12/05/03 (B197) Présence militaire américaine : quel désastre pour les Djiboutiens et leur environnement ! (Elmi Awalleh)

Je partage beaucoup votre
conviction, qui est la défense de la liberté et des Droits de
l’Homme à Djibouti. En fonction de mes modestes moyens, je participe
à vos compagnes comme la libération de DAF : écrire des
textes, signer la pétition, mais aussi la diffuser de mon côté
auprès de mes amis étrangers dans le monde.

J’ai eu un choc en lisant
ce que vous écrivez à propos de la présence militaire
américaine.

Je veux bien prendre votre
texte comme une moquerie envers les deux puissances occidentales, qui sont
prises au piège par le fascisme nihiliste d’IOG. Mais si vous êtes
convaincus de ce que vous écrivez ou autrement dit que vous applaudissez
cette présence, je crois que vous vous trompez. (Cf note de l’ARDHD
en fin d’article)

L’adduction d’eau pour
une école par les militaires américains et en réaction
à cela la réhabilitation ou la reconstruction d’une école
par les militaires français ne sont que des gestes très symboliques.

C’est juste un geste qui
s’ajoute à d’autres qu’ils ont fait antérieurement. Certes,
les usagers de ces écoles en bénéficient, mais le problème
n’est pas réglé : la fin du système autoritaire et totalitaire
qui met la population dans cet état.

Comme j’ai écrit
dans des autres textes antérieurs, franchement la présence militaire
américaine représente une menace, et on ne doit pas voir les
aides ponctuelles par exemple l’aide alimentaire (avec des produits OGM),
l’aide sanitaire et l’adduction d’eau comme quelque chose d’important pour
le pays et sa population. Pourquoi ont-ils choisi Doralé? Serait-il
un moyen de préparer à leurs entreprises fascistes du secteur
pétrolier de s’implanter dans la zone pour pouvoir bénéficier
des gros contrats lors de la construction et la mise en service du port pétrolier
dont évoquait le sanguinaire IOG dans son bilan de 4 ans de présidence?

Il faut avoir présent
à l’esprit que l’aide des Etats-Unis a été insignifiante
à Djibouti et dans la Corne de l’Afrique, exception faite de l’Ethiopie
sous le règne de Hailé Selassié. Que les forces fascistes
américaines ne changent pas le nom d’un camp militaire abandonné
par les forces françaises, cela est un orgueil pour les Français,
mais pas plus.

C’est un autre jeu entre
deux puissances qui se côtoient toujours sur tous les terrains, qui
ont plus de relations profondes que de différences. Par contre c’est
qui est important, c’est d’appeler au départ des militaires américains.
Il n’y a pas des accords de défense avec ces marines, qui détruisent
tout sur leur passage.

Avec la France il y en
a un. Voyez ce que ces marines ont fait en Irak ; nous ne devons pas oublier
la GUERRE FASCISTE. Les dictatures jouent sur l’oubli populaire, avec les
moyens modernes d’information, la manipulation est tellement efficace que
les gens oublient facilement ce qu’ils s’opposaient avec conviction, il y
a encore quelques jours.

Les autorités fascistes
des Etats-Unis ont minimisé l’usage des bombes racistes et des armes
à uranium appauvri (pire que celles qui ont été utilisées
au Kosovo) qu’ils ont employées contre la population civile irakienne.
Donc défendre la liberté et les Droits de l’Homme, pour moi
c’est aussi dénoncer les pratiques inhumaines, abominables, fascistes
et racistes de ce pays, et surtout de l’administration de Bush. En respectant
l’autre, l’aide a un sens.

Par ailleurs, je ne crois
pas qu’on puisse parler de concurrence entre les Etats-Unis et la France.
IOG utilise les deux pays à ses fins, mais il peut être victime
quand il ne répond plus surtout aux intérêts fascistes
des Etats-Unis. Cela nous rappelle ce qui est arrivé à Saddam
Houssein, d’ami, surarmé dans les années 1980 (pour lutter contre
l’Iran de Khoimeny il est passé à ennemi Nº1 à partir
de 1990, et donc prêt pour être tué en 2003. Quelle politique
extérieure sauvage d’un pays qui se considéré civilisé!
IOG peut se retrouver dans une même situation que Saddam Houssein.

Plus pour la vie de ce
dernier, c’est pour l’avenir de la population djiboutienne qu’on doit appeler
le départ des troupes américaines.

L’aide des Etats-Unis
à Djibouti n’est pas indispensable, ils soutiennent le totalitarisme
d’IOG. Qu’ils quittent notre sol. De l’air et de la Liberté messieurs
les fascistes professionnels.

Elmi
Awaleh

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Note de l’ARDHD
Remettez-vous vite de votre choc !
Comme vous avez pu le lire, notre association s’est toujours refusée
à interférer dans un débat qui dépassait le cadre
de son champ statutaire d’intervention. Cependant notre équipe, qui n’est
pas dénuée d’un certain sens de l’humour, souvent utile pour faire
passer des messages « plus profonds », n’a pas pu s’mpêcher de réagir
à ces deux dépêches de l’ADI, dont le parallèle
était très représentatif du jeu que joue Guelleh actuellement.

Mais
je vous en prie, n’allez pas nous faire dire ce que nous n’avons jamais écrit,
à savoir que nous aurions exprimé un avis quel qu’il soit, sur
la présence américaine, dont il ne nous appartient pas de juger
le bien ou le mal fondé, sauf en ce qui concernerait un éventuel impact direct
sur les causes que nous défendons à Djibouti.

En tout état de cause, nous ne voyons pas les raisons pour lesquelles il n’y aurait pas lieu de remercier individuellement des hommes/militaires, s’ils ont fait un travail utile pour la population, au prétexte qu’ils appartiennent à une nation dont vous refusez les orientations générales et à laquelle vous prêtez (à juste titre ou non) de mauvaises intentions. C’est un autre débat, sérieux, qu’il conviendra d’aborder plus tard, avec des informations et des éléments.