13/11/02 (B171) Avant de publier le volet N°2 de la ‘Saga d’IOG’, le sergent Ariko a pensé qu’il était plus urgent de parler de l’affaire BORREL.

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Note de l’ARDHD

Le volet N°1
de la ‘Saga d’IOG’ avait intéressé de nombreux lecteurs, qui
attendent avec impatience le volet N°2. Le Sergent Ariko a promis de nous
l’adresser rapidement. Ce matin, il a choisi de nous proposer ‘L’affaire Borrel’.
Comme nous l’avons écrit cette affaire devrait connaître des
retentissements importants en décembre, en particulier avec la diffusion
de l’émission 90 minutes, très attendue de Canal +.

Réserve :
comme toujours nous publions les textes du Sergent Ariko sous sa seule responsabilité,
n’ayant pas les moyens de vérifier les points et laissant aux lecteurs
le soin de se forger leur opinion.

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L’affaire
du Juge Borrel.

Cette affaire se passe
à Djibouti. A l’époque, elle a surpris beaucoup de personnes
qui découvraient que l’on pouvait commettre des assassinats et que
l’on pouvait tenter de les maquiller en suicide au nom de la coopération
entre les deux pays.

Donc, le jeudi 19 octobre,
le corps du Juge est trouvé vers 7 heures du matin dans la région
du Goubet. Il est transporté à Djibouti, précisémentà
la morgue de l’hôpital militaire Bouffard. Après l’autopsie,
il a été annoncé que le Juge s’était suicidé
en s’immolant par le feu …

Comment a-t-on pu dire
qu’il s’était immolé par le feu à partir du moment où
certains documents classés ‘top secret’ avaient disparu de l’hôpital
militaire
Bouffard ?

Je savais que cette affaire
allait être confiée à la SDS en collaboration avec les
Services de Renseignements français basés à Djibouti
sous les ordres du Commandant Marc Fontrier.

Aussitôt M. Jean-Claude
Sapkas qui était le conseiller juridique de Gouled a demandé
à Madame Borrel de conserver le plus strict silence sur cette affaire

je sais que Madame Borrel
s’est constituée partie civile devant le Juge de Toulouse Mme Myriam
Viargues et qu’elle a porté plainte pour assassinat.

Pour IOG, c’est une affaire
qui a été reprise par le Parti socialiste, qui le mettrait en
accusation. IOG demande à la population de Djibouti de manifester devant
l’Ambassade de France. Il impose aux Parlementaires de
signer une pétition et il les menace de dissoudre l’Assemblée
nationale s’ils ne s’exécutent pas sur le champ.

La pétition est
remise personnellement à l’Ambassadeur M. Patrick Roussel par le Président
de l’Assemblée M. Saïd Ibrahim Badoul.

Le 19 janvier 1998 le
Juge Morachini saisi la brigade criminelle de Paris pour qu’elle enquête.

Bizarre cette affaire
!

Les Juge Leloire et Morachini
se déplaceront à Djibouti à deux reprises : le 30 octobre
1998 et le 25 février 2000 (Lors de son séjour, Leloire a discuté
tranquillement à Djibouti avec le Chef de l’État et il l’a informé
des progrès de l’enquête des risques qu’ils couraient si l’enquête
concluait à un meurtre, en particulier au niveau de la dégradation
des relations IOG – Chirac)


lors du déplacement du 25 février, un autre procureur M Dauvez,
ainsi que Madame Dominique Lecomte de l’Institut médico-légal
de Paris accompagnaient les deux Juges.

Ils concluront tous au
suicide ! Mais ils n’ont jamais trouvé le rapport de l’hôpital
! Il avait été soigneusement retiré des dossiers avant
leur arrivée à Djibouti….

C’est le 27 septembre
2000 que les Policiers de la Brigade criminelle de Paris ont remis aux deux
Juges leur rapport (le rapport sera en faveur d’IOG).
Dans ce rapport, ils indiquent qu’aucun des témoins rencontrés
et interrogés n’a été en mesure de fournir le moindre
élément tangible et véritable qui prouverait que c’est
un suicide.

Comment ont-ils pu écrire
qu’ils avaient interrogé des personnes pour prendre en considération
leur témoignage ? On sait bien que personne n’a la liberté de
dire la vérité à Djibouti, y compris les membres de l’Ambassade
de France et les coopérants.

Par exemple, tout le monde
se souvient de la mésaventure qui est arrivé à l’avocat
qui venait défendre des opposants à Djibouti. Il n’a même
pas pu descendre l’avion … car les autorités de Djibouti refusaient
qu’il mette, ne serait-ce qu’un pied, sur le sol de la République.

Il faut savoir aussi que
le juge Borrel était affecté au Ministère de la Justice
à Djibouti dans le cadre de la coopération française.
D’après le pouvoir en place à Djibouti, il travaillait avec
ses collègues nationaux sur l’actualisation du Code national djiboutien,
hérité de la France.

Guelleh est malin, il
a raconté (selon des sources à Djibouti) que le couple
Borrel traversait des moments difficiles. Selon lui, Monsieur Borrel aurait
été traumatisé par la mort d’un de ses amis magistrat,
lui aussi. Il en a même rajouté en faisant dire que Monsieur
Borrel était en proie à une crise de
dépression depuis qu’il avait appris qu’il aurait été
atteint d’un zona (maladie infectieuse due à un virus du groupe Herpès).

Le pouvoir s’est étendu
longuement sur une lettre dans laquelle le juge aurait consigné ses
dettes (selon l’enquête franco-djiboutienne). Mais il y avait bien autre
chose et ce dossier comportait en réalité le fameux document
que les deux pays voulaient empêcher à tout prix d’atterrir dans
des mains indésirables.

Dans cette opération
de calomnie montée à l’instigation de Guelleh, la Gendarmerie
djiboutienne a évoqué dans un rapport, la liaison que
Monsieur Borrel aurait eu, autrefois, avec madame Jeanine Piquonne, une femme
d’origine malgache avec laquelle il aurait eu une fille nommée Tania.

J’ai poursuivi mon enquête
sur cela. Lors de leur visite à Djibouti, les deux juges n’ont jamais
considéré qu’il pourrait être utile d’interroger l’ancien
Ministre de la Justice M. Moumin Bahdon Farah qui était le patron effectif
de M. Borrel.

Lorsque M. Borrel aurait
dit à Madame Borrel qu’il n’était plus digne d’elle, il voulait
lui dire la vérité, en fait, sur ce qu’il le tracassait. Il
voulait parler de ses découvertes concernant les responsables de la
mort du fils de l’Adjudant Nervet dans l’attentat terroriste du Café
de Paris, qui avait été commandité par Guelleh et monté
par la SDS.

M. Borrel n’était
pas un homme qui acceptait les compromis et il avait diligenté des
enquêtes sérieuses à Djibouti dans plusieurs affaire qui
convergeaient toutes vers l’actuel ‘homme fort’ de Djibouti. La liste, que
le
Juge possédait, donnait les noms de tous les proches collaborateurs
du chef du pouvoir en place qui auraient pu être impliqués dans
ces affaires.

Sinon, pour quelles raisons
M. Sapkas aurait-il demandé à Madame Borrel de ne jamais parler
de ce document ni de cette fameuse liste qui dérange les deux pays.

Je m’adresse au Juge Leloire
et je lui demande s’il a enquêté sur l’affaire (dont parle le
document secret que détenait Bernard Borrel) de la BDMO. Nous savons
que cette banque permettait le blanchiment de l’argent sale reçu de
Paris via différentes compagnies.

L’argent reçu et
blanchi pourrait avoisiner 2.710.394.000 FDJ !

La lettre de l’Océan
indien du 14-05-1994 disait clairement la vérité sur cette affaire.
Un Ministre en l’occurrence M Ali Mahamadé Houmed s’est immiscé
dans cette affaire qui concernait aussi le Directeur de l’EDD, M Djama Ali
Guelleh.

Une commission a été
nommée par le Gouvernement. Elle était présidéepar
M Luc Aden, ancien Président du Conseil constitutionnel. L’enquête
montrera que les proches du pouvoir ont encaissé 67 millions de FDJ.
D’où vient cet argent ?

Et pourtant les autorités
disaient qu’il n’y avait plus d’argent dans les caisses, afin de justifier
la fameuse taxe patriotique de 10 % prélevée sur les salaires
des fonctionnaires.

Toujours à l’attention
du Juge Leloire : pourquoi n’avez-vous jamais interroger M. René Gastaldi
(très proche de Barkat Gourad) qui a été arrêté
à l’Île de la Réunion par la Gendarmerie française
et qui a été immédiatement
transféré à Paris ?

Dans les numéros
612 et 614, la Lettre de l’Océan indien évoque cette affaire.

La liste, que détenait
M. Borrel, concernait aussi la contrebande entre Djibouti et l’Île de
la Réunion. Aujourd’hui Maîtres Martinet, Montagné et
Mourad Farah sont protégés par Guelleh. L’argent blanchi (via
la BDMO en particulier) a servi pour acheter des armes qui ont été
utilisées contre le Frud. Il a aussi servi à acheter une partie
des dirigeants du Frud.

Un navire battant pavillon
Grec a débarqué les armes qui provenaient de Bulgarie. Elles
étaient destinées à Monsieur Saad Cheik Moussa. Mais
le container recelait bien d’autres choses …

En particulier, des déchets
nucléaires !

En tuant le Juge, on effaçait
tout !

Mais la vérité
finit toujours par triompher. Quoique l’on fasse. Quelles que soient les précautions
que l’on prend, il y a toujours un grain de sable. En l’occurrence le Lieutenant
Alhoumekani, ancien membre de la Gendarmerie qui est sorti du bois et qui
n’a pas hésité à dire la vérité sur ce
qu’il sait.

Il a été
rejoint par mon supérieur, le Commandant iftin, qui était le
patron de la Garde républicaine basée a Calelon.

Notre brave Lieutenant
n’a pas hésité à parler dans l’émission de Poivre
d’Arvor et il a déclenché un tollé général
dans l’entourage de Guelleh. Ce dernier s’est mis à accuser la France
de conspiration politique.

Guelleh a promis au Juge
Leloire que si d’autres preuves ou d’autres témoignages sortaient,
il dénoncerait toutes les personnes qui sont complices avec lui dans
le complot. (N’est-ce pas, M. Charles Pasqua,
ancien Ministre de l’Intérieur du temps d’Alain Juppé, que vous
en saviez des choses ? ).

Guelleh était fou
furieux. Il a dit à Leloire que l’autre Juge avait des
liens avec le Juge Éric Halphen qui travaillait sur l’affaire des HLM
de Paris, qu’il était proche de Me Montebourg, du substitut du Procureur
de Toulon
Monsieur Lévy et Madame la Ministre Élisabeth Guigou.

Si cette affaire était
aussi limpide, pour quelles raisons :

  • aurait-il été
    nécessaire de faire assassiner le Major Daheiyié par la SDS
    ?
  • les deux juges Leloire
    et Moracchini auraient-ils fait pression sur Alhoumekani lorsqu’il a témoigné
    à Bruxelles, afin de tenter d’obtenir, sinon qu’il revienne sur son
    témoignage, mais au moins qu’il lui retire toute substance,

Toujours furieux, Guelleh
a exigé que l’Ambassade de Djibouti à Bruxelles établisse
un rapport régulier afin de l’informer de tous les faits et gestes
d’Alhoumekani et d’Iftin.

Je sais que la discussion
commencée entre les envoyés de Guelleh et iftin est dans l’impasse.
Iftin sait très bien, en dépit de toutes les promesses que pourraient
lui faire IOG, ce qui l’attend s’il rentrait à Djibouti. L’exemple
du Major Daheiyié est bien dans son esprit et il prouve que Guelleh
ne plaisante pas avec ces affaires-là.

Iftin était venu
deux fois en Belgique. A chaque fois, Guelleh le faisait surveiller par la
SDS dans la maison de la Cité Aquitaine (actuel emplacement de la Villa
Christophe).

La suite sera pour vendredi.

Sergent
Hassan Moussa dit Ariko
Canada.