31/08/03 (B210) Abdoulkader Doualeh Waïs, Ministre de l’Intérieur franchit une nouvelle étape dans l’horreur. Jusqu’où ira-t-il ?

Dans les colonnes de l’ADI,
il exprime sa satisfaction sur les résultats de l’opération
honteuse, qu’il a déclenché et dont il vient d’être contraint
de retarder l’échéance, en raison des drames humains et des
difficultés survenant, vue le manque de préparation et d’accompagnement de l’opération.

Qu’ose dire ce Ministre
?

Tenez-vous bien !

Que ça rapporte
des sous ! Bravo pour l’éthique !

On doit certes le créditer d’une certaine honnêteté, car
ce régime dictatorial, n’a jamais rien fait gratuitement, mais quand
même, il y a des limites à la pudeur.

Affirmer publiquement
que l’on s’est sucré généreusement
sur le dos des malheureux qui sont forcés de fuir la répression
policière dans des conditions dramatiques (parfois sans eau,
sans ressource pour acheter de la nourriture et accouchant sur le quai de
la gare)
: il y avait un fossé que le Ministre de l’Intérieur
a franchi avec brio (il aurait dû se présenter aux Mondiaux
de Paris, avec une telle performance : à ne pas en douter un bel espoir
de médaille pour Djibouti !).

Et il voudrait faire croire
que le peuple djiboutien se réjouit de l’aubaine. En plus, demain,
homme à la vue basse, il n’y aura plus du tout de clients pour ces
commerçants !

Avouer publiquement que
l’afflux de demandes de renouvellement de la Carte nationale d’identité
(dont le tarif a augmenté de 1 500 %) est une aubaine pour l’Etat :
c’est trop fort.

____________________________
Extrait de l’ADI

(…) Conséquences.

Dans l’immédiat, les premières incidences concrètes et
observables de ce programme de résolution de l’immigration clandestine
en République de Djibouti sont de deux ordres. Sur un plan strictement
circonstanciel, on note que ce vaste mouvement des personnes a constitué
une aubaine pour les commerçants, propriétaires de bus et minibus
et petits agents de change. En effet, les milliers des personnes retournant
dans leur pays ont procédé au convertissement de leurs avoirs
financiers en la monnaie de leurs pays respectifs (ou en devise forte) ou
ont procédé au transfert de leur pécule. L’achat des
valises et des menus articles ainsi que la location collective ou individuelle
des véhicules de transport par ces personnes en partance ont été
un marché inespéré pour les petits commerçants
de la place.

Autre induction indirecte,
l’afflux des djiboutiens désireux d’établir ou de renouveler
leurs pièces d’identité (Carte d’identité, acte de naissance)
aux bureaux du Service de Population .
(..)


_____________________________ Autre dépêche.

Et dans un autre communiqué,
le Ministre de l’Intérieur en rajoute avec cynisme, parlant, croit-il
au nom des Djiboutiens : « Il semble que tout le monde est décidé
à partir, nous devons tous en être satisfaits et fiers »,
.

Les Djiboutiens auraient-ils
des raisons d’être fiers, si les étrangers se précipitaient
volontairement et ‘en masse’ pour les quitter. Ce ne serait pas flatteur pour
l’hospitalité traditionnelle du peuple djiboutien …. Ne doit-on pas
chercher dans un apparent volontarisme, la peur, celle des mesures de rétorsion
qui ont été annoncées ? Entre deux maux, bien sur on
choisit toujours le moindre. Et la mencae répétée de
rafles, d’internement en camp de concentration sous un régime reconnu
pour pratiquer en plus la torture, ça vous donne certainement des ailes
pour s’enfuir à toutes jambes.

Ne cherchez pas ailleurs
les raisons d’un soi-disant volontariat.