03/05/05 (B296) La rumeur publique : « De la Tectonique des Plaques en Géopolitique » ou » Quand la plaque Africaine s’éloigne de la plaque française »
De la Tectonique des Plaques en Géopolitique.
ou
Quand la plaque Africaine s’éloigne de la plaque française.
Au lendemain, des élections présidentielles au Togo, le Ministre Français des affaires étrangères a omis de tourner 7sept fois la langue avant de déclarer que ces élections ont été un succès. C’est à se demander si cette apprentie diplomate vit dans le monde réel. J’ai bien peur que le séjour à Bruxelles de ce charmant Monsieur n’ait pas suffisamment aiguisé son sens de l’observation et de l’analyse. Vous me rétorquerez que l’Europe n’a jamais été une école de pragmatisme et de proximité. Le verdict du 29 mai nous donnera la réponse.
J’accuse Michel BARNIER d’avoir fait preuve d’une insoutenable légèreté dans son commentaire des élections du Togo et d’une crasse méconnaissance de l’Afrique et de ses subtilités. « Un succès », c’est ce qu’il a osé dire. Comment peut-on soutenir une telle affirmation quand on connaît le personnage et surtout les récentes péripéties de Faure Gnasimgbé à l’occasion du décès de son dictateur de père ?
En tout bon apprenti dictateur, il a su faire preuve d’un tel cynisme en bidouillant la constitution de son pays, pour ni plus ni moins, lui permettre d’occuper le fauteuil présidentiel vacant squatté pendant plus de quarante ans par son défunt père. Ce jeune prédateur politique a su faire une entrée remarquable dans le cercle de plus en plus restreint des derniers dictateurs africains. Il en a la fibre, les réflexes et le sens de l’intérêt supérieur de la Nation. C’est sanguin !
Nos diplomates ne sont décidément plus dans le coup. Hier en Côte d’Ivoire, la France a démontré qu’elle avait perdu la main. Elle n’a plus cette dextérité et ce savoir-faire que tout le monde lui reconnaissait pour la cuisine africaine. Aujourd’hui, les plats sont ou trop salés ou trop fades et même parfois un peu trop épicés – un comble pour les Africains – à en provoquer des rancœurs, des amertumes et de plus en plus de phénomènes de rejet.
Après la Côté d’Ivoire, la France vient de mettre à nouveau le pied dans le plat Togolais. Cela devrait être le plat de trop qui pourrait renvoyer notre diplomate en chef vers les vertes prairies de sa Savoie natale. J’ai bien peur – pour lui – que la fin de mi-temps ne lui soit signifiée en même temps que le coup de tonnerre attendu le 29 mai.
Tout à l’opposée de la Côte d’Ivoire et du Togo – géographiquement parlant – il y a aussi un autre plat qui finit par sentir le cramoisi. En effet, sur fond d’une affaire politico judiciaire (affaire Borrel) et de rivalités franco-américaine, le bac à sable Djiboutien, comme se plaît à le dénommer la coalition des diplomates et militaires français, est entrain de se retirer sous les pieds mal habiles d’une diplomatie française qui ne finit pas de briller par sa courte vue.
Cette courte vue sur les affaires djiboutiennes vient se dédoubler d’une frilosité vis-à-vis d’un régime djiboutien qui vient de se racheter une nouvelle virginité démocratique et ce grâce à des élections pseudo démocratiques à candidat unique. Ismail Omar Guellé (actuel Président de la république de Djibouti) vient de se refaire l’hymen avec la bénédiction des chirurgiens en chef Bush et Chirac.
L’opération est une réussite et la vierge se porte bien.
Tous ces petits signes accumulés ça et là, telles de petites secousses telluriques sont annonciateurs de grands chamboulements géophysiques. Nous sommes certainement entrain d’assister à la séparation entre la plaque africaine et la plaque française.
Il nous faut peut être ce big-bang géopolitique pour que l’Afrique puisse se réveiller et atteindre un jour cette maturité politique qui lui fait tant défaut.
Le Big-Bang n’est il pas d’après les spécialistes à l’origine de la vie sur terre. Espérons que ce Big-Bang que nous appelons tous de nos vœux soit à l’origine d’une nouvelle Afrique débarrassée de tous ces vieux démons.
La Rumeur Publique