraient refusé de les communiquer. (?)
Doit-on y voir les conséquences d’un rapprochement avec
IOG par l’intermédiaire de Dileyta. Nous sommes bien incapables
de l’affirmer avec certitude.

En tout cas
nous suivrons avec attention le déroulement de ce procès
et nous remercions la LDDH pour ses informations.

Il est à
noter :

– que les
inculpés ne seront pas défendus par des avocats
libres et indépendants. Le seul, qui aurait pu le faire,
s’est excusé. Mais au fait, est-il encore indépendant
?

– que les
organisations internationales, contactées par la LDHH et
par nos soins, n’ont apporté aucune aide pour prendre en
charge leur dossier et pour envoyer des observateurs sur place,

– a contrario,
que Guelleh pourrait demander au juge de prononcer un jugement
qui permette de libérer ces hommes avant l’anniversaire
de l’indépendance. Nous savons que cette affaire lui pèse,
dans la mesure où elle permet d’alerter toutes les organisations
internationales sur les incarcérations extra-judiciaires
et/ou illégales à Djibouti. Cela constitue toujours
une mauvaise publicité pour le dictateur.