10/06/03 (B201) Le nouveau rapport de la CISL qui accable Guelleh et son régime. La lecture est hautement édifiante.

Qu’est ce que la
CISL ?

La CISL représente
158 millions de travailleurs de 231 organisations affiliées réparties
dans 150 pays et territoires. La CISL est également membre du Groupement
Global Unions : http://www.global-unions.org

Extrait du rapport
de la CISL concernant Djibouti :

Djibouti

POPULATION : 600.000
/ CAPITALE : DJIBOUTI / CONVENTIONS DE L’OIT RATIFIÉES : 29-87-98-100-105

De nombreuses restrictions
font obstacle à la liberté syndicale et au droit de grève.
La politique du gouvernement consiste à mettre à l’écart
les syndicats représentatifs et indépendants pour leur substituer
des «syndicats» à sa solde. En octobre, un dirigeant syndical
a été écarté de ses fonctions, puis réintégré
en novembre.

LA LÉGISLATION

La loi reconnaît le droit des travailleurs à adhérer
à un syndicat mais impose des restrictions à ce droit. Un syndicat
ne peut être constitué que s’il dispose de l’autorisation préalable
du gouvernement. Seuls les ressortissants de Djibouti peuvent détenir
une fonction syndicale. Le projet de nouveau code du travail, élaboré
unilatéralement par le gouvernement, rend encore plus difficile la
constitution d’un syndicat.

Ici aussi, alors que le
droit de grève est reconnu, il est restreint. Les
autorités jouissent d’amples pouvoirs qui leur
permettent de réquisitionner des fonctionnaires en grève; un
syndicat qui
prévoit de faire grève, doit en informer
le ministère de l’Intérieur 48 heures à l’avance.

LES DROITS DANS LA
PRATIQUE
Dans la pratique, les droits syndicaux ne sont quasiment pas respectés.
Les actions syndicales ont été réprimées à
maintes reprises depuis le licenciement par le gouvernement, en 1995, de neuf
dirigeants de l’UDT (Union djiboutienne du Travail), affiliée de la
CISL, et de l’Union générale des travailleurs de Djibouti (UGTD),
en représailles et suite à une grève de protestation
contre des mesures d’ajustement structurel.

Par la suite, le gouvernement
a aidé à créer un «collectif syndical», pas
du tout représentatif. Suite à la pression de l’OIT et au cours
des visites de délégués syndicaux internationaux, le
gouvernement avait promis, à plusieurs reprises, une amélioration
de la situation et plus particulièrement qu’il autoriserait la tenue
d’un congrès de l’UDT et de l’UGTD. Ce qui s’est passé en
réalité, c’est qu’en 2002, le gouvernement a aidé des
dissidents à perturber le congrès national de l’UDT. Les travaux
ont dû être écourtés quoique les élections
aient pu reconduire les dirigeants légitimes.

Finalement, en septembre
2002, l’UDT a pu tenir son 2e congrès ordinaire en
présence de représentants d’organisations
syndicales internationales telles que l’ORAf-CISL, non sans que le
gouvernement ait tenté de le faire avorter.

Les deux organisations
ont vu leurs cotisations gelées, leurs comptes bancaires bloqués
et leurs locaux leur ont été retirés; les dirigeants
syndicaux ont été harcelés, les manifestations de protestation
se sont heurtées à la violence policière. Le gouvernement
a rejeté des propositions réitérées de dialogue
et de conciliation, et a constamment manqué à ses promesses
de faire appliquer les recommandations de l’OIT sur les libertés syndicales.

Restrictions
au droit de grève dans le secteur public

Nécessité
d’une autorisation gouvernementale . Les syndicats des enseignants ont aussi
subi une répression historique. En 1996 des professeurs ont été
licenciés, en très grand nombre, après avoir manifesté
pour protester contre les arriérés de salaires impayés.
En 1997, cinq responsables du syndicat des enseignants du secondaire SYNESED
ont été licenciés et ont perdu leur habilitation à
l’enseignement, pour avoir pris part aux protestations. Des grèves
de solidarité avec les cinq responsables licenciés ont été
réprimées par la force.

FAITS MARQUANTS DE
2002

Au début de l’année,
l’Assemblée nationale a voté la diminution des pensions
de retraite, sans que le gouvernement
ait consulté les partenaires sociaux.

Par décision d’Abdallah
Abdillahi Miguil, ministre de l’Habitat, de
l’Urbanisme, de l’Environnement et de
l’Aménagement du territoire, en date du 7 octobre, Abdoulkalek Waberi
Ouffaneh, secrétaire général du
Syndicat du personnel du bâtiment et des travaux publics (SP-BTP) et
trésorier général de l’Union djiboutienne
du travail (UDT), a été écarté de ses fonctions.
Il a été finalement
réintégré dans ses fonctions en novembre.
Abdoulkalek Waberi Ouffaneh avait déjà été victime
de précédentes mesures de
rétorsion visant à l’empêcher
d’exercer ses fonctions syndicales.

À la fin de l’année,
les neuf dirigeants de l’UDT et de l’UGTD licenciés
pour les actions de grève de 1995
n’avaient toujours pas été réintégrés.

Les syndicalistes licenciés
ne sont pas réintégrés

Pressions exercées
sur un dirigeant syndical