19/05/05 (B298) AFP : Le personnel de RFI dénonce un cas de censure sur l’affaire Borrel (Info de 18h00 + complément de 20h00) (Information lecteur)

___________________ Note de l’ARDHD
Un nouveaux dommage collatéral conséquence de l’affaire Borrel, telle qu’elle est (mal) gérée par le Gouvernement français, qui commence à « s’emmèler les pinceaux » dans le tissus de ses déclarations (n’allons pas jusqu’à dire « mensongères ») très orientées en faveur de la Défense du dictateur-usurpateur.

Si la diplomatie française persiste dans cette voie :
– non seulement le discrédit finira par retomber sur le Président français, qui a reçu un témoin important et qui oppose un barrage aux Juges en charge de l’instruction pour le meurtre d’un magistrat français,
– mais elle perdra tout crédit en France et à l’étranger,
– et à la fin, Guelleh, fatigué de voir le peu de résistance que la France lui oppose, ira jouer avec les Américains, qui sont plus combattifs, ce qui l’amusera certainement davantage … Et adieu l’espoir d’auditionner Guelleh, Hassan Saïd et Djama, pour la Justice française …
____________________________________________________


19-05
18:00:45 Le personnel de Radio France Internationale (RFI) a dénoncé et condamné jeudi « la censure » exercée selon elle contre la rédaction dans la couverture de l’affaire de la mort suspecte, en 1995 à Djibouti, du magistrat français Bernard Borrel, une affaire qui empoisonne les relations entre Djibouti et la France.

Réunie à l’appel de l’intersyndicale, l’Assemblée générale du personnel de la radio a adopté à l’unanimité une motion dans laquelle elle exige « la remise en ligne dans les 24 heures » d’un article du journaliste David Servenay, « tel qu’il a été validé le 29 avril par le directeur de l’information ».

(Information AFP complémentaire à 20h00)
Cet article, retiré du site internet de la radio, portait sur la mort suspecte, initialement classée comme suicide mais que certains considèrent être un crime, du magistrat français Bernard Borrel, retrouvé mort en 1995 au pied d’un ravin à Djibouti.



Selon l’auteur de l’article incriminé, la justice française « sait que ce juge français a bel et bien été assassiné » et « de nombreuses autorités se sont efforcées de freiner l’enquête ou d’en arrondir les angles saillants ».



L’auteur affirme que « l’intérêt supérieur de l’Etat » a prévalu dans cette affaire. Il cite des « témoins » désignés seulement par des initiales et qui assurent qu' »il s’agit d’une affaire politique ». Enfin, l’auteur met en cause l’attitude de « membres des services spéciaux » dans cette affaire.


Cet article, qui portait sur la mort du magistrat et l’enquête en cours, a été retiré du site internet de la radio.

La thèse du suicide du magistrat a longtemps été privilégiée avant d’être mise à mal par une série d’expertises en 2004 demandées par sa veuve.

L’enquête française s’oriente vers un assassinat et met en cause l’entourage du président djiboutien Omar Ismaïl Guelleh.

L’assemblée générale a dénoncé « l’attitude des directions dans cette affaire qui porte atteinte aux principes déontologiques du journalisme et qui va à l’encontre de la charte de RFI ».

Elle « exige des explications et exprime sa défiance vis-à-vis de la présidence et de l’ensemble de la direction ».

Interrogé par l’AFP, Jean-Baptiste Mattéi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré à propos de cette accusation de censure: « le ministère des Affaires étrangères n’a pas connaissance des faits mentionnés dans votre question ». Selon le porte-parole, « RFI s’exprime en toute indépendance, comme l’ensemble des médias en France ».

La direction de RFI, interrogée mercredi par l’AFP, avait indiqué qu’elle ne pouvait pas faire de commentaire sur « une question qui relève du fonctionnement interne de la rédaction ».